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MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY

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SAMUEL GARMAN

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0CT5 1928

HISTOIRE

NATURELLE

DES POISSONS.

STRASBOURG , imprimerie de V.e Bercer- Levrault.

HISTOIRE

NATURELLE

DES POISSONS,

PAR

M. LE B.°* CUVIER,

Pair de France, Grand-Officier de la Légion d'honneur, Conseiller d'État et au Conseil royal de l'Instruction publique, l'un des quarante de l'Académie française, Associé libre de l'Académie des Belles-Lettres, Secrétaire per- pétuel de celle des Sciences , Membre des Sociétés et Académies royales de Londres , de Berlin , de Pétersbourg , de Stockholm , de Tarin , de Gcettingue , des Pays-Bas, de Munich, de Modène, etc.;

ET PAR

M. A. VALENCIENNES,

Professeur de Zoologie au Muséum d'Histoire naturelle, Membre de l'Académie royale des sciences de Berlin, de la Société zoologique de Londres, etc.

TOME QUINZIEME.

A PARIS,

Chez Cn. PITOIS, éditeur, rue de la Harpe, n.° 81. STRASBOURG, chez V.e Levrault, rue des Juifs, n.° 33.

1840.

s

AVERTISSEMENT.

Je finis de traiter dans ce volume de la famille des silnroïdes , si nombreuse, que l'on trouvera la description de près de trois cents espèces. C'est une de celles de la classe des vertébrés qui mérite le plus de fixer l'attention du natu- raliste, a cause de la variété d'organisation que présentent la plupart de ces poissons comparés avec tous les autres en général, ou même à cause de la variété que les espèces les plus voi- sines les unes des autres offrent dans cette même famille. Ces silures habitent généralement les eaux douces du globe, mais nous en voyons quelques-uns s'égarer dans les mers. Ils vivent en plus grand nombre sous les latitudes équa- toriales; mais la nature leur a fait aussi sup- porter la rigueur de latitudes boréales assez froides, ou même les fait s'élever à des hau- teurs considérables sur les montagnes , ainsi que nous en avons la preuve dans les plus hautes régions des Cordillères du Pérou.

Cette famille a un seul représentant en Eu- rope, où il ne s'est pas également répandu, car

VJ

AVERTISSEMENT.

l'Autriche méridionale, l'Italie, la France et l'Espagne ne connaissent pas le Glanis. Com- mun dans certains lacs de la Suisse ou de la Hollande, il est rare dans le Rhin et dans ses afïluens; il devient commun dans l'Elbe, dans la Sprée, dans le Danube et dans toutes les eaux douces de l'Est de l'Europe jusqu'aux Dar- danelles, ou il entre volontiers dans la mer. Les formes de notre silure sont plus variées , et par conséquent les espèces en sont plus nombreuses , en Asie ; elles se retrouvent en Afrique, mais en un petit nombre, et avec une physionomie si particulière, qu'elles constituent un groupe, celui des Schilbés. L'Amérique, si riche en siluroïdes, manque des formes des silures asiatiques. La nature a même encore varié le type des silures en Asie, en y créant les bagres, silures avec une adipeuse derrière la dorsale. Sur les cinquante-neuf espèces que j'ai décrites , quarante appartiennent à l'Asie et huit à l'Afrique. Cette forme se montre en Amé- rique, qui nous en a fourni peu d'espèces; mais dans les eaux douces du nouveau monde la conformation des Bagres s'est modifiée en celle des Platycéphales , qui se composent de onze

AVERTISSEMENT. Vlj

espèces , et en celle des Galéichthes , dont la plu- part sont marins. Un seul d'entre eux habite les mers de l'Afrique australe. Les eaux douces des deux continens deviennent à leur tour peuplées, principalement dans la zone équatoriale, par d'autres siluroïdes, qui ne sont que des bagres avec de légères modifications aux dents pala- tines. Ce sont nos Arius, dont nous avons si- gnalé quarante espèces : dix- sept d'entre elles sont américaines, deux vivent en Afrique, et vingt et une sont asiatiques.

Les Pimélodes , autre modification des silures ou mieux des bagres, et qui se distinguent de ces derniers par le manque de dents au palais , doivent être regardés comme une forme améri- caine, représentée en Asie par douze espèces, et en Afrique par deux seulement. Ces siluroïdes américains se tiennent plus en dehors des tro- piques que les autres poissons de la famille. Nous en voyons plus du tiers des espèces peu- pler l'Ohio et même le Saint -Laurent, et re- monter jusque dans les latitudes septentrionales parcourues par le capitaine Francklin et le doc- teur Richardson.

Les groupes Silures, Bagres et Pimélodes

V11J AVERTISSEMENT.

constituent les trois principales formes des Silu- roïdes, et leurs petites modifications ont donné lieu à des subdivisions génériques que nous ne devons pas mentionner ici, car elles ne sont composées que d'un trop petit nombre d'espèces chacune , et qui n'appartiennent pas spéciale- ment à une région du globe. Après elles, nous n'avons cependant à signaler que quelques grou- pes peu nombreux en espèces, mais qui sont jus- qu'à présent limités à certains continens. Ainsi les Synodontes, avec leurs dents crochues et mobiles, mode de dentition qui rappelle celui de certains acanthoptérygiens , appartiennent au Nil ou au Sénégal. Nous ne les avons pas encore reçus de l'hémisphère austral. Les Doras et les Callichthes, si curieux par leur corps cui- rassé et les trajets qu'ils font à travers les terres, sont américains.

Nous trouvons aussi sur ce continent ces Pi- mélodes alpins, qui vivent sur des hauteurs de 5000 à 5000 mètres au-dessus du niveau de la mer ; et ceux aussi qui , d'après les précieuses observations de mon illustre ami, M. de Hum- boldt, pénètrent dans les entrailles de la terre, et montrent au physiologiste de nouveaux effets

AVERTISSEMENT. IX

de la puissance vitale, dans les lacs intérieurs de ces gigantesques volcans américains , qui re- jettent ces poissons lors de leurs éruptions.

Dans les grandes chaînes de l'Asie, un seul silure (SU. lamghur, Heckel) a été jusqu'à pré- sent observé à une hauteur de 2000 mètres au- dessus du niveau de la mer. Par ses caractères , cette espèce appartient aux autres silures des eaux douces qui arrosent les plaines du Bengale; car ce silurus lamghur est voisin, comme le remarque très-justement M. de Heckel, du SU. pabda, Ham. Buch. et Cuv.-\al., XFV , p. 564. Dans l'ancien monde, les forces de la nature entretiennent à cette élévation des êtres vivans semblables à ceux qui peuplent les eaux de nos plaines les plus basses. Cette observation ne s'applique pas au seul silure que je viens de citer, mais elle prend un caractère de généra- lité tout -à-fait important, quand l'on verra dans les volumes suivans que les eaux douces de Cachemire nourrissent des cyprinoïdes appar- tenant pour la plupart aux genres qui vivent dans les eaux qui coulent à de très-petites hau- teurs au-dessus du niveau de la mer, et que les différences spécifiques sont même assez légères.

AVERTISSEMENT.

Ces comparaisons deviennent encore pins cu- rieuses et plus dignes de frapper l'attention du naturaliste, si on Fétend jusqu'aux animaux de la classe des mollusques. \ ictor Jacquemont a envoyé du lac de Cachemire les lymnées de nos étangs d'Europe, Lymnœus stagnalis, Lymn. auricularis , Lymn. pereger, et l'on voit par la quantité d'individus recueillis par ce voya- geur que ces espèces y abondent.

Dans les Cordillères d'Amérique, la nature s'y montre plus variée , plus créatrice ; car les siluroïdes alpins dont j'ai publié la description , soit d'après mes propres observations , soit d'a- près celles de M. de Humboldt, appartiennent à des genres tout- à-fait distincts, et ont des caractères tellement importans, que l'Astro- blepus, par exemple, siluroïde apode, a été regardé comme un poisson d'un tout autre ordre. Ce même caractère d'originalité se re- trouve aussi dans les précieuses espèces de Cy- prinoïdes que l'ichtbyologie devra aux soins éclairés de M. Pentland. Dans ces montagnes du nouveau monde, on trouve donc, si l'on peut ainsi s'exprimer, des êtres d'une création toute spéciale, et ne se laissant rattacher à ceux

AVERTISSEMENT. XJ

observés sur le globe en général que par des caractères cachés difficiles à saisir.

Un autre fait très-digne de remarque et qui doit naturellement être cité à l'occasion de ces observations sur la distribution oréographique des poissons , c'est que les truites ne paraissent pas exister dans les montagnes soit de l'Inde, soit de l'Amérique ; tandis que ce sont les pois- sons qui s'élèvent sur les chaînes d'Europe aux plus grandes hauteurs. M. Piamond a observé des truites (salmo fario) jusqu'à 2500 mètres dans les Pyrénées, et cependant dans les eaux des plaines de l'Inde et de l'Amérique les es- pèces de salmonoïdes sont abondantes.

Les Clarias et les Hétérobranches, avec leurs branchies compliquées d'organes accessoires, le plus souvent arborescens, sont propres à l'an- cien continent, et surtout à l'Asie, quoique les plus grandes espèces, et celles qui avaient été décrites les premières , vivent dans le Nil.

Les Asprèdes, les Loricaires et leurs démem^ bremens sont américains, et fixeront l'attention de l'anatomiste philosophe, puisque ces genres joignent aux anomalies caractéristiques de tous les siluroïdes, une autre, unique jusqu'à pré-

XI] AVERTISSEMENT.

sent dans la classe des poissons. Leur opercule n'est plus mobile , et le mécanisme de la respi- ration s'exécute par le jeu des pièces qui for- ment l'arcade temporo-palatine.

Je viens de parler d'une sorte d'anomalie constante de certaines dispositions organiques qu'offrent à notre observation et à nos médita- tions tous les Siluroïdes. Ils manquent tous , en effet, d'un des os de l'appareil operculaire. Le sous-opercule n'existe plus chez eux : l'ab- sence de cet os devient un caractère anatomique essentiel qui sert à les distinguer des poissons de la famille des Cobitis, dont je vais traiter dans le volume suivant.

Ce fait anatomique est sans doute un des plus curieux de l'anatomie comparée des pois- sons. Chez les poissons, dont le nombre des espèces est si considérable, nous trouvons dans l'appareil de la respiration une constance dans les formes et dans la composition de l'organe telles que nous devons les supposer a priori, vu l'importance de la fonction remplie par ces organes pour l'organisme de l'animal.

Quand la nature nous présente de ces ex- ceptions qui viennent se jouer de nos méthodes.

AVERTISSEMEAT. XllJ

nous les voyons en quelque sorte isolées, et mie seule espèce nous offre ce que nous appe- lons alors une anomalie. Je citerai , pour mieux faire connaître ma pensée, la Baudroye, qui, seule entre tous les acanthoptérygiens , n'a que trois arceaux branchiaux, et par conséquent trois paires de branchies au lieu de quatre, comme cela a lieu dans tous les autres poissons ; mais voici une famille toute entière, compre- nant près de trois cents espèces réunies dans une collection, examinées par les naturalistes et n'ayant plus que trois osselets à l'opercule au lieu de quatre. Ce caractère se conserve avec constance, quelles que soient d'ailleurs les varia- tions des autres parties, et elles sont grandes et aussi inattendues souvent que dans les autres familles de poissons. Ainsi tous les Siluroïdes sont abdominaux , et cependant les eaux de Po- payan recèlent un siluroïde apode. Tous les Si- luroïdes ont une vessie aérienne, mais les eaux douces du Bengale nourrissent deux ou trois espèces qui manquent de cet organe, par con- séquent des osselets destinés à cette vessie , quoique la grande vertèbre et la production interpariétale soient non moins développées que

XIV AVERTISSEMENT.

dans les autres Pimélodes. Enfin , cette famille renferme un poisson qui partage avec la torpille et le gymnote la faculté si rare dans la classe, et si merveilleuse, de foudroyer à volonté par la force de sa batterie électrique.

Je termine ce volume par l'histoire naturelle des Malaptérures ou des Silures électriques, connus jusqu'à ce jour dans les eaux douces de l'Afrique, depuis l'Egypte jusqu'au cap Sofala.

Nos lecteurs pourront voir que j'ai ajouté des observations nouvelles sur l'anatomie de leur organe électrique. J'en ai également fait de nouvelles sur le Plotose, et j'oserai dire sur la plupart des genres dont j'ai décrit l'histoire dans ce volume. J'ai ajouté beaucoup de nouveaux genres à ceux établis par M. Cuvier dans la seconde édition du Règne animal , de sorte que j'ai entièrement refondu son travail, et que, si ses travaux m'ont servi de guide et m'ont éclairé pour traiter de cette famille, comme pour les familles précédentes, je n'ai pas, cependant, la moindre part du travail en y ayant ajouté les nombreux matériaux accumulés depuis les dix dernières années dans les riches collections du Muséum d'histoire naturelle.

AVERTISSEMENT. XV

Pendant que ces pages étaient à l'impression, je viens de recevoir le travail de M. Heckel sur les poissons de Cachemire, ouvrage précieux qui nous fait connaître les savantes récoltes de M. le baron de Hugel, et répare scientifiquement la perte des collections faites dans ces mêmes eaux par notre célèbre compatriote, Y. Jacquemont. Un autre ouvrage très-important pour l'histoire des poissons de l'Inde, vient aussi de m'être adressé par M. M'Clelland. Ces deux ouvrages vont m'aider pour la rédaction de l'histoire des Cyprinoïdes. Je leur témoigne ici ma recon- naissance pour l'appui qu'ils me prêtent dans une entreprise aussi laborieuse que celle de l'histoire de l'Ichthyologie.

Au Jardin du Roi, Août 1840.

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TABLE

DU QUINZIÈME VOLUME.

SUITE DU LIVRE DIX-SEPTIÈME.

Pages. Plamli

SlLUROÏDES

1

CHAPITRE V.

De quelques genres voisins des Bagres, lesPHiuc- tocéphales , les Platystomes , les Galéich- thys, les Pangasis et les Silundies Ibid.

Des Phractocéphales 2

Le Phractocéphale hémilioptère {Phractocephalus

hemiliopterus , Agass.) 3 421

Des Platystomes 6

Le Platystome lime {Platystoma lima, Agassiz; Silurus lima, Bl. Schn., p. 384, 21; So- rubim infraocularis, Spix, pi. XV) 7

Le Platystome tigre {Platystoma tigrinum, n.) . io 422

Le Platystome de d'Orbigny {Platystoma Orbi- gnianum, nob. ; Atlas ichth. de d'Orb., Voy. dans l'Amer, mérid., pi. IV, fig. 3) 12

Le Platystome barré {Platystoma fasciatum, n.; Silurus jasciatuS) Bl.) 14

Le Platystome panthère {Platystoma pardale, n. ; Atl. ichth. de d'Orb., Voy. dans l'Am. mérid., pi. IV, fig. 2 ).. : ! 5

Le Platystome éclatant {Platystoma coruscansy Agassiz; Sorubim capurari, Spix, pi. XIII). . 1 7

i5. b

XV11J TABLE.

Payes. Plancli.

Le Platystome spatule ( Platjstoma spatula, Ag. -, Sorubim jandia, Spix, pi. XIV) 17

Le Platystome à tète plate {Platjstoma plani- ceps} Ag. ; Sorubim piravaca, Spix, pi. XII). 19

Le Platystome tronqué {Platjstoma trimcatum,

Ag., pi. XIII, a)., , 20

Le Platystome de Vaillant {Platjstoma Vail-

lantii, nob.) 21 423

Le Platystome apparenté {Platjstoma affine , n.) 24 Le Platystome échancré {PL emarginatum, n.). 2 5 Le Platystome à museau plat {PL platjrhjnchos ,

nob.) 27

Des Galéichthes {Gjleichthys, nob.) 28

Le Galéichtbe à tête de chat {Gai. feliceps , n.) 29 424 Le Galéichtbe de Parra {Galeichthjs Parrœ, n.;

Silurus marinusy Mitchill) 33

Le Galéichthe de Gronovius {Gai. Gronorii, n.;

Silurus bagre, Linn.)

Le Galéichtbe de Eydoux {Gai. Ejdouxii, nob.) 43 Le Galéichte de Bloch (Gai. Blochii, nob.) ... 44 Des Pangasies {Pangasius , nob.), et en parti- culier du Pangasie de Buchanan {Pangasius Buchanani; Pimelodus pangasius , Ham. Bu- chanan , p. 1 6 3 , et pi. XXXIII , fig. 5 2) . . . 46 425

Des Silondies {Silundia , nob.) . . 48

La Silondie du Gange ( Silundia Gangetica , nob ;

Pimelodus silundia , Buchan.) 49 42^

La Silondie chandramara {Silund. chandramara , nob.; Pimelodus chandramara, Buchan.). . . 5 2

TABLE. XIX

Pages Planch.

CHAPITRE VI.

Les Aiuus (A mus, nob.) 5 3

Des Arius a dents en velours ou en carde. . Ibid. L'Arius à grand casque (Arius grandicassis, n.) 54 427 L'Arius à casque en bouclier (Arius parmocas-

sisy nob.) 5 y

L'Arius à casque étroit ( Arius stricticassis ? n.) 5 8

L'Arius à nez (Arius nasutus, nob.) 60

L'Arius à museau étroit (Ar. subrostratus > n.). 62

L'Arius rostre (Ar. rostratus. nob.) 63

L'Arius à nez tronqué (Ar. truncatus, nob.). . 64

L'Arius à casque ciselé (Ar. cœlatus , nob.). . . 66

L'Arius à barbillons égaux (Ar. œquibarbis, n.) 68

L'Arius à gros grains (Ar. granosus, nob.).. . 69

L'Arius veiné (Ar. venosus, nob.) Ibid.

L'Arius à nœud (Ar. nodosus, nob.; Silurus

nodosusy Bloch) 70

L'Arius de Bélanger (Ar. Belangerii, nob.). . 71

L'Arius chinois (Ar. sinensis, nob.) 72

L'Arius de Heudelot (Ar. Heudelotii, nob.). . . 73 42:

L'Arius de Milbert (Ar. Milbertii, nob.) 74

L'Arius de Spix (Ar. Spixiiy nob.; Pimelodus

Spixii, Agass.; Pimelodus albidus, Spix, pi.

VII, fig. 1) 76

L'Arius à épines rugueuses (Ar. rugispinis, n.) 77

XX TABLE.

Pages. Plancli.

L'Arius brodé (Ar. phrjgiatus^ nob.) 79

L'Arius blanc (Ar. albicans^ nob.; Atl. iclith. de

d'Orb., Voy. dans l'Am. mérid., pi. III, fig. 2). 80 L'Arius noirâtre (Ar.nigricans^ nob.; Atl. ichth. de d'Orb., Voy. dans l'Amer, mérid., pi. III, fig. 3) 83

L'Arius de Dussumier (Ar. Vussumieri, nob.). 84

L'Arius à dorsale pointue (Ar. acutwelis^ nob.) 8 5

Des Arius a dents en pavé 88

L'Arius rita (Arius ritay nob.; Pimelodus nta,

Hamilt. Buchan., p. i65 , pi. XXIV, fig. 5 3). Ibid. 429

L'Arius ritoïde (Ar. ritoides, nob.) 92

L'Arius de Manille (Ar. Manillensis^ nob.). . . 9 3

L'Arius pavé (Ar. pavimentatus , nob.) 94

L'Arius à pique (Ar. hastatus^ nob.; Atl. du

voy. de Jacq. , pi. XVIII, fig. 2) 97

L'Arius gagora (Ar. gagora7 nob.; Pimelodus

gagora^ Hamilt. Buch., pi. X, fig. 54). . 99 L'Arius ari (Ar. arius , nob.; Pimelodus arius ,

Buchan., p. 170 et 376) 102

L'Arius ocellé (A r.ocellatus^ nob.; Silurus ocel-

latus7 Bl. Sclin.; Silurus maculatus^ Thunb.,

Act. Stockh., 1792, pi. I, fig. î et 2).. . . 104 L'Arius aux flancs argentés (Ar. argjropleurony

K. et V. H.) . Ibid,

TABLE. XXJ

Pages. Plancb.

L'Arius sablé (Ar. arenatus, nob.) 106

L'Arius à casque fendu (Ar. Jissus , nob.). ... 107

L'Arius grêlé (Ar. variolosus , nob.) Ibid.

L'Arius à tête molle (Ar. molliceps^ nob.). ... 108

L'Arius pointillé (Ar. puncticulaius , nob.).. . . Ibid.

L'Arius à bouclier en demi-lune (Ar. luniscutis}

nob.) 109

L'Arius à bouclier carré (Ar. (j uadris cutis ■) n.). 1x1

L'Arius à deux traits (Ar. militaris, n.; Silurus

militarisa Linn. ?) 114 43o

L'Arius à papilles (Ar. papillosus , nob.). ... 118 431

CHAPITRE VII.

Des Pimélodes (Pimelodus^ Lacép.) 123

Le Pimélode chat (Pimelodus catus^ n.; Silurus

catus7 Linn.) 124 432

Le Pimélode sali (Pim. ccenosus^ Rich., Faun.

Bor. Ain., t. III, p. i32) 129

Le Pimélode boréal (Pim. borealis^ Rich., Faun.

Bor. Am.j t. III, p. 35) i3o

Le Pimélode blanchâtre (Pim. albidus, Lesueur). i3i

Le Pimélode nébuleux (Pim. nebulosus^ Lesueur). 1 3 2

Le Pimélode noirâtre (Pim. nigricans^ Lesueur). i33

Le Pimélode piqueté (Pim. punctulatus^ nob.). i34

Le Pimélode cuivré (Pim. œneus^ Lesueur). . . i35

XX1J TABLE.

Pages. Plaucli.

Le Pimélode fourchu (Pim.furcatus, Lesueur). i36

Le Pimélode porte-fourche (Pim. furcifer, n.). 139 Le Pimélode de Coïc (Pim. Cous, nob. ; Silurus

Cous, Linn.) 140

Le Pimélode de Canton (Pim. Cantonensis, n.) 142

Le Pimélode moucheté (Pim. guttatus, Lacép.) 143

Le Pimélode livrée (Pim. lemniscatus, Lesueur). 144

Le Pimélode Vaghari (Pim. bagarius, Buchan.) 146 433 Le Pimélode conta (Pim. conta, Buch., p. 1 9 1). 1 5 1 Le Pimélode hara (Pim. Iiara, Buch., p. 190). i52 Le Pimélode à barbillons plats (Pim. jjlatypogon, K. etV.H.) Ibicl.

Le Pimélode crapaudin (Pim. Bufonius, nob.). 164 Le Pimélode manguru (Pim. mangurus, nob.;

d'Orb.? Voy. dans l'Amer, mérid., Poissons,

pi. 1, fig. 2 ) 1 5 6

Le Pimélode ranin (Pim. raninus, nob.) 167 434

Le Pimélode charu (Pim.charus, nob.) 169

Le Pimélode Zungaro (Pim. Zungaro, Humb.) 160

Le Pimélode de Péron (Pim. Peronii, nob.). . 161

Le Pimélode nella (Pim.? nella, nob.) 162

Le Pimélode tachisure (Pim. tachisurus, nob.;

Tachisurus chinensis, Lacép.) i63

Le Pimélode lote (Pim. mustelinus , n.; d'Orb.,

Voy. dans l'Am. mér., Poissons, pi. II, fig. 1) i65

TABLE. XX11J

Pages. Pianch.

Le Piniélode de Seba {Pim. Sebœ, uob.) 169

Le Pimélode pati {Pim. pati, nob.) 176

Le Pimélode sapo (Pim. sapo, nob.; d'Orbig., Voyage dans l'Àmér. mérid., atlas ichthyol.,

pi. II, fig. 3) 179

Le Pimélode de Saint-Hilaire (Pim. Hilarii, n.) 180 Le Pimélode grêle (Pim. gracilis^ nob.; d'Orb., Voyage dans l'Amér. mérid., atlas ichthyol.,

pi. II, fig. 2) 181

Le Pimélode de Pentland (Pim. Pentlandii, n.) i83 4 35 Le Pimélode à quatre taches (Pim. quadrimacu-

latus, nob.; Silurus quadrimaculatus , Bl.) . 18 5 Le Pimélode à dents en peigne (Pim. ctenodus,

Agass.) 186

Le Pimélode javanais (Pim. javus, K. et V. H.) 187 Le Pimélode de Bloch (Pim, Blochii^ n.; Silurus

clarias, Bl., pi. XXXV) 188

Le Pimélode de Manille (Pim. Mànillensis, n.) . 192 Le Pimélode tacheté (Pim. maculatus^ Lacép.; d'Orb., Voy. dans l'Amér. inérid., atl. ichth.,

pi. I, fig. 1) Ihid.

Le Pimélode pirinampu (Pim. pirinampus , Ag.) 196

Le Pimélode karafché (Pim. biscutatus, Geoffr.) 197

Le Karafché du Sénégal (Pim. occidentalis , n.) 2o3 Le Pimélode à museau conique Pim. conirostris ,

nob.) 204. 436

CHAPITRE VIII.

Des AuchéniptI res ( Aucbenipterus. nob.). . 207

XXIV TABLE.

Pages. Planch.

L'Auchéniptère nuchal (Auch. nuchalis ? nob.;

Hypophthalmus nuchalis ? Spix) 208

L'Auchéniptère denté (Auch. dentatus, nob.). . 210 L'Auchéniptère à queue fourchue (Auch. fuyca-

tusj nob.) 211

L'Auchéniptère à casque rude (Auch. trachy-

corystes^ nob.) 214 437

L'Auchéniptère à grandes taches (Auch. rnacu-

losusj nob.) 216

L Auchéniptère sans taches (Auch. immaculatus ?

nob.) 218

L'Auchéniptère ponctué (Auch. punctatus.n.\. 219 Des Trachélyoptères (Ti-achelyopterus) et en

particulier du Trachélyoptère à cuir 220

Trachélyoptère à cuir (Trachel. coriaceus^ n.). 221 438

CHAPITRE IX.

Des Hypophthaxmes 224

L'Hypophthalme à caudale bordée de noir (Hy- pophthalmus marginatuS) nob.) 225 43y

L'Hypophthalme à longs filets (Hypopht. longi-

filiS) nob.) 23o

L'Hypophthalme de Spix (Hypopht. Spixii, nob.) 2 3 1

Des AgénéioseSj Lacép Ibid.

L'Agénéiose armé, Lacép. (Ageneiosus militaris^

nob.; Sdurus rmlitaris^ Bl.) 2 33

L'Agénéiose désarmé (Ageneiosus inermis^ Lac. ;

Silurus inermis. Bl.) 240 440

L'Agénéiose à court barbillon (Ageneiosus bre-

l'i/ilisj nob.) 242

TABLE. XXV

CHAPITRE X.

Pages. Plaach.

Des Schals (Svnobontis) 244

Le Schal senen (Synodontis macrodon , Is. Geoff. S. Hil. ; Pimelodus synodontis . Geoff. S. Hil., Egypte, pi. Xn, fig. 5 et 6-, Silurus clarias,

Hasselq.) 2 5 2

Le Schal Guémel {Sjnodontis membranaceus ,

Isid. Geoff., p. i6o,Ég.,pl. 1 3, fig. 1 et 2.) 25 8 Le Schal arabi (Synod. arabi, nob.; Pimelo- dus clarias, Geoff. S. Hil.; Silurus Schal , Bl.

Schn.) 261

Le Schal gouazi (Synod. serratus, Rupp.). . . . 2 63 Le Schal kebir (Synod. humeratus, nob.). ... 264 Le Schal tacheté (Synod. maculosus, Rupp.).. 2 65 Le Schal nègre (Synod. nigrita, nob.) Ibid. 441

CHAPITRE XI.

Des Doras (Doras, Lacép.) 267

Le Doras à côtes osseuses (Doias costatus. Lac;

Silurus costatusy Linn.) 269

Le Doras arniadille (Doras armatulus, nob.). . 273 Le Doras cuirassé (Doras cataphractus, nob.; Silurus cataphractus , Linn.; Cataphractus

americanus , Bl. et Lacép.) 276

Le Doras de Bloch (Doras Blochii, nob.; Cata- phractus americanus , Bl.) 277

Le Doras d'Hancock (Doras Hancockii, nob.). 279 Le Doras tacheté (Doras maculatus, n.; Doras granulosus, Valenc. apud Humb. et dOrb., Atl. ichthyol. du Voyage dans l'Amer, mérid., pi. Y, fig. 3) 28!

XXVJ TABLE.

Pages. Platuli.

Le Doras à écussons dorsaux {Doras dorsalis , nob.) 284

Le Doras du crocodile {Doras crocodiîiy Humb.) 287

Le Doras caréné {Doras carinatus^ n.; Silurus

carinatusj Linn.) 288 442

Le Doras noir {Doras niger, nob.) 291

CHAPITRE XII.

Des C yllichthes {Callicuthys^ Linn. et Gron.) 294 Le Callichthe âpre {Callichthjs asper^ n.; Silurus

callichthy s , Linn. ? Bloch? etc.) 3o2

Le Callichthe ciselé {Coll. ccelalus , nob.) 3 08

Le Callichthe à tête lisse {Coll. lœviceps^ nob.) 309 Le Callichthe à poitrine cuirassée {Call. thora-

catus , nob.) Ibid. 443

Le Callichthe à alênes {Call. subulatusj nob.). . 3n Le Callichthe lisse {Call. lœvigatus , n. ; d'Orb'.,

Atl. du Voy. dans l'Amer, mér., pi. V, fig. 2) 3 14

Le Callichthe pâle {Call. albidus^ nob.) 3i6

Le Callichthe à longs barbillons {Call. longifîlis^

nob.) 317

Le Callichthe ponctué {Call. punctatus, nob.;

Catapliractus punctatus^ Bl. -, d'Orb., Voyage

dans l'Amer, raérid., Atl. ichth., pi. V, fig. 1) 3i8 Le Callichthe barbu {Call. barbatus, nob.). . . 32 2

CHAPITRE XIII.

Des genres Arges , Broutes et Astroblepus ... 325 Dn erenre \ncr-s 333

TABLE. XXV1J

Pages. Planch.

L'Argès sabalo (Arges sabalo^ nob.) 335 444

L'Argès des Cyclopes (Arges Cjclopum; Pime- lodus Cjclopum , Humb.j Obs. zool.? tom. I,

pag. 2i? pi. VIT) 340

Du genre Brontes 3^i

Le Bronte prenadille (Brontes prenadilla, nob.) 343 445

De L'Astroblepus 347

L'Astroblèpe de Grixalva (Astroblepus Grixalvii^

Hurab., Obs. zool., tom. I, pag. 19, pi. VII) 349

CHAPITRE XIV.

Des Clariasj Gronov.j et des Hétérobranches,

(Heterouranchus } Geoff.) 35 2

Le Harmouth d Hasselquist (Clarias Kasselauis-

tii, nob.; Silurus anguillaris^ Hasselq.).. . . 3 62 4 .\ 6

Le Harmouth lazera (Clarias lazera, nob.). . , 372

Le Harmouth de Syrie (Clarias Sjriacus . nob.) 375

Le Harmouth du Sénégal (Cl. Senegalensis ; n.) 376

Le Harmouth du cap (Cl. cap en sis ? nob.). ... 377

Le Harmouth marpoo ( Cl. marpus3 nob. -, Mar-

pooy Russel) 378

Le Harmouth magur (Cl. juagur, nob. 5 Macrop-

teronotus magur, Buchan.) 38i

Le Harmouth de Dussumier (Cl. Dussumieriy n.) 38 2 Le Harmouth brun (Cl.Jiiscus? nob.; Macrop-

teronotus Jiiscus, Lacép.) 383

Le Harmouth ponctué (Cl. punctatus^ nob.). . . 384 Le Harmouth grenouiller (67. batrachus ? nob.;

Silurus balrackus . Bloch) 385

XXVI1J TABLE.

Pages. Plancb.

Le Harmouth raccourci (Cl. abbreviatus , nob.) . 386

Le Harmouth de Nieuhof (Cl. Nieuhofii^ nob.). Ibid.

Le Harmouth jagur (Cl. jagur, nob.; Macrop- teronotus jagur, Buchan. 5 p. 146) 388

Des Halés ou des Hétérobranches (Heterobran- chus ^ Geoff.) 38y

Le Halé ou Hétérobranche de Geoffroy (Hetero- branchus Geoffroyi^ nob. ; Heterobranchus bidor salis ? Geoff.) 3g 2

Le Halé aux longs barbillons (Heterobranchus

longijilis ^ nob.) 3$ 4 447

Le Halé du Sénégal (Heterobranchus Senega- lensisj nob.) 397

CHAPITRE XV.

Des Saccobranches 399

Le Saccobranclie singgi (Saccobranchus singio,

nob. ; Sdumis singio^ Buch.; Sil.Jossdis7 Bl.) 401 448

CHAPITRE XVI.

Des Plotoses (Plotosus ^ Lacép.) 410

Le Plotose rayé (Plotosus lineatus^ nob.). ... 412

Le Plotose marron (Plotosus castaneus 5 nob.) . 421

Le Plotose bordé (Plotosus limbatus ? nob.). . 422

Le Plotose kani (PI. canicus^ Buchan.) 425

Le Plotose unicolore (PL unicolor^ K. et V. H.) 426

Le Plotose à lèvres blanches (PI. albilabris , n.) 427

Le Plotose à grosse tête (PI. macrocephalus^w.) 428 449

TABLE. XX1X

CHAPITRE XVII.

Pa»es. Plancli.

Des Asprèdes (Jspredo, Linn.) 429

L'Asprède lisse (Jspredo lœvis, nob.; Sihirus

aspredo, Linn.) 43 1

L'Asprède à filamens (Jsp.Jîlamentosus, nob.) 437 4*0 L'Asprède trompette (Jsp. tibicen, Temm.). . . 438 L'Asprède à ventouses (Jsp. sicuephorus, nob.) 439 L'Asprède à six barbillons (Jsp. sexcirrhis , n.) 44 ! L'Asprède verruqueux (Jsp. verrucosus, nob.;

Platjstacus verrucosus, Bl.) 44 2

CHAPITRE XVIII.

Du Chacà et du Sisor 444

Du Chaca Ihid.

Le Chaca lopbioïde (Chaca lophioides, nob.) . . 445 45 1

Du genre Sisor, Hain. Buch 449

Le Sisor porte-verge (Sisor rhabdophorus, Ham.

Buchan.). . . 4^o

CHAPITRE XIX.

Des Loricaires , des Rinelepis et des Hypostomes. 453

Des Loricaires 4-^9

La Loricaire cuirassée (Loricaria cataphracta ,

Linn.) Ibid.

La Loricaire petite vieille (Lor. vetula^ n., apud

d'Orb., Voy. dans l'Amer, mérid., atlas ichth.,

pi. VI, fig. 2 ) . 466

La Loricaire à ventre nu (Lor. midwentris ^ n.) 469 La Loricaire vieille (Lor. anus7 n., apud d'Orb.,

Voy. dans l'Am. mér. , atl. ichth. , pi. VI, fig. 1 ) 47° La Loricaire pointue (Lor. acuta, nob.) 172 452

XXX TABLE.

Pages. Plancb.

La Loricaire tachetée {Loric. mandata 3 Bloch?

pi. 3 7 5 , fig. 1 et 2 ) 473

La Loricaire lisse (Loi: lœviuscyla. nob.) 476

La Loricaire à bec {Lor. rostrata^ Spix) 478

La Loricaire brune {Lor. brunnea, Hancock). . 479

Des Rinelepis Ibid.

Le Rinelepis élancé {Rinelepis strigosa^ nob.). 480

Le Rinelepis âpre {Rinel. aspera^ Spix) 483

Le Rinelepis barbu {Rinel. genibarbis , nob.). . 484 453 Le Rinelepis porc-épic {Rinel. histrix : nob.; Lo-

ricaria histrix. Vandelli) 486

Le Rinelepis hérissonné {Rinel. acanticus^ nob.;

Acanthicus histrix ? Spix) 487

Des Hypostomes 489

L'Hypostome plécostome {Hjpostomus plecos-

tomuSy nob.; Loricaria plecostomus ? Linn.). Ibid.

L'Hypostome ponctué {Hjpost. punctatus^ nob.) 493

L'Hypostome goret {Hjp. verres , nob.) 494

L'Hypostome de Commerson {Hjp. Commerso-

niij Val., apud d'Orb., atlas ichth. dans l'Am.

mérid., pi. VII, fig. 2) 495

L'Hypostome à douze rayons dorsaux {Hjp. duo-

decimaliS) nob.) 498 454

L'Hypostome échancré {Hjp. emarginatus, n.) . 5 00

TABLE. XXXJ

Pages. Plancli.

L'Hypostome de Robin (Hyp. Robini, nob.) . . 5oi L'Hypostome grenu (Hyp. granosus, nob.). . . 5 02

L'Hypostome en scie (Hyp. serratus^ nob.). . . 5o3 L'Hypostome itacua (Hyp. itacua^ Val., apud

d'Orb., atl. ichth. del'Am. mér.,pl. VII,fig, 1) 5o5 L'Hypostome barbu (Hyp. barbatus^ nob.). . . 5 06 L'Hypostome à gouttelettes {Hyp. guttatus, n.). 5 08 L'Hypostome oursin (Hyp. guacharote^ nob.). IbiJ. LHypostome hérissonné (Hyp. erinaceus^ nob.) 5io L'Hypostome crapaudin (Hyp. bufonius^ nob.). 5 1 1 LHypostome à filets charnus (Hyp. cirrhosusy

Val. apud d'Orb., Atl. ichtli. du Voyage dans

l'Amer, mérid., pi. Vil, fig. 3) Ibid.

L'Hypostome de Temminck (Hyp. Teinmiîickii^

nob. ) 5 1 4

L'Hypostome calamité (Hyp. calamita, nob.). . 5i5

CHAPITRE XX.

Des Malaptéuures, des Ailia 5 18

Le Malaptérure électrique (Malapterurus elec-

tricuSy Lacép.; Silurus electricus^ Linn.). . . Ibid. 45 5 Des Ailia, et en particulier de XAdia Benga-

lensisy Gray 5 38

HISTOIRE

DES POISSONS.

SUITE DU LIVRE DIX-SEPTIÈME.

Continuation des MALACOPTÉRYGIENS SILUROÏDES.

CHAPITRE V.

De quelques genres voisins des Bagres, les Phractocéphales, les Platystomes, les Galéichthys , les Pangasis et les Silundies.

IMous allons continuer dans ce volume l'his- toire naturelle des siluroïdes, dont nous avons fait connaître les premiers genres dans le vo- lume précédent. Les bagres qui le terminent, constituent un genre naturel , caractérisé par

r

i5. 1

2 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

la bande de dents en velours, tracée en arc plus ou moins large derrière l'arcade dentaire des intermaxillaires.

Nous avons encore plusieurs siluroïdes très- voisins des bagres , mais offrant quelques par- ticularités qui ont paru suffisantes à quelques zoologistes pour les séparer en plusieurs genres. Ces coupes génériques ne sont, à mon avis, que très-secondaires, car la dentition de toutes ces espèces ne diffère nullement de celle des bagres déjà décrits; mais cependant j'ai cru pouvoir tenir compte des petites variations de formes extérieures, et conserver ces sous- genres, qui rendront plus précis les caractères du genre des bagres , lequel sera par cette méthode mieux circonscrit.

DES PHRACTOCÉPHALES.

{Phractocephalus 3 Agass.)

Le premier groupe de ces sous-genres, établi par M. Agassiz, a été nommé Phractocephalus. Son caractère consiste dans les rayons osseux incomplets, enchâssés dans le bord supérieur de la nageoire adipeuse. La tête, aplatie, a un casque osseux profondément ciselé, et un bouclier élargi en ovale trans verse au-devant du premier rayon épineux de la dorsale. II

CHAP. V. PHRACTOCÉPHALES. 5

est libre et tout- à-fait séparé de pièces os- seuses du crâne. Les rayons branchiostèges sont au nombre de neuf. La bouche est garnie de six filets.

Le Phractocéphale hémilioptère.

(Phractocephalus hemiliopterus » Agassiz.)

On ne connaît encore qu'une espèce de ce genre, qui a été décrite dans le Bloch pos- thume, p. 385, n.° 22, sous le nom de silurus hemiliopterus. Depuis, M. Spix l'a retrouvée dans l'Amazone, et l'a fait figurer, pi. VI, sous le nom de siraraa bicolor, que M. Agassiz a changé dans le texte en celui que nous adop- tons.

Sa tête est énorme; mesurée jusqu'à l'ouïe elle fait le quart de la longueur du poisson ; jusqu'au bout de la proéminence interpariétale elle approche d'en faire le tiers ; sa largeur égale la première de ces deux mesures , et elle en a les deux tiers en hauteur. Sa proéminence interpariétale est en forme de grand demi -cercle, dont le diamètre, presque égal à la largeur du casque derrière les yeux, est trois fois dans sa longueur prise du museau. Au bout de cette proéminence les surscapulaires n'y ajoutent qu'un petit triangle de chaque côté. Le bouclier, aussi large que la proéminence, mais d'un quart moins long, est arrondi aux côtés, échancré en arrière, et

4 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

présente ainsi la forme d'un rein. La pointe humé- raie, un peu plus longue que haute, est aiguë; sa surface, celle de l'opercule, celle du bouclier, celle du casque jusqu'en avant des yeux sont profondé- ment vermiculées, même dans les jeunes sujets. Le bas de l'opercule et l'intéropercule ne sont que striés; le limbe du préopercule est lisse. L'œil est un peu après le tiers antérieur et dirigé sur le côté; son diamètre est du septième de la longueur de la tête prise jusqu'à l'ouïe. H y a près de quatre de ces dia- mètres d'un œil à l'autre. Une petite solution de continuité, en ellipse alongée, se voit entre les deux yeux. Les orifices des narines sont fort petits ; le premier, près de la lèvre, un peu en dedans du bar- billon maxillaire, a un léger rebord ; l'autre, à moitié distance de celui-là à l'œil, paraît simple; le barbillon maxillaire atteindrait le côté du bouclier, les autres sont d'un tiers et de moitié plus courts. Chaque mâ- choire a une large bande de dents en fin velours ras, et il y a en outre au palais, non plus une bande, mais un très-grand triangle, presque aussi large que ces bandes et plus long, qui paraît entièrement garni de ce même velours ras. La membrane des ouïes est échancrée et a neuf rayons , dont les deux supé- rieurs sont larges et salés. L'épine pectorale , de plus du septième de la longueur totale, est très-forte, comprimée, striée ou même vermiculée, fortement crénelée aux deux bords. L'épine dorsale, un peu plus courte, moins forte, arrondie, n'a aucune den- telure. Dans les grands individus elle est aussi ver- miculée. Celte nageoire est coupée carrément, du

CHAP. V. PHRACT0CEP1IALES. 0

septième de la longueur totale, et un peu moins haute que longue. Les ventrales, attachées un peu après le milieu, répondent au bord postérieur de la dorsale et sont d'un quart moindres que les pecto- rales. L'anale commence après le deuxième tiers de la longueur, est fort courte et deux fois plus haute. L'adipeuse, qui lui répond, n'a que moitié de sa hauteur et est arrondie ; tout son bord supérieur est garni de filets osseux qui semblent des vestiges de rayons : il y en a quinze ou seize. La caudale paraît avoir été coupée carrément ou légèrement échancrée en arc de cercle.

B. 9; D. 1/7; A. 8, dont le premier caché dans le bord; C. 17 et quelques petits; P. 1/9; V. 6.

Bloch et M. Agassiz parlent dun petit ori- fice muqueux au-dessus de la base de la pec- torale, que nous n'avons pas pu reconnaître. A l'etât sec ce poisson parait d'un brun roussâtre, moucheté de points noirâtres; une large bande d'un jaune pâle en parcourt le flanc dans toute sa longueur. La figure de M. Spix montre que ses couleurs n'ont pas été altérées par le dessèchement. M. Agassiz, qui l'a disséqué, dit, que

l'œsophage se dilate en un grand estomac musculeux qui remplit une grande partie de la cavité abdomi- nale, et a du côté gauche une boursoufflure aveugle. Le pylore est tout près du cardia. L'intestin grêle fait divers replis, et donne dans un gros intestin du double plus large, placé au côté gauche de l'épine

b LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

et qui se rendrait à l'anus. Le foie est très-petit; la

rate est lobée ; la vessie natatoire en forme de cœur;

la vessie urinaire, fort grande, en forme de poire, etc.

Ce poisson devient grand. Le Cabinet dn Roi en possède un individu de trois pieds et demi, cédé par le Cabinet de Lisbonne avec un autre de quinze pouces. Il y en a un à Mu- nich de deux pieds et demi, et un d'un pied dans la liqueur. L'exemplaire de Bloch avait quatre pieds.

Nous n'en avons trouvé d'indication dans aucun des auteurs antérieurs à l'Ichthyologiste de Berlin, et nous-mêmes n'avons reçu aucunes notes sur ses habitudes.

M. le docteur Boulin l'a vu et dessiné en Co- lombie, où on le nomme cajaro. Il y parvient, dit-il , à deux pieds et demi \ et il y en a une race ou une variété plus petite, qui n'en diffère que parce que sa ligne latérale est noire.

DES PLATYSTOMES.

(Platjstoma, Agassiz).

M. Agassiz a également changé en Platystome la dénomination de Sorubim, que Spix avait employée pour désigner certains siluroïdes à museau déprimé, et remarquables, en général, par le nombre considérable de rayons bran- chiostèges. Les dents sont sur une bande trans-

CHAP. V. PLATYSTOMES. 7

verse, mais plus nettement divisées en deux plaques de chaque côté de la ligne moyenne du vomer, que dans les bagres déjà décrits. Ces espèces commencent à nous conduire vers ces deux plaques de dents vomériennes bien distinctes qui caractérisent les Arius.

Nous aurions même placé les Platystomes comme une sous -division de ces derniers, si nous n'avions un certain nombre d'espèces voisines du Platystoma Vaillantii, qui lient encore plus intimement les siluroïdes à mu- seau déprimé aux bagres dont nous avons déjà donné la description.

Les Platystomes paraissent atteindre à une longueur assez considérable; car nous en avons dans nos collections des individus de cinq pieds, et les voyageurs s'accordent à les signaler comme plus grands encore.

Nous commencerons par la description de l'espèce connue déjà depuis long-temps par Bloch, et qui est la plus caractérisée du genre par l'aplatissement de son museau fort avancé.

Le Platystome lime

[Platystoma lima, As,.; Silurus lima, Bl. Scli., p. 384, n.° 21 ; Sorubim infraocularis s Spix, pi. XV.)

est l'espèce les caractères de ce genre sont portés au plus haut degré, par l'extrême apla-

8 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

tissement de sa tête, la grande saillie de sa mâ- choire supérieure et le nombre de ses rayons branchiostèges.

Sa tête, du museau à l'ouïe, est trois fois et demie dans sa longueur totale ; la largeur d'un opercule à l'autre est deux fois et demie dans sa longueur; le museau est aminci au point de ne plus présenter qu'une lame demi-circulaire, qui dépasse la mâchoire inférieure de moitié de sa largeur, et dont tout le dessous est garni d'innombrables dents en velours. Ses dents voméro-palatines sont divisées en quatre parties, deux triangulaires au vomer et deux ob- longues sur les côtés, toutes assez grandes. La mâ- choire inférieure, coupée en demi-cercle, n'a qu'une bande étroite de dents, aussi en velours. L'œil est au bord externe de la tête, au milieu de sa longueur, à une distance de la commissure égale à celle de l'an- gle de la bouche au bout de la mâchoire supérieure, et il est placé de manière à regarder aussi bien en dessous qu'en dessus. Le casque est finement gra- nulé, jusques entre les yeux. Plus en avant il n'est que strié; sa largeur, derrière l'œil, est du quart de la longueur de la tête, non compris la proéminence interpariétale, qui elle-même égale presque le quart du reste, et est à peu près rectangulaire et de moitié moins large que longue. La plaque interépineuse est en triangle isoscèle, de moitié plus longue que large et finement granulée, ainsi que la pointe de l'hu- méral, qui est aussi un peu plus longue que large. L'opercule n'est que légèrement strié en rayons; le barbillon maxillaire atteindrait au milieu de la pec-

CIIAP. V. PLATÏSTOMES. î)

lorale, le sous-mandibulaire externe à l'ouïe. Les orifices de la narine sont deux assez petits trous ; le supérieur un peu en dedans de la racine du barbillon maxillaire, l'inférieur près du bord de la lèvre. H y a quinze, et peut-être même seize rayons aux ouïes, qui sont fendues jusques entre les commis- sures des mâchoires ; encore je ne puis compter les rayons que sur un individu desséché ; il serait possible que le dernier, qui est collé sous l'opercule, et que le premier, qui est très-petit, vinssent à m'échapper. L'épine dorsale, aussi haute que le corps, est assez grêle, lisse et sans dentelures ; celle de la pectorale est plus large, comprimée, très- finement striée, et a de petites dentelures à son bord postérieur, seule- ment les ventrales sont moins longues que les pec- torales. L'adipeuse est petite, mais l'anale prend plus du septième de la longueur. La caudale n'a pas même cette longueur, et est échancrée : ses lobes diffèrent peu en longueur. M. Spix représente le supérieur plus étroit et plus pointu; c'est cependant ce que je n'observe point dans mon individu; mais il est vrai que le lobe inférieur est plus large et a douze rayons entiers, tandis que le supérieur n'en a que sept. Le premier rayon des ventrales est presque épineux; mais le bout en est articulé.

B. 16; D. 1/7; A. 20 ou 21; C. 21; P. 1/9 ; V. 6.

La ligne latérale est garnie dans son commence- ment de cinq ou six petites lames osseuses granu- lées; ensuite elle n'a que des élevures alternativement simples, ou augmentées d'une branche en dessous.

Le dos de ce poisson est d'un brun verdàtre foncé,

10 LIVRli XVII. MALACOPTÉRÏGIENS.

semé de taches et d'ondes noirâtres; le dessous d'un blanc argenté : dans le brun au-dessus de la ligne latérale règne tout du long une bande fauve, qui commence à l'œil et finit sur le lobe supérieur de la peau, elle s'épanouit; la bande inférieure du brun se continue au bord inférieur de ce même lobe.

Le sujet de cette description, long de dix- huit pouces et desséché, a été cédé au Cabinet du Roi par celui de Lisbonne. C'est aussi la taille de celui qui est décrit dans le Système posthume de Bloch. M. Agassiz n'en a eu sous les yeux qu'un individu de neuf pouces, rap- porté par Spix, qui l'avait nommé sorubim infraocularis. L'espèce habite le fleuve des Amazones et les autres rivières du Brésil équa- torial.

Le Platystome tigre (Platjstoma tigrinum, nob.)

diffère beaucoup du PL lima par sa mâchoire supérieure, qui ne dépasse que de fort peu 1 inférieure ;

mais son casque et les parties attenantes de son ar- mure sont à peu près semblables, ainsi que ses épines. Les dents de sa mâchoire supérieure sont sur une bande large à ses deux extrémités, mais fort rétrécie au milieu; celles du palais forment une demi-ellipse, dont la partie antérieure est très -large et produit un lobe obtus à son extrémité, dont les branches

CHAP. V. PLATVSTOMES.

Il

se prolongent en partie vers l'arrière. Son corps est un peu plus gros, et n'a son épaisseur que six fois et demie dans sa longueur. Sa tête y est trois fois et un tiers. L'œil n'est pas si bas , mais au bord du casque et dirigé un peu vers le haut. L'anale est plus courte; les lobes de la caudale sont arrondis, et égaux pour la largeur comme pour la longueur; c'est au plus si les barbillons maxillaires atteignaient l'ouïe.

B. 16; D. 1/6; A. 11; C. 17; P. 1/9; V. 6.

La disposition de ses couleurs, qui ont quelque rapport avec celles du tigre royal, est ce qui nous a suggéré son épithète scientifique : sur un fond qui peut avoir été argenté, teint de verdâtre vers le dos, sont des bandes transverses irrégulières, noires; derrière l'ouie il en est une presque circulaire ; en- suite, jusque vers le milieu de la longueur, il y en a une douzaine, dont quelques-unes sont alternati- vement plus courtes que les autres, et dont les plus longues sont quelquefois divisées vers le bas; plus en arrière ces bandes se joignent les unes aux autres, de manière à former un réseau à larges mailles irré- gulières. Les trois nageoires verticales et les ventrales ont de petites taches noires sur leurs rayons dont le fond paraît avoir été fauve ou rougeâtre. Je n'en vois point sur les pectorales.

Notre description est faite sur un individu de trente-trois pouces, venu aussi du Cabinet de Lisbonne, et probablement originaire du Brésil , mais sur lequel nous n'avons pas de renseiguemens particuliers.

12 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIKNS.

Le Plaïyoïome d'Orbigny.

(Plalystoma Orbignianum , n.; Atl. ichtli. de d'Orb., Voy. dans l'Amer, mérid., pi. 4> "g- 3.)

M. d'Orbigny nous a envoyé un platystome très-semblable au PL tigvinum pour la forme et les détails de son armure, de ses dents et de ses nageoires, mais les couleurs sont autrement distribuées.

Sa tête prend tout près du tiers de sa longueur; son barbillon maxillaire ne dépasse pas l'ouïe.

B. 17; D. 1/6; A. 15; C. 17; P. 1/9; V. 6.

Tout le dessus est d'un plombé noirâtre; le des- sous d'un blanc d'argent. De grosses lacbes rondes et noires sont semées sur toute la partie supérieure du corps (la tête n'en a point), et il y en a une rangée irrégulière de plus petites sur le haut de la partie blanche. Quatorze ou quinze traits verticaux, blancs, se détachent sur chaque flanc dans le noi- râtre au-dessus de la ligne latérale, et de manière qu'il n'y ait guère qu'une ou deux rangées verticales de taches noires entre deux de ces traits blancs. La dorsale a des points noirs sur ses rayons. Il y en a aussi sur la caudale et sur l'adipeuse, quelquefois ce sont de petites taches clair-semées. L'anale en a deux ou trois, mal marquées, et son bord est noirâtre. Les nageoires paires sont grises et sans taches.

D'après le dessin de M. d'Orbigny , le frais ne diffère de ce que nous venons de dire que par une

CHAP. V. PLATVSTOMES. 4 5

teinte rosée à la caudale, à l'anale et aux ventrales: niais ce dessin porte à croire que les taches noires se joignent quelquefois de manière à former des lignes entre les traits blancs, ce qui pourrait faire regarder le PL tigrinum et celui-ci comme des variétés.

Notre individu, dans la liqueur, est long de vingt pouces. Je n'ai pu en examiner les viscères, qui n'avaient pas été conservés dans le seul exemplaire parvenu au Cabinet du Roi. On peut compter les vertèbres abdominales qui suivent la grande vertèbre : elles sont au nombre de treize.

Voici les renseignemens que M. d'Orbigny nous a communiqués sur ce poisson. On le connaît à Buénos-Ayres sous le nom guarani de souroubi, qui paraît aussi avoir une ac- ception générique. Sa taille va quelquefois à huit et neuf pieds. On le pêche toute l'an- née dans le Parana jusqu'à Corrientes, sur- tout dans les lieux sablonneux. Il arrive à Buénos-Ayres au mois de Septembre, et en re- part pour le nord en Mars et Avril. C'est en Novembre , Décembre et Janvier qu'il y abonde le plus. L'espèce est solitaire, et ne s'approche du bord que la nuit. Sa natation est assez ra- pide : elle se nourrit de petits vers aquatiques. C'est un très-bon manger , fort estimé des ha- bitans.

i 4 LIVRE XVn. MALACOPTÉRYCIENS.

J'ai fait représenter cette belle espèce sur les planches iclithyologiques du Voyage de M. d'Orbigny dans l'Amérique méridionale, et je me suis fait un vrai plaisir de la lui dédier.

Le Platystome barré.

{Platjstoma fasciatum , nob.; Silurus fasciatus , Bl.)

Si l'on peut s'en rapporter entièrement à la ligure de Bloch, pi. 366, ce serait une espèce différente des deux précédentes, quoique très- voisine.

Ses barbillons maxillaires vont jusqu'aux ventrales; les deux lobes de sa caudale se prolongent en pointes aiguës; deux caractères qui pourraient tenir à la jeu- nesse de l'individu. Les bandes transverses de son dos sont au nombre de trente, et toutes régulières et parallèles entre elles. Bloch compte,

B. 12; D. 1; A. 14; G. 14; P. 12; V. 6,

et ne donne point d'épines à la dorsale et aux pec- torales. Mais je doute beaucoup de l'exactitude de ces détails, surtout du nombre des rayons aux ouïes. Schneider rectifie même dans le Système posthume , page 582 , ce qui concerne les épines : il dit expres- sément qu'elles sont légèrement dentelées. L'Ichthyo- logiste de Berlin l'enlumine d'un fond verdâtre sur le dos, argenté sous le ventre, avec des bandes trans- verses noirâtres, et une partie de leurs intervalles teinte de fauve. Les nageoires ont, comme dans notre tigre, des points noirâtres sur leurs rayons.

CHAP. V. PLATYSTOMES. 15

Son individu venait de Surinam, et était long d'un pied. 1

Bloch rapporte à son poisson la fig. 6 de la pi. 29, tom. III, de Seba, qui lui ressemble en effet beaucoup

par les formes de la tête, des nageoires, et par la longueur des barbillons; mais dans cet ouvrage, Arledi l'a décrit comme ayant le dos noirâtre, par- semé seulement de quelques taches noires le long de la ligne latérale, et de points noirs sur une partie des nageoires : les nombres sont indiqués , D. 1/6; A. 13; P. 1/10; V. 6. L'individu n'était long que de 7 pouces. Schneider a observé dans ce poisson, entre la pointe de l'humerai et la pectorale, un petit trou qui communique dans la cavité de l'ab- domen; l'observation est très-juste. Nous en avons fait une toute semblable dans l'espèce précédente : c'est un nouvel exemple de com- munication des membranes dites séreuses avec l'extérieur.

Le Platystome panthère.

(Platjstoma pardale, nob.; AU. iclith. de d'Orb. , Voy. dans l'Amer, mérid., pi. %• 2.)

M. d'Orbigny nous a encore envoyé un énorme poisson de ce genre, qui a les formes

1. Sjst. posth., p. 382.

\ (> LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

et les dents des Platystoma tigrinum et PI. Orbignianum, et à peu près la même armure, si ce n'est que la plaque interépineuse n'est point granulée, et ne se montre pas au travers de la peau.

Ses barbillons maxillaires n'atteignent qu'au préo- percule ; les sous-mandibulaires externes vont un peu plus loin. Les ventrales égalent les pectorales. La dorsale est assez basse. Les lobes de la caudale sont courts, égaux et arrondis. L'adipeuse est presque aussi longue que l'anale.

B. 16 ou 17; D. 1/6; A. 13 ou 14; P. 1/9; V. 6. Tout le dessus du corps paraît fauve, et est l'exception de la tête) semé de petites taches noires, nombreuses et assez fines, qui vers l'arrière devien- nent oblongues et s'unissent même en partie en pe- tites lignes. Les dorsales , l'anale , la caudale sont semées de plus petites taches rondes. On voit en outre de chaque côté douze ou treize lignes verti- cales blanchâtres, au-dessus de la ligne latérale, et les mouchetures sont disposées de manière qu'il y en a cinq ou six rangées verticales entre un de ces traits et le suivant.

L'individu est long de plus de cinq pieds et vient des environs de Buenos- Ayres.

Je l'ai fait représenter dans la partie ichthyo- logique du Voyage de M. d'Orbigny, dont ce voyageur m'a prié de me charger au moment de la publication de sa relation.

CHAP. V. PLATYSTOMES. 47

Le Cabinet de Berlin en possède un sem- blable et aussi grand.

Le Platystome éclatait.

{Platystoma coruscans , Agassiz; Sorubim caparari 3 Spix, pi. XIII.)

Le poisson, décrit dans l'article précédent, répondrait parfaitement à la figure du sorubim caparari de Spix , ou platystoma coruscans de M. Agassiz,

si dans cette figure les taches n'étaient beaucoup moins nombreuses et plus grandes, et surtout si les barbillons maxillaires n'y étaient pas représentés aussi longs : ils y atteignent les ventrales. Les nom- bres sont marqués

D. 1/6; A. 10; G. 15; P. 1/10; V. 6.

Le dessus en est enluminé d'un fauve brillant , et

le dessous d'argent. Il n'y a point de traits blancs

sur les cùtés.

On en possède au Cabinet de Munich un individu de vingt -cinq pouces, pris dans la rivière de Saint-François au Brésil.

Le Platystome spatule.

{Platystoma spatula, Agassiz; Sorubim jandia} Spix, pi. XIV.)

On trouve dans les poissons de Spix trois platystomes que nous n'avons pas vus , mais i5. 2

1 8 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

qui paraissent appartenir au même groupe que ceux qui précèdent. Les deux premiers sem- blent même, d'après la grande proéminence de leur mâchoire supérieure, tenir de plus près au PL lima. L'un des deux

a en effet la mâchoire supérieure tellement avancée que ses dents ne rencontrent point l'inférieure quand la bouche se ferme. D'ailleurs ses formes ressemblent à celles du PL coruscans, si ce n'est que son adipeuse est un peu plus haute et pointue, les lobes de sa cau- dale un peu plus aigus, et qu'il y a des dents mar- quées aux deux bords de son épine pectorale. Ses barbillons atteignent aux ventrales.

D. 1/6; A. 10; C. 19; P. 1/10; V. 6.

On ne donne point le nombre des rayons bran- chiostèges. Son corps est enluminé de fauve , plus pâle en dessous. Il n'a point de taches, non plus que sur la caudale et l'anale; mais toute la tête, les deux dorsales , les pectorales et les ventrales sont semées de petits points noirs.

D'après la figure la production interpariétale est obtuse; la plaque inlerépineuse se montre peu et n'est pas grande; l'opercule est strié, et la pointe de l'épaule granulée, aussi longue que haute, et aiguë.

Le Musée de Munich en possède un indi- vidu, mal conservé, de plus de trois pieds de longueur, pris dans les eaux douces du Brésil équatorial : il est étiqueté pirayapea.

CHAP. V. PLATYSTOMES. 10

Le Platystome a tète plate

(Platjstoma planiceps , Agassiz; Sorubim piravaca, Spix, pi. XII.)

a la mâchoire supérieure encore plus avancée , et les barbillons maxillaires plus longs (ils dépassent les ventrales); ses épines pectorales paraissent plus grêles; mais les lobes de la caudale sont représentés aussi pointus, ainsi que l'adipeuse.

D. 16; A. 12; C. 17; P. 1/10; V. 6.

Tout le dessus est d'un olivâtre foncé, tirant au noi- râtre, semé sur la tête, comme sur le front, de pe- tites taches noires ; les côtés et le ventre sont argentés ; et une bande olivâtre interrompue y règne longitu- dinalement à la hauteur delà pectorale. Les nageoires ont une teinte roussâtre, excepté l'adipeuse, qui est de la couleur du dos. Elle a de petites taches noires, et la dorsale et les pectorales en ont aussi, mais il n'y en a pas sur les autres nageoires. Il paraît, d'après la ligure, que la production interpariétale est courbe, large et obtuse, la plaque interépineuse assez grande et en demi- ovale , et la pointe numérale lisse et moins longue que haute, mais aiguë.

On en conserve au Musée de Munich un individu sec, long de vingt-cinq pouces, inti- tulé : piraja peavi, pris dans le Brésil équato- rial. L'espèce habite la rivière des Amazones, le Solimoens, le Rio négro.

La troisième de ces espèces de Spix,

20 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

Le Platystome tronqué (Platjstoma trwicatum, Agassiz, pi. XIII, «.),

ressemble au contraire beaucoup au PI. corus- cans et au PL punctatum

par sa mâchoire supérieure peu avancée, par son adipeuse basse et longue, par les lobes arrondis de sa caudale, par sa production interpariélale médiocre, et sa plaque épineuse non apparente ; mais ses bar- billons maxillaires n'atteignent qu\à peine le bout des pectorales. Sous ce rapport il tient le milieu enlre les deux espèces auxquelles nous le comparons, et je ne m'étonnerais point que toutes les trois, mieux examinées, ne finissent par être reconnues pour des variétés d'une seule. Ses nombres sont indiqués

A. 12; C. 17; P. 1/10; V. 10; la figure marque D. i/6. Mais dans aucun de ces pla- tystomes M. Agassiz ne fait une mention particu- lière des rayons branchiostèges.

La figure de ce platystome tronqué est en- luminée de fauve, et n'a de taches noires que sur la première dorsale et la caudale.

L'individu que l'on possède à Munich est long de trois pieds : il est desséché et mal conservé.

L'espèce se trouve dans le Japura et le So- limoens, rivières du Brésil équatorial.

Outre ces platystomes à quinze, seize ou

CHAP. V. PLATYSTÔMES. 21

dix-sept rayons branchiostèges, il y en a quel- ques-uns qui n'en ont que onze ou douze. La Guyane en possède un ,

Le Platystome de Vaillant {Platjstoma V^aillantii, nob.),

que nous appelons ainsi , parce nous en avons les premiers échantillons à ce célèbre voya- geur.

Il est remarquable par l'excessive longueur de ses barbillons, dont les maxillaires, dans les jeunes su- jets, dépassent le bout de la caudale, quoique celle- ci ait elle-même les pointes de ses lobes prolongées en longs filets. Dans les individus plus grands les filets des lobes de la queue sont fréquemment tron- qués, ce qui, en certaines occasions, pourrait faire méconnaître l'espèce.

La plus grande hauteur, au pied de la dorsale, est quatre fois et demie dans la longueur sans la caudale, laquelle, suivant que ses filets sont plus ou moins bien conservés, égale deux et trois fois en longueur celte plus grande hauteur. Nous en avons un individu le filet du lobe supérieur est plus que double du reste de la nageoire. La longueur de la tète, prise de l'extrémité du museau au bout de l'opercule, est trois fois et demie dans celle du poisson, sans la caudale, et sa largeur d'un peu plus d'un quart moindre que sa longueur, et ne diminue point en avant. Sa hau- teur à la nuque est d'un peu plus de moitié de sa longueur ; mais elle est fort plane en dessus et le

22 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIEXS.

profil descend en ligne droite, d'où il résulte que le museau est aminci en coin. Sa circonscription hori- zontale est en demi-cercle, de sorte que, latéralement, la fente de la bouche, qui est horizontale, n'entame que d'un quart : la mâchoire supérieure avance un peu plus que l'autre. Les bandes des dents des mâ- choires sont larges, et les dents en velours , mais fortes et pointues, surtout les antérieures. La bande vo- méro-palaline, assez large aussi, les a en velours plus ras, et est divisée en quatre parties oblongues, qui se touchent. Le barbillon maxillaire, comme je l'ai dit, se prolonge en un filament très-fin, qui, dans les in- dividus où il est bien conservé, atteint ou dépasse les filets de la caudale. Le sous-mandibulaire externe ou postérieur dépasse souvent les pointes des ventrales; l'interne ne va que jusqu'à la base de la pectorale. L'œil est au milieu de la longueur de la tête, près du plan supérieur; son diamètre n'est guère que d'un douzième de cette longueur, et il est à quatre dia- mètres de son semblable. Les orifices de la narine sont en ligne droite avec l'œil; l'antérieur près du bord de la mâchoire ; le postérieur au tiers de la distance du premier à l'œil : le premier a un léger rebord , l'autre a un trou ovale ; tous deux sont pe- tits. Le crâne au-dessus des yeux forme un casque à peu près carré, qui envoie en arrière une proémi- nence interpariélale étroite, presque de sa longueur, un peu échancrée au sommet, elle reçoit la pointe d'une plaque interépineuse, un peu moins longue qu'elle, et qui s'élargit en arrière. Ce casque et sa proéminence, et le milieu de cette plaque, sont légè-

CHAP. V. PLATYSTOMES. 25

renient rugueux, ainsi que la pointe de l'humerai, <jui est plus longue que large et aiguë; mais l'oper- cule est lisse, ou tout au plus légèrement veiné. L'épine dorsale est grêle, à peine sensiblement den- telée en arrière. Celle de la pectorale est un peu plus forte et a des dentelures plus prononcées, mais en- core très -petites, au bord postérieur. Les ventrales sont aussi longues que les pectorales. L'adipeuse, de moitié plus longue que l'anale et coupée oblique- ment en avant, s'abaisse un peu de l'arrière. Lors- que la caudale a ses filets bien conservés, elle égale presque la longueur du reste du corps.

B. 11; D. 1/6; A. 13, en comptant les 3 antérieurs"; G. 17; P. 1/10; V. 6.

Nous n'avons pu rien voir des viscères de cet animal; ils étaient détruits,

seulement la vessie aérienne restait encore en place : elle est grande, divisée en deux parties sur sa lon- gueur à moitié de la cavité abdominale ; la portion antérieure a sur le devant deux ailes, ou mieux, deux lobes arrondis qui se logent sous l'armature du crâne. Le squelette n'a rien de particulier qui ne soit apparent en dehors. Le surscapulaire, uni aux angles du crâne par suture, est étroit, et s'appuie comme dans les espèces qui ont précédé. L'apophyse épi- neuse antérieure de la grande vertèbre, très-séparée de la seconde, s'unit à la crête verticale, formée en grande partie par les occipitaux latéraux sous la longue pointe interpariétale. Il y a quatorze vertèbres abdominales et vingt-huit caudales, y compris celle en éventail, etc.

24 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

Nos individus viennent de Cayenne et de Surinam. Ceux-ci ont été rapportés en Europe par Levaillant. Le plus grand sujet de cette description faisait partie des collections de MM. Leschenault etDoumerc. Conservés dans la liqueur, ils paraissent d'un fauve uniforme; dans le frais, ils étaient argentés ou plombés. Leur longueur varie de six à sept pouces, à douze et quinze pouces, sans les filets de la queue. M. le docteur Roulin en a observé de deux pieds trois pouces, aussi sans les filets; et les a entendu appeler en Colombie padre blanco : il en compare la couleur à celle du merlan.

Je ne trouve rien dans les auteurs métho- diques que l'on puisse y rapporter : on pour- rait soupçonner, d'après la figure de Margrave, pag. 173, que c'est son premier bagre; mais le texte ne s'y rapporterait pas exactement.

Le Platystome apparenté. (Platystoma affine, nob.)

M. le duc de Rivoli a cédé au Cabinet du Roi un poisson sec , dont les lobes de la caudale sont cassés au bout, mais semblable au précédent presque en toute chose ,

si ce n'est que sa plaque inlerépineuse, beaucoup plus petite et moins apparente, n'arrive pas jusqu'à

CHAP. V. PLATÏSTOMES. 25

loucher à la proéminence interpariétale, qui se ter- mine en pointe obtuse, et que son adipeuse, un peu moins longue que son anale, se trouve beaucoup plus éloignée de la première dorsale. Ses barbillons maxillaires devaient au moins atteindre l'anale.

B. 11 ; D. 1/6; A. 13, etc. L'individu, quoique mutilé à la caudale, est en- core long de deux pieds deux ou trois pouces. Il paraît brunâtre en dessus et blanchâtre ou jaunâtre en dessous , et a quelque peu de roussàtre aux na- geoires : on n'y voit point de taches.

C'est à cette espèce que doit plutôt appar- tenir le premier bagre de Margrave, p. 17 3, ou le jundia de Pison, p. 64, qui présente à peu près les mêmes proportions, surtout pour les barbillons, et qui est décrit comme entière- ment argenté. Cependant cette figure, tirée avec quelques changemens du livre de Mentzel, p. 47? elle est intitulée guîri, est enluminée dans ce livre de vert jaunâtre, avec quelques bandes brunâtres mai marquées aux côtés sur le devant du tronc.

Le Platystome échancré

( Plaljstoma emarginatum, nob.)

est une espèce encore très-semblable aux deux précédentes parles proportions de la tète, des nageoires, etc., sans que nous sachions toute-

20 LIVRE XVII. MALACOFTÉRYGIENS.

fois si les lobes de la caudale se prolongent en filets, parce que notre individu, qui est des- séché, les a cassés au bout;

mais son crâne est plus ridé; sa proéminence inlerpa- liétale, d'un tiers seulement moins large que longue, a le sommet fourchu. La plaque interépineuse est presque en triangle équilatéral et rugueux. La pointe numérale, deux fois aussi longue que haute et très- aiguë, est finement granulée, ou plutôt vermiculée. L'opercule est finement, mais profondément, strié. L'épine de la pectorale est plus large, plus plate, gra- nulée au bord antérieur, fortement dentée au pos- térieur. Celle de la dorsale est forte, mais ses dents sont faibles. L'adipeuse est plus longue que l'anale, et coupée comme dans le PL Vaillant ii Le caractère le plus marqué de l'espèce est dans ses dents supé- rieures, qui occupent d'abord une fort large bande intermaxillaire, puis un grand espace en forme de rein sur le devant du vomer, et enfin, plus en arrière, deux espaces oblongs longitudinaux. Elles sont par- tout en velours fin, assez ras. Les barbillons maxil- laires atteignaient au moins la pointe des ventrales, lesquelles égalent presque les pectorales.

B. 10 ou 11? D. 1/6; A. 13; C. 17; P. 1/10; V. 16.

Notre individu est long de quinze pouces, il a été pris dans la rivière de Saint-François, au Brésil, par M. Auguste de Saint-Hilaire, et parait, dans l'état sec, d'un brun verdâtre en dessus, d'un blanc jaunâtre en dessous et aux nageoires.

CHÀP. Y. PLATYSTOMES. 27

Le Platystome a museau plat.

(Platystoma platp^hjnchos^ nob.)

Parmi ces poissons à museau aplati, celui- ci la encore plus plat que les autres, et il dif- fère encore de tous les précédens,

parce que c'est sa mâchoire inférieure qui est la plus avancée : la supérieure est comme tronquée en ligne droite. Ses dents sont en velours ras ; les mandibu- laires sur une bande étroite; les intermaxillaires sur une bande large latéralement, étroite dans le mi- lieu; les vomériennes sur un espace semi-circulaire et transversal; les palatines sur deux bandes longitu- dinales pointues. Son crâne est strié et granulé; sa proéminence interpariétale, assez étroite et aiguë, rencontre la pointe de la plaque interépineuse, qui lui est égale en grandeur et en configuration; l'oper- cule est légèrement strié ; la pointe de l'huméral acérée, mais assez courte; l'épine dorsale grêle et à dents très-fines; l'épine pectorale plus forte, fine- ment dentelée en sens contraire à ses dents ; l'adi- peuse aussi longue que l'anale. Le barbillon maxil- laire dépasse les ventrales, qui sont un peu moindres que les pectorales. Le lobe supérieur de la caudale est plus étroit et plus aigu que l'inférieur : ni l'un ni l'autre ne paraît avoir eu de filet.

B. 19 ou 11; D. 1/6; A. 12; C. 19; P. 1/9; V. 6.

Ce poisson est venu au Cabinet du Roi de celui de Lisbonne : dans la liqueur

28 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

il parait fauve en dessus, blanchâtre en dessous, et il a de chaque côté une suite longitudinale de cinq ou six taches noires, placées à égales distances, et dont la dernière est à la base du lobe supérieur de la caudale; les deux ou trois premières sont sur la ligne latérale, les suivantes au-dessus.

L'individu est long de huit à neuf pouces.

DES GALÉICHTHES.

(Galcichthys, nob.)

On peut aussi former un groupe de silu- roïdes voisins des bagres , et caractérisés par une tête ronde, couverte de peau, sans casque distinct. La membrane brauchiale n'a que six rayons.

On peut les diviser en deux sections; l'une reconnaissable aux six barbillons qui entourent la bouche, les espèces de la seconde n'en ayant que quatre.

Ces siluroïdes sont généralement désignés sous le nom de catfish, ou poisson chat, sans doute à cause des barbillons, considérés comme des espèces de moustaches analogues à celles de ce mammifère. C'est pour rappeler cette dénomination que j'ai cru pouvoir désigner ce groupe sous le nom de galeichthys.

CHAP. V. GÀLÉICHTHES. 2î>

La rade du Cap, la baie de la Table en possèdent abondamment une espèce, dont il ne nous semble pas qu'aucun auteur métho- dique ait parlé; nous l'appelons

Le Galéichthe a tète de chat (Galeichthys feliceps , nob.),

à cause de la figure arrondie de sa tête et de ses moustaches.

Sa tête est en effet arrondie au contour, et bombée à la face supérieure; sa longueur est près de cinq fois dans la longueur totale. Elle est d'un cinquième moins large que longue, et d'un tiers moins haute. Toute couverte d'une peau lisse et molle , elle ne laisse point paraître les os du crâne, et il faut employer le scalpel pour voir la production étroite de l'inter- pariétal, qui va s'articuler avec une petite plaque in- terépineuse, également cachée. La bouche, fendue au bord antérieur du museau , a les mâchoires à peu près égales, garnies chacune d'une bande de dents en velours, et derrière la supérieure est une bande sem- blable, mais plus étroite. Les deux orifices de la narine sont grands, ovales, rapprochés; l'inférieur touche presque à la lèvre ; au bord antérieur du supérieur est une lame membraneuse, qui peut l'ouvrir et le fermer, comme nous en avons déjà observé dans les bagres. L'œil est à peu près au tiers antérieur , dirigé sur le côté , un peu plus élevé que la commissure des lèvres. Son diamètre est du septième de la longueur

30 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

de la tête, et il y a cinq diamètres d'un œil à l'autre. Le barbillon maxillaire atteint au bout de l'opercule; le sous-mandibulaire externe est d'un tiers plus court; et l'interne encore d'un quart. L'opercule et l'hu- méral sont striés ; mais la peau qui les recouvre les fait paraître lisses. La pointe de l'huméral est tout-à-fait arrondie. Les membranes des ouïes sont épaisses , s'unissent transversalement sous l'isthme et ont chacune six rayons. L'épine de la pectorale est dentelée à son bord antérieur, mais de dents rétrogrades, comme elles le sont au bord postérieur dans la plupart des autres espèces. Cette épine est forte , et celle de la dorsale, l'on observe la même particularité, l'est également. Cette nageoire s'élève en pointe de sa partie antérieure à moitié de la hau- teur du corps. L'adipeuse est aussi longue que l'anale, et un peu plus en arrière. La caudale a deux lobes arrondis.

B. 6; D. 1/7; A. 16 ou 17; C. 17 et plusieurs petits; P. 1/10;

V. 6.

La couleur est en dessus un brun noirâtre, qui se change sur les côtés en un plombé métallique , et devient argenté en dessous : toutes les nageoires sont brunâtres ou violàtres.

L'anatomie que j'ai faite de ce poisson , montre que le foie est petit et échancré dans le milieu, que sa vésicule du fiel est assez grande et paraît sous l'es- tomac par l'échancrure du lobe hépatique. Après un œsophage assez long, nous voyons l'estomac se renfler en un sac arrondi, assez gros; l'intestin est de moyenne largeur; le pylore est sur le dos de la

CHAP- V. GALÉICHTHES. 51

convexité de cet estomac. Il y a une vessie aérienne simple à parois argentées et flexibles; les organes génitaux sont rejetés à l'arrière de l'abdomen et ne font qu'une seule masse. J'ai trouvé l'estomac rem- pli de petits crustacés.

Le squelette de la tète du gahichthys feliceps a en avant assez de ressemblance avec celui du Bagr. biïi- neatus; les vides entre les frontaux et les frontaux antérieurs y sont cependant plus petits; il diffère davantage en arrière, parce que l'interpariétal s'y dilate, tandis que sa proéminence s'y rétrécit. Les lames produites par les occipitaux externes n'y attei- gnent pas la grande vertèbre, et le surscapulaire ne s'y attache que par un point de l'apophyse qu'il en- voie en dessous au basiiaire.

Il v a quinze ou seize vertèbres abdominales , et vingt- huit ou vingt-neuf caudales, y compris la der- nière en éventail. Leurs dispositions sont à peu près les mêmes que dans le Bagr. bilinealus.

Nous avons des individus depuis six pouces jusqu'à dix-huit de longueur, tous pris aux environs du Gap, et rapportés par MJVL De- lalande , Quoy et Gairaard , et Lesson et Garnot, ou envoyés par M. "Yerreaux.

Nous ne croyons devoir considérer que comme une subdivision des Galéichthes les espèces qui vont suivre , parce qu'elles n'ont que six rayons aux ouïes, comme les précé- dentes; on ne pourrait les séparer que sur la con-

32 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

sidération du nombre des barbillons : ils sont au nombre de quatre, alongés et aplatis. Ceux de la mâchoire supérieure forment surtout des bandelettes qui sont semblables à celles du prolongement du premier rayon de la nageoire dorsale. Je ne m'étonnerais pas que quelques zoologistes ne donnent un jour à ces espèces une dénomination générique ; mais d'autres siluroïdes, à quatre filets arrondis, viendront lier ceux-ci aux Galeiclithjs à six filets, et décrits dans le précédent paragraphe.

Le casque est un peu plus visible que celui des Galéichthes à six filets; on le voit appa- raître par quelques scabrosités , mais il l'est beaucoup moins que celui des Bagres ou des Arius.

Les espèces américaines sont celles dont les prolongemens des nageoires sont articulés, et ils prouvent bien clairement que le premier rayon dur des nageoires de ces malacoptéry- giens appartient à la nageoire, et ne peut être considéré comme un coracoïdien, ou comme un styloïde.

Il y a deux ou trois espèces des deux Amé- riques, que les auteurs ont confondues, mais dont deux offrent des caractères distincts.

CHAP. V. GALÉICHTHES. 55

Le Galéichthe de Parra (Galeichthj's Parrœ, n.; Silurus marinus, Mitchill.)

est l'espèce la plus répandue , et celie qui se porte le plus loin vers le nord et vers le midi. La plus grande hauteur, mesurée à la naissance de la dorsale, est six fois dans la longueur totale; au même endroit la largeur est un peu moindre. La longueur de la tête, prise du bout du museau à celui de l'opercule, est près de cinq fois dans celle du poisson ; au même endroit la largeur est d'un sixième moindre; la proéminence interpariétale ajoute un cinquième en sus à la longueur. Le devant du mu- seau est coupé horizontalement en demi -cercle, et son contour est verticalement obtus. Les mâ- choires sont égales, mais la bouche descend un peu en arrière , et entame d'environ un tiers la longueur de la tête. L'œil est au-dessus de la com- missure, au milieu de la hauteur de la tête; il est ovale, et son diamètre longitudinal est d'un peu moins du sixième de la longueur de la tête. Il y a d'un œil à l'autre cinq fois ce diamètre; les orifices de la narine sont à la hauteur de l'œil et à une dis- tance égale à son diamètre. L'inférieur est près de la lèvre et rond; le supérieur un peu au-dessus, et transversalement ovale; ni l'un ni l'autre n'a le rebord garni de barbillon ou de valvule. Les lèvres sont à peine marquées; chaque mâchoire a une bande assez large de dents en velours, et derrière la supérieure en est une aussi étendue en travers, qui appartient au chevron du vomer.

10. o

34 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

Les barbillons maxillaires sont aplalis comme une feuille de graminée, et se terminent en pointe filiforme, qui atteint l'extrémité de la pectorale, non compris son filet. Il n'y en a que deux sous-man- dibulaires quatre fois plus courts que les maxillaires, mais comprimés de même. Toute la tête paraît lisse, excepté à la proéminence interpariétale, elle est un peu granulée, et vers le côté du casque à la hauteur du préopercule, l'on voit aussi quelques grains. Au travers de la peau on aperçoit la longue écbancrure du casque, qui remonte jusques entre les préopercules; la proéminence interpariétale a sa base un peu moindre que sa longueur, se rétrécit un peu vers son sommet, qui est tronqué. Son dos est légèrement caréné. La plaque inlerépineuse est un très -petit croissant granuleux, aux extrémités du- quel s'ajoutent deux petits prolongemens du troi- sième interpariétal. L'opercule est lisse comme la tête et obtus; les deux membranes n'en forment qu'une, enveloppant l'isthme et un peu échancrée dans son milieu; chacune contient six rayons; la pointe de l'épaule se laisse à peine sentir au travers d'une peau lisse; l'épine dorsale, placée un peu après le quart antérieur, a sa partie ossifiée d'un quart moins haute que le tronc, granulée à son bord an- térieur, striée obliquement sur les côtés, sans dents au bord postérieur, et sa prolongation molle, fine- ment striée, comprimée, et, lorsqu'elle n'est pas ca- chée, souvent du double plus longue que la partie osseuse, et terminée en pointe grêle. Six rayons bran- chus viennent ensuite, dont le premier est d'un tiers

CHAP. V. GALÉICHTHES. 55

plus haut que la partie ossifiée de l'épine, et le dernier trois fois moindre que le premier. Elle occupe en longueur le treizième de la longueur totale, et est deux fois et un quart aussi haute, sans compter le filet. La pectorale, attachée fort bas, a aussi une épine semblable à celle du dos, mais bien dentelée au bord postérieur, et prolongée du double par un filet comprimé, strié et terminé en pointe grêle, qui atteint le bout de la ventrale. Les ventrales, dun quart plus courtes que les pectorales, adhèrent un peu avant le troisième cinquième de la longueur totale. L'anale, commençant un peu après le milieu» est un peu échancrée en croissant, et a vingt-deux ou vingt-trois rayons, dont les trois premiers, ca- chés dans le bord antérieur, vont en grandissant, et dont le troisième et le quatrième, qui sont les plus longs, surpassent un peu les ventrales; l'espace occupé par l'anale est du septième de la longueur du poisson, et sa hauteur en avant est d'un quart moindre. L'adipeuse est vis-à-vis le milieu de l'anale quatre fois moins longue et deux fois moins haute. La caudale est très-fourchue; son lobe supérieur a le cinquième de la longueur totale; l'inférieur est un peu moindre.

B. 6, D. 1/6; A. 22; C. 17; P. 1/11; V. 6.

La ligne latérale ne se montre bien que vers le milieu du corps, et se marque par une suite de pe- tites élevures.

Le corps de ce poisson est argenté, teint de plombé bleuâtre dans sa partie supérieure.

La splanchnologie de cette espèce est fort

50 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

curieuse, surtout eu ce qui touche sa vessie natatoire.

A l'ouverture de l'abdomen on voit un très-grand estomac de forme conique à parois épaisses, et occu- pant en longueur à peu près la moitié de la cavité abdominale. Sa pointe postérieure est mousse. A l'in- térieur, sa muqueuse montre de nombreux replis et de fortes rugosités. Vers les trois premiers cinquièmes de sa longueur, et du côté gauche, on voit le pylore, et l'intestin qui le suit remonte vers le diaphragme le long de l'estomac, auquel il est accolé par un tissu cellulaire dense. Le duodénum se contourne en des- sous entre le foie et la portion renflée de l'estomac, passe dans le côté droit, et fait sous le lobe du foie quelques replis courts, qui continuent ainsi dans toute la longueur de l'intestin grêle, et qui devien- nent plus fréquens et forment un paquet plus gros en arrière de la pointe de l'estomac. Cet intestin grêle remonte ensuite dans le côté gauche et au- dessus de l'estomac jusqu'à un peu en avant du py- lore; il se contourne de nouveau, et donne obli- quement dans le gros intestin, de manière à laisser au-devant de lui un véritable cœcum, à la manière de celui des mammifères. Le rectum se porte droit vers l'ouverture de l'anus.

Le foie n'est pas très-volumineux; il se compose d'un lobe épais, mais court, situé entre le diaphragme et l'estomac. Il donne à droite un lobe trièdre, en- core assez épais, mais court, et à gauche une simple languette également trièdre. Sous la partie médiane du foie on découvre la vésicule du fiel, qui est

rrr

CHAP. V. GALÊICHTHES. D?

alongée, un peu courbée, et donnant un canal cho- lédoque, qui, après avoir reçu plusieurs canaux hé- pato-cystiques, longe le duodénum et s'ouvre peu en arrière du pylore.

La rate est aplatie et comme composée de deux lobes.

Les laitances étaient vides et réduites à deux filets arrondis , d'un petit diamètre.

Les reins forment une masse assez épaisse, divisée en cœur de carte à jouer à sa partie antérieure, ter- minée en pointe, et qui verse presque directement la bile dans une vessie urinaire oblongue et étroite.

La vessie aérienne est d'une résistance remarquable; elle est de forme circulaire ou mieux cordiforme, convexe en dessous, et a deux forts muscles, dont les fibres se perdent dans les aponévroses, qui s'éten- dent sur les côtés de la vessie. Vue par la face su- périeure, on trouve encore cette résistance des pa- rois de la tunique externe, qui sont fixées sur la crête transverse, formée par le bord postérieur du corps de la grande vertèbre. En détachant les tuni- ques, on voit que le corps de celte même vertèbre fait saillie comme une arête, et entre dans la vessie sans cependant la diviser plus profondément. De chaque côté de cette vertèbre, et sous ses apophy- ses transverses, la tunique fibreuse cesse de s'éten- dre, de manière qu'en enlevant la vessie, on découvre deux grands trous ronds, qui laissent à nu la mem- brane excessivement fine et argentée de la vessie aérienne. La saillie du condyle de l'occipital forme de même une sorte d'échancrure à la vessie, qui

58 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

s'appuie dessus. Des deux côtés du basilaire naissent deux faisceaux de fibres musculaires, insérées sur les parties latérales de la vessie, et des apophyses ex- ternes et transverses de la grande vertèbre naissent aussi deux forts muscles, qui s'étendent sur la face supérieure.

Elle n'occupe guère que la moitié de la longueur de l'abdomen; elle est aussi large que longue.

Quant au squelette, il nous a offert les par- ticularités suivantes.

La tête osseuse de ce Galéichthe a d'assez grands rapports avec celle de plusieurs de nos bagres, et en particulier avec le bagrus bilinealus, surtout pour la partie postérieure, et pour la lame qui va de l'oc- cipital externe à la grande vertèbre; mais elle offre une circonstance fort particulière , en ce que la face supérieure est renflée et toute poreuse comme une éponge, et donne ainsi une lame large et épaisse, qui s'avance sur le grand vide laissé entre la bifur- cation de ces mêmes os et celle des frontaux anté- rieurs; vide que cette lame recouvre par en grande partie, mais que l'on retrouve sous elle.

Il y a manifestement quatre vertèbres soudées pour former la grande vertèbre. Ensuite en viennent qua- torze ayant des apophyses transverses assez longues, dont les neuf premières sont formées en cuilleron et ont une côte attachée sous sa face inférieure. Dans les suivantes la côte s'attache plus vers le bord. La quinzième a ses apophyses réunies par une traverse , et il en est de même des quatre suivants, qui ont encore de petites côtes. La dix-neuvième peut être

CHAP. V. GALË1CHTI1ES. 50

regardée comme la dernière abdominale; elle n'a qu'une apophyse épineuse inférieure, aplatie d'a- vant en arrière et tronquée. Les trente suivantes sont de vraies vertèbres caudales à apophyses épi- neuses simples. La dernière est en éventail et formée de la réunion de quatre apophyses supérieures et de quatre inférieures. Les trois ou quatre premières vertèbres libres ont des apophyses épineuses supé- rieures, divisées en deux lames, une à droite, l'autre à gauche; et c'est dans l'intervalle que se logent les interépineux de la dorsale et leurs muscles. Les sui- vantes les ont simples.

Les petits rayons supérieurs et inférieurs de la caudale, et en grande partie cachés sous la peau, ont leurs interépineux, au nombre de quinze ou seize, tant en haut qu'en bas, portés sur les trois apophyses épineuses qui précèdent la vertèbre en éventail.

Nous en avons des individus, depuis six pouces jusqu'à deux pieds de longueur, venus les uns de New -York, par M. Milbert et par M. Plée, ou de Charlestown, par M. le docteur Holbrooke; les autres de la Nouvelle-Orléans, par M. Despinville; et de Rio -Janeiro, par M. Delalande.

Ainsi l'espèce se trouve dans toutes les par- ties chaudes des côtes de l'Amérique sur l'At- lantique.

C'est probablement ici le deuxième bagre de Margrave, p. 174? ou le guiraguazu de

40 LIVRE XVII. MÀLACOPTËRYGIENS.

Pison , p. 64, et toutefois la figure n'en est pas assez précise pour ne pouvoir aussi être rap- portée à l'espèce suivante. Toutefois il faut bien faire attention qu'elle a été copiée par Johnston, par Willughby (pi. H 7, fig. 6), et que Linné cite cette figure de Willugbby sous son silurus bagre; mais il ne fait en cela que suivre Gronovius, et comme c'est aussi de Gronovius qu'il emprunte ce silurus bagre, et d'après lui qu'il le caractérise, on ne peut douter qu'il n'avait en vue notre G. Gronovii. Parra, au contraire, a eu l'espèce actuelle sous les yeux, et l'a très-bien rendue (pi. 81,

fig-0-

Sa figure convient parfaitement à nos indi- vidus. C'est aussi elle que Mitchill (p. 4^3) a décrite comme nouvelle, et sous le nom de silumis marinus, d'après un individu pris dans la baie de New-York, le 3o Juin 1814.

Le Galéichthe de Gronovius. (Galeichthys Gronovii, nob.; Silurus bagre, Linn.)

C'est ici une espèce parfaitement distincte de la précédente, par l'extrême longueur de ses barbillons et des filets de ses nageoires , et par ses trente ou trente -deux rayons de son anale.

CHAP. V. GALEICIÏTHES. 41

Ses formes sont à peu près les mêmes, si ce n'est que sa tête est un peu plus déprimée. Ses barbillons maxillaires, semblables, comme dans l'espèce précé- dente, à des feuilles de graminée, atteignent jusqu'au milieu de l'anale. Les prolongemens, tout-à-fait pa- reils, des épines de ses pectorales atteignent à la base de la caudale, et celui de son épine dorsale atteint presque à l'extrémité de la caudale.

B. 6; D. 1/6; A. 30; C. 17; P. 1/13; V. 6.

Le foie de celui-ci diffère beaucoup par sa forme de celui du galeicîithjs Parrœ.

Il se compose de deux lobes trièdres presque égaux , du tiers de la longueur de l'abdomen. Ils sont réunis par une bandelette hépatique mince, et plies en che- vron sous le diaphragme. La vésicule du fiel est très-grande; elle forme un long cylindre, réuni à l'intestin dans l'hypocondre droit, et qui atteint presque à la pointe de l'abdomen, c'est-à-dire pres- que à la moitié de la cavité abdominale. Après avoir donné de son extrémité' antérieure le canal cho- lédoque, qui passe sur la convexité de l'estomac et y reçoit un assez bon nombre de vaisseaux cystiques, on voit ce canal passer à la gauche de l'estomac, longer l'intestin, et venir y verser la bile tout près du pylore.

L'estomac, quoique moins pointu que celui du G. Parrœ, est de même alongé et comme cylindri- que; il a l'ouverture pylorique à sa gauche; l'intestin est plus gros que celui du précédent. Après de nom- breux replis en arrière de l'estomac, il remonte sur

42 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

l'estomac, plus haut que celui du G. Parrœ, y de- vient un gros intestin à diamètre bien plus large, et il se continue ensuite droit jusqu'à l'anus.

La rate est mince, et divisée en deux lobes bien séparés dans toute leur étendue.

Les laitances étaient gonflées, et ne remontent guère au-delà de la pointe de l'estomac.

Les reins sont très-petits et très-minces; la vessie uiïnaire est alongée, mais très-étroite.

Dans cette espèce la vessie natatoire est cordi- forme, mais plus pointue en arrière, et plus aplatie que la précédente. Elle est peu écbancrée en avant; sa face supérieure a deux muscles plus longs et plus étroits, et comme le corps de la grande vertèbre ne fait pas autant de saillie en avant, et qu'il n'en fait même pas du tout en arrière, la vessie, détachée de ce point, n'offre qu'un seul trou ovale et petit. En dessous la face de la vessie est comprimée par deux muscles obliques.

Sa tunique fibreuse est plus argentée, mais en gé- néral moins résistante, que celle du G>Parrœ.

Ce poisson paraît avoir eu les mêmes cou- leurs et arriver à la même taille que le précé- dent.

11 doit se renfermer dans des latitudes plus voisines de l'équateur; car nous n'en avons que de la Terre-Ferme ou de la Guyane.

Un autre individu a été pris à la barre de Maracaïbo par M. Plée. Nous en avons encore qui ont été envoyés en 1824 ^e 'a Mana, par

CHAP. V. GALÉICHTHES. 45

MM. Leschenault etDoumerc; trois sont venus de Cayenne, par M. Poiteau, et nous l'avons aussi de Baliia.

C'est manifestement cette espèce que Gro- novius a décrite (Zoopliyl., p. 124, n.° 382). La longueur qu'il attribue à ses filets, et les trente-deux rayons qu'il compte à son anale ne laissent aucun doute sur ce point; et comme le silurus bagre de Linné (éd. XII, p. 5o5, n.° 17) n'est autre que ce poisson de Gro- novius, il est évident que c'est cette espèce, et non pas la précédente , qui est le silurus bagre de Linné.

Le Galéichthe de Eydoux. (Galeichthys Eldouxil, nob.)

MM. Eydoux et Souleyet ont rapporté de la rivière de Guyaquil un galéichthe qui dif- fère des précédens, parce que

les rayons de la pectorale sont très-alongés, et at- teignent jusqu'auprès du dernier rayon de l'anale. Je ne puis rien dire du rayon dorsal, il a été en- levé. Le barbillon maxillaire atteint jusqu'au dernier rayon de la ventrale.

Le crâne est relevé et a une forte carène, surtout vers l'arrière du casque, dont les côtés sont arrondis et la surface assez ciselée.

Le chevron de la première vertèbre est petit et caché sous la peau; l'os de l'épaule est peu visible;

44 LIVRE XVII. MALÀCOFTÉRYGIENS.

le rayon pectoral esi bien dentelé. La caudale est profondément fourchue. Le dessus du corps est plombé ou d'un gris argenté; le ventre est blanc; l'anale et l'adipeuse sont jaunâtres; les autres na- geoires sont plus grises.

D. 7; A. 29; C. 10-+- 15-+- 11; P. 13; V. 9. Nous n'en avons qu'un individu, long de

huit pouces et demi.

Il est très-voisin de celui que Bloch a figuré,

mais nous ne le regardons pas tout-à-fait comme

identique, ainsi qu'on va le voir.

Le Galéichthe de Bloch. (Galeichthys Blochii, nob. ; Bl., pi. 365.)

Bloch a décrit un bagre intermédiaire entre les précédens, et différent des uns et des autres.

Ses filets pectoraux atteignent jusqu'à l'anale, et son filet dorsal jusqu'au bout de la caudale. Les bar- billons maxillaires, d'après sa figure, n'iraient que jusqu'au bout du deuxième rayon pectoral; enfin, son anale a vingt-quatre rayons.

L'individu qu'il a décrit venait, dit-il, de Surinam.

Nous trouvons parmi les poissons de l'an- cien Cabinet du Boi , un bagre qui présente les mêmes caractères, si ce n'est que ses bar- billons vont aussi loin que ses rayons pecto- raux. Cette différence ne nous paraît néanmoins

CHAP. V. GALÉICHTHES. , 45

pas suffisante pour le regarder comme d'une antre espèce.

Nons venons de recevoir deux individus, certainement de la même espèce que celui de l'ancien Cabinet du Roi , et qui ont été rap- portés de Bahia par M. d'Abadie. Ils ont aussi vingt-quatre rayons à l'anale.

Le casque est plus apparent, plus chagriné et plus rétréci en arrière que clans aucun autre.

Celui-ci a le foie composé de deux lobes alongés, semblables au G. Gronovii; mais la vésicule du fiel est très-courte et cachée au-devant de l'estomac. Celui-ci est large et arrondi; l'intestin est long et replié; son diamètre est aussi à peu près égal à celui de ce ga- léichthe. Les reins sont très-épais, mais la vessie aé- rienne est beaucoup plus large en avant, moins prolongée en arrière, ce qui lui donne une forme triangulaire, différente de celle des précédens.

Nos individus ont huit pouces de long. Ils sont d'une teinte plombée uniforme.

Des Pangasies {Pangasius), et en particulier du Pangasie de Buchanan.

{Pangasius Buchanani; Pimelodus pangasius, Ham. Buchan., p. i65, et pi. XXXIII, fig. 52.)

Le Bengale a aussi des siluroïdes à casque peu chagriné, et à quatre barbillons; mais

AC) LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

leurs barbillons sont beaucoup plus courts qua ceux d'Amérique. Les rayons de leurs nageoires ne se prolongent pas, et, ce qui est plus important, ils ont dix rayons aux ouïes. Cette considération me force à les séparer des précédens, et montre l'affinité que ces espèces ont avec les platystomes.

Tel est le Pimelodus pangasius de M. Ha- milton Buchanan, qui nous a été apporté des bouches du Gange par M. Dussumier, M. Bay- naud et M. Bélanger.

Sa hauteur à l'épine pectorale, qui est aussi la longueur de sa tête jusqu'aux ouïes, est six fois dans sa longueur totale. Son corps est comprimé; sa tète déprimée, presque aussi large que longue, coupée transversalement en demi-cercle, mais a le bord un peu plus saillant au milieu. Sa mâchoire supérieure est mousse, assez épaisse, et avance plus que l'autre; la commissure des mâchoires prend environ un quart sur la longueur de la tôle. L'œil est derrière la com- missure, à peine un peu plus élevé du cinquième de la longueur de la tête. Il y a cinq diamètres d'un œil à l'autre. Les orifices de la narine sont de grands trous ovales légèrement rebordés; l'inférieur près de la bouche, l'autre un peu au-dessus. La proéminence interpariétale est deux fois et demie dans le reste de la longueur de la tète, et est deux fois aussi longue que large. Elle est carénée, et sa surface est un peu chagrinée, ainsi que celle du crâne jusqu.es entre les préopercules; les dents sont en velours ras sur des

CHAP. V. PANGASIES. 47

bandes peu larges, et il y en a une parallèle derrière les maxillaires. Les quatre barbillons sont très-grêles et presque égaux; les maxillaires n'atteindraient pas jusqu'au bout de l'opercule. Il y a dix rayons à la membrane des ouïes. La plaque interépineuse forme un petit croissant obtus aux deux bouts; le sursca- pulaire et la pointe assez aiguë de l'huméral sont lisses. L'épine de la dorsale et celle des pectorales sont fortes, striées, finement dentelées à leur bord postérieur, granulées ou même un peu dentelées à l'antérieur; l'adipeuse est fort étroite, mais l'anale est Ion sue. La caudale est divisée en deux lobes pointus, à peu près égaux, d'un peu moins du quart de la longueur totale.

B. 10; D. 1/6 j A. 3Î;C. 17; P. 1/11; V. 6.

La ligne latérale est droite et jette en dessus et en dessous de petites branches grêles et simples. Tout ce poisson paraît argenté, teint de violàtre vers le dos, et a les nageoires d'un gris jaunâtre.

Dans le frais les nageoires sont blanchâtres, le dos verdàtre, les côtés glacés de pourpre.

Sa splanchnologie ressemble beaucoup à celle des galéichthes.

Les intestins sont cependant beaucoup plus courts; l'estomac est arrondi vers le haut et à gauche sous le duodénum, qui se contourne par devant pour passer à la droite de l'estomac et se continuer en un intestin qui fait six plis avant de se rendre à l'anus. Le rectum est de longueur médiocre. Le foie n'a qu'un seul lobe épais dans la partie moyenne,

48 LTVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

et prolongé de deux pointes courtes dans chaque hypocondre. La vésicule du fiel est petite; son ca- nal cholédoque est court; les reins sont épais et plus longtemps séparés que dans les autres. La vessie aé- rienne est oblongue, arrondie en arrière; elle n'a pas de muscles propres aussi épais.

Nos échantillons sont petits (de six a huit pouces); mais l'espèce devient grande. Selon M. Buchanan , elle arrive souvent à une taille de trois pieds. Elle est commune dans les bouches du Gange; et sans passer pour un poisson de première qualité, toutes les classes d'indigènes à qui il est permis de manger du poisson, s'en nourrissent volontiers.

DES SILONDIES (Silundij , nob.).

Les Silondies sont des siluroïdes, voisines des Bagres, à petite tête lisse, fort semblable à celle des schilbés, à très-petite adipeuse, à longue anale, qui n'ont que les deux bar- billons maxillaires, et tellement petits, qu'il faut de l'attention pour les découvrir. Leurs rayons branchiostèges sont au nombre de douze. Leurs dents des mâchoires, sur un ou deux rangs seulement, sont plus longues et moins semées que dans les autres siluroïdes. Nous n'en connaissons bien qu'une espèce,

CHAR V. SILONDIES. 49

le pimelodus silundia de Buchanan; mais il me paraît que le pimelodus chandramara du même auteur s'en rapproche au moins beau- coup.

La Silondie du Gange

{Silundia Gangetica, nob.; Pimelodus silundia, Buclian.)

n'a encore été publiée que par M. Hamilton Buchanan, p. 160 et pi. VII, fig. 5o. Nous en devons quelques individus à MM. Duvaucel et Dussumier.

Il a beaucoup de l'apparence d'un schilbé, à cause de la petitesse de sa tête, de la con- cavité de son profil, de la longueur de son anale et du peu d'étendue de son .adipeuse. Sa hauteur entre les ventrales et la dorsale, qui est presque à leur aplomb, est égale à la longueur de sa tête, et cinq fois et demie ou six fois dans la longueur du corps. L'épaisseur au même endroit n'est pas deux fois dans la hauteur, et plus en ar- rière le corps se comprime encore davantage.

La tête est de deux cinquièmes moins large que longue, et sa hauteur à la nuque égale sa largeur. La ligne du profil est légèrement concave , mais transversalement le front est presque aplati. En avant la circonscription horizontale du museau est en arc moindre qu'un demi-cercle. La fente de la bouche descend un peu et est arquée, la mâchoire supérieure ayant le bord un peu convexe, et l'inférieure l'ayant

i5. 4

50 LIVRE XVII. MALACOf4ÉRYGIENS.

concave et se relevant un peu au bout, elle dé- passe la supérieure; elle ne prend pas tout-à-fait le tiers de la longueur de la tête. Chaque mâchoire a des dents en crochets, assez grandes proportionnellement, auxquelles il s'en mêle de plus petites. A la supé- rieure il n'y en a qu'un rang de grandes; à l'inférieure on en voit deux, mais peu réguliers. Il y a de plus, comme dans les bagres, une large bande de dents en fin velours, appartenant au devant du vomer et aux palatins. C'est à peine si le petit barbillon maxillaire surpasse en longueur les dents des mâchoires. Il n'y en a point à la mâchoire inférieure, ni aux narines, qui n'ont chacune que deux fort petits trous, l'un tout près du bord de la mâchoire, et l'autre un peu plus haut. L'œil est derrière la commissure, et son diamètre est du quart de la longueur de la tète. La distance d'un œil à l'autre est de deux diamètres et demi. Le préopercule est arrondi, l'opercule en angle obtus; la membrane des ouïes est fendue jusque sous la commissure des lèvres, et a douze rayons. L'épaule, ainsi que toute la tête, est lisse et couverte par la peau, au travers de laquelle on sent qu'il n'y a qu'une très-petite proéminence à l'huméral, et que la crête de l'occipital, quoique pointue et du tiers de la longueur de la tête, est loin d'atteindre au disque de l'interépineux qui porte l'épine dorsale. La pectorale a le septième de la longueur totale; son épine est médiocre, comprimée, finement den- telée en arrière. Les ventrales s'attachent au tiers an- térieur, juste sous le milieu de la première dorsale, qui n'a que les deux tiers de la hauteur du corps,

CHAP. V. SILONDIES. 51

et dont l'épine est encore un peu plus faible que celle des pectorales. L'anale commence un peu avant le milieu de la longueur totale, et en occupe trois dixièmes. Ses trois premiers rayons sont courts et sans branches. La caudale est fourchue, a lobes poin- tus, et prend un peu plus du cinquième de la lon- gueur totale. L'adipeuse est très-petite, et sur le tiers postérieur.

B. 12; D. 1/6; A. 42; C. 17; P. 1/13; V. 6.

Nos échantillons dans la liqueur sont argentés, plombés sur le dos, et ont les nageoires jaunâtres, avec du noirâtre au bord postérieur de la caudale et au sommet de la dorsale.

La tête osseuse du silundia ressemble beaucoup à celle du schilbé; sa pointe interpariétale est plus courte, et creusée en dessus d'une fossette profonde; sa grande vertèbre est plus profondément échancrée sur les côtés. Il y a en outre treize vertèbres abdo- minales et trente caudales; la trentième fait l'éven- tail. Excepté les deux ou trois paires antérieures, les côtes sont grêles comme des cheveux.

A l'état frais, selon M. Buchanan, le dos est teint de vert obscur, les flancs sont argentés, la dorsale et la caudale sont verdâtres, et les autres nageoires blanches.

Ce poisson est très - commun aux bouches du Gange, et fort estimé comme aliment.

Il n'est pas rare d'en voir de trois pieds de long, et il atteint quelquefois le double de cette taille. .

52 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

La SlLONDIE CHANDRAMARA.

(Siiundia chandramara , nob.; Pimeloàus chandra- mara, Buchan.)

M. Hamilton Buchanan décrit sous ce nom un très-petit siluroïde à petite adipeuse,

qui n'a aussi que deux barbillons à peine visibles à la loupe, et dont tout le corps est transparent, ex- cepté au ventre, le péritoine argenté se montre au travers des chairs, et le long de l'épine, il y a du noirâtre. Des amas de points noirâtres forment de petites taches à la surface, et il y a de chaque côté une raie longitudinale dorée.

M. Buchanan n'a pu fixer que les nombres sui- vants :

D. 1/7; A. H; V. 6.

Malgré la différence considérable des rayons de l'anale, il se pourrait que ce fût aussi un siiundia.

Ce poisson, qui n'excède guère dix-huit lignes, a été pris dans la rivière d'Atreji.

CHAP. VI. AR1US. i>5

CHAPITRE VI.

Les Arius {Arius , nob.).

On a pu voir dans le chapitre précédent, que les Bagres tendent à se subdiviser en plu- sieurs groupes, rentrant plus ou moins les uns dans les autres, n'en constituant pas moins des sous -genres assez nettement tranchés, et qui viendraient cependant rendre le caractère des bagres moins précis et moins net, si l'on réunissait entre eux tous ces groupes sous une seule dénomination générique.

Je vais donner dans ce chapitre l'histoire naturelle de siluroïdes ayant encore de l'affi- nité avec les bagres, mais qui cependant sont plus faciles à en être distraits, parce que leurs dents palatines forment deux plaques distinctes et éloignées , et que ces dents sont le plus géné- ralement portées sur le palatin seul. Cepen- dant je les vois s'avancer quelquefois sur les angles latéraux du chevron du vomer.

DES ARIUS A DENTS EN VELOURS OU EN CARDES.

Les espèces de ce genre sont assez nom- breuses, et elles forment deux groupes assez distincts que j'ai long-temps hésité à ne pas

{S4 LIVRE XVII. MALACOPÏÉRYGIENS.

séparer. Les uns, en effet, ont les dents en velours ou en forte carde, et les autres ont des petits pavés arrondis sur leur palais, au lieu de dents pointues. Mais comme plusieurs espèces ont des dents cylindriques et inverses obtuses et arrondies à l'extrémité, et que le plus ou moins de grosseur de la pointe les fait paraître plus ou moins en carde ou gre- nues, on arrive par l'examen suivi des espèces rapprochées à des passages qui lient étroite- ment ces deux groupes.

Le nom que je leur donne est emprunté à l'un des silures de M. Hamilton Buchanan; cependant nous trouvons de ces espèces dans les deux continens : plusieurs de celles qui vivent dans les eaux de l'Amérique offrent même un développement bien remarquable de la plaque interpariétale, dont la forme donne de très-bons caractères spécifiques.

Z/Arius a grand casque. (jirius grandicassis , nob.)

Sa tête est grande, déprimée; son museau proé- minent, son corps peu comprimé.

La hauteur de son corps aux pectorales est un peu plus de six fois dans la longueur totale; il a un cinquième de plus en largeur. La longueur de sa tête, prise du museau au bout de l'opercule, est du

CHAP. VI. ARIUS. 5i>

quart de la longueur tolale; sa largeur est de plus d'un quart moindre, et elle a en hauteur un peu plus de moitié de sa longueur.

Le crâne, si on ne lui compte pas le large disque dont je vais parler, serait coupé en arrière à peu près en ligne droite, et élargi un peu aux angles par les pointes que lui forment les surscapulaires; mais il y a entre cette ligne transverse de l'occiput et le petit croissant formé par la plaque du deuxième in- terépineux, un énorme disque ovale, de près de moitié de la longueur de la tête, et d'un sixième seulement moindre en largeur, qui fait corps avec l'interpariétal, de manière cependant à en être dis- tingué par une ligne enfoncée dans une espèce de suture. On pourrait soupçonner que c'est la plaque du premier interépineux, encore plus développée dans celte espèce que dans les schalls; mais en at- tendant que l'on ait pu faire un squelette de l'espèce actuelle, je crois plus vraisemblable que c'est la proé- minence ordinaire de finterpariétal.

Celte partie est toute couverte d'une granulation serrée; le crâne en a également, mais ses branches en- tre les yeux ne sont que striées; une grande solution de continuité obtuse dans le haut, et qui remonte jusques entre les préopercules, est garnie, ainsi que le dessus du museau, la joue et l'opercule, d'une peau veinée. La circonscription horizontale du mu- seau est parabolique. La mâchoire supérieure dé- passe l'autre du cinquième de la longueur de la tête. La commissure est presque au tiers de celle longueur; les dénis des mâchoires sont en fort velours, et il

56 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

y en a au palais deux espaces triangulaires, aussi en velours, séparés par un assez grand espace. L'œil, placé un peu avant le milieu de la longueur et à peu près au milieu de la hauteur de la tête, n'a pas le dixième de cette longueur en diamètre, et il y a six de ces diamètres d'un œil à l'autre. Les orifices de la narine sont à peu près au milieu de l'espace, entre l'œil et le bout du museau, l'un au-dessus de l'autre, ronds, assez grands; le supérieur a en avant une lame membraneuse , mais point de barbillons. Le barbillon maxillaire est mince, et ne dépasse guère le limbe du préopercule; le sous-mandibulaire ex- terne a un tiers de moins, l'interne est encore plus court. La membrane des ouïes, épaisse, échancrée, en arc rentrant, a de chaque côté six rayons osseux et robustes. L'épaulette est aussi haute que longue, rectiligne, et a ses crénelures disposées en rayons. L'épine pectorale est comprimée et très -forte, du septième de la longueur du poisson, et a en largeur le sixième de sa propre longueur; sa surface est légè- rement granulée; son bord antérieur assez fortement crénelé, le postérieur finement dentelé. L'épine dor- sale est aussi longue, mais un peu moins large, et d'ailleurs semblable. Les ventrales sont moindres que les pectorales; l'anale occupe le neuvième de la lon- gueur totale; l'adipeuse es! presque aussi longue que l'anale, mais plus basse. Les lobes de la caudale en ont plus du sixième.

B. 6; D. 1/7 5 A. 18 j C. 15; P. 1/12; V. 6.

Dans la liqueur ce poisson paraît d'un argenté tirant au roussatre.

CHAP. VI. ARIUS.- 57

Sa longueur est de seize pouces.

Nous ne trouvons rien qui en approche dans aucun des auteurs que nous avons consultés.

Quoique Ton n'ait point conservé de note sur son origine, diverses circonstances nous font penser qu'il vient de la Guyane.

Z/Arius a casque en bouclier. (Arius parmocassiSj nob.)

Le Musée de Genève a reçu de Bahia, par les soins de M. Blanchet, plusieurs échantil- lons d'une espèce d'Arius qui tient des deux précédentes, et surtout de la première.

Les dents maxillaires sont cependant en cardes plus fines. Les palatines forment deux larges plaques, dont les angles antérieurs et internes se prolongent en arc, dirigés l'un vers l'autre, mais sans se toucher ni se confondre. Les barbillons sont semblables; le museau est moins pointu, ce qui fait paraître l'œil plus en avant. La forme du crâne est très-mince, ses granulations sont un peu plus grosses, surtout vers Ie& rngles postérieurs, et le sillon qui est sur le de- vant de la tête est plus large. En arrière il est un peu plus échancré, pour recevoir la proéminence in- terpariétale, qui est ovale et rétrécie en avant, car son diamètre antérieur n'est que des deux tiers du postérieur, et le premier fait à peu près la moitié du longitudinal. Ce bouclier est très -peu caréné dans le milieu , et faiblement échancré en arrière. Le crois-

58

LIVRE XVII. MALACOPTERYGIENS.

sant, formé par la plaque du deuxième interépineux, est plié en chevron, et à surface granuleuse.

L'épine pectorale est plus longue et un peu moins large que celle de XAr. grandicassis. L'os de l'épaule est très-fortement rugueux.

B. 6;D. 7; C. 15; P. 12; V. 6.

La ligne latérale est tracée par le milieu du corps. La couleur est plombée, avec quelques teintes ver- dàtres conservées sur le dos. Le ventre est gris ar- genté, d'une couleur de plomb plus claire que le dos.

Nous n'en avons qu'un individu long de dix-sept pouces.

Z/Arius a casque étroit. (Jrius stricticassis, nob.)

Cayenne produit une espèce semblable à la précédente par tous les détails de sa tête, de sa bouche, de ses barbillons, de ses épines, de ses nageoires,

mais dont la proéminence interpariétale se fait re- marquer par sa forme longue et étroite : elle a en longueur plus du tiers de celle de la tête; sa largeur est de moins du tiers de sa longueur, et, loin de s'élargir vers le crâne, elle s'y rétrécit un peu. L'o- percule et le limbe du préopercule sont irrégulière- ment striés. Les ventrales sont aussi longues que les pectorales.

B. 6; D. 1/6; A. 18; C. 15; P. 1/12; V. 6.

CHAP. VI. ARIUS. S9

Notre individu est, desséché, long de dix-huit pouces, et paraît d'un fauve roussâtre en dessus, blanchâtre en dessous.

Il a été rapporté de Cayeiiue par M. Frère, qui nous dit , que dans cette colonie on nomme l'espèce le grondeur, signe qu'elle fait entendre quelquefois, comme on le rapporte de plu- sieurs espèces de la famille.

Le Musée royal des Pays-Bas a reçu de Cayenne un poisson que nous rapportons à cette espèce, quoique sa proéminence inter- pariétale, très-étroite à sa base, s'élargisse un peu plus en arrière et y prenne un peu plus du tiers de sa longueur et de sa largeur. L'opercule est couvert d'une peau veinée; mais d'ailleurs tout est semblable entre les deux espèces.

Cet individu n'est long que de onze pouces.

Viennent maintenant les espèces l'armure de la nuque consiste, comme à l'ordinaire, dans une production interpariétale en triangle iso- cèle tronqué au sommet, et en une plaque in- terépineuse, petite et en croissant. Il y en a dans les deux continens.

60 livre xvii. malacoptërygiens.

jL'Arius a nez. (Arius nasutuSy nob.)

Nous distinguons d'abord dans le nombre une espèce des Indes que la proéminence de la partie supérieure de son museau fait presque ressembler à un squale ; mais qui est plus ex- traordinaire encore par la grande ressemblance qu'il a avec notre bagrus bilineatus. Il faut com- parer les dents de l'une et de l'autre espèce avec la plus grande attention pour les distinguer et reconnaître que celle-ci même appartient à un groupe différent.

MM. Kuhl et Van Hasselt l'ont observée et dessinée à Java, et l'avaient appelée catastoma nasutum. M. Dussumier l'a rapportée de la côte de Malabar eu 1 827 : depuis 3 nous l'avons reçue aussi de la mer Rouge.

La longueur de la tête, mesurée jusqu'à l'ouïe, prend près du quart de celle du poisson, et la proé- minence interpariétale ajoute en sus le tiers de cette première longueur. Le museau est de forme para- bolique; la saillie de la mâchoire supérieure est du sixième de la longueur de la tête. La fente de la bouche en entame le quart. Les dents, en fort ve- lours ou en cardes, sont sur de larges bandes aux mâchoires, et au palais sont deux très-grands trian- gles, composés chacun de trois pièces, et écartés l'un de l'autre par un large espace lorfgiludinal. L'œil

CHAP. VI. ARIUS. M

est au milieu de la longueur et de la hauteur; son dia- mètre longitudinal est du huitième de la longueur de la tête; il y a près de cinq de ces diamètres d'un œil à l'autre. La production interpariétale est pres- que aussi large à sa base que longue; carénée, for- tement granulée, ainsi que le reste du casque, et même ses branches latérales jusques entre l'œil et la narine. Les orifices de celle-ci sont un peu plus près du bout du museau que de l'œil, sans barbillon. Le barbillon maxillaire sort un peu plus en arrière, et dépasse à peine le limbe du préopercule; le limbe, l'opercule et l'épauletle sont striés en rayons. L'épau- lette, aussi haute que longue, à bord supérieur con- cave, a la pointe un peu arrondie. L'épine pectorale est très -large, presque lisse à ses faces, fortement gra- nulée au bord antérieur, finement dentelée au pos- térieur, et de près du septième de la longueur to- tale. L'épine dorsale est aussi longue, mais moins large, et d'ailleurs semblable; les ventrales égalent presque les pectorales. L'adipeuse est petite, plus haute que longue; les lobes de la caudale ont le cin- quième de la longueur.

B. 6; D. 1/7 ; A. 15; C. 15 entiers; P. 1/11 ; V. 6.

Notre individu est long de vingt-sept pouces dans son état desséché. Il parait avoir été ar- genté et teint de violâtre sur le dos : il a peu changé. Le dessin de MM. Kuhl et Van Hasselt offre à peu près les mêmes teintes , et glace seulement de verdâtre le crâne et les nageoires.

62 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIEiVS.

Z/ArIUS A MUSEAU ÉTROIT. (Ârius subrostratus y nob.)

Une autre espèce du Malabar, assez voisine de la précédente, a la tête, et surtout la partie de la tète en avant de l'œil, plus longue à pro- portion et se distingue, d'ailleurs, par la peti- tesse de ses groupes de dents palatines.

La longueur de sa tête jusqu'au bout de l'oper- cule n'est que trois fois et demie dans la longueur totale; prise jusqu'au sommet de la proéminence interpariétale, elle n'y est pas trois fois; elle se ré- trécit en avant un peu comme dans certains gades. Le bout du museau, d'une commissure à l'autre, est de. moitié moins large que l'occiput. Les dents sont sur des bandes peu étendues aux mâchoires, et sur deux très-petits espaces ovales et écartés au palais. Les barbillons maxillaires, grêles et courts, n'atteindraient pas l'œil; l'œil est après le milieu de la longueur. Son diamètre est du sixième de la lon- gueur de la tête jusqu'à l'ouïe. H y a deux diamètres et demi entre les yeux. La proéminence interparié- tale a le cinquième de la longueur du reste de la tête; sa base égale sa longueur; son sommet est tron- qué en arc rentrant par le croissant interépineux : ce croissant et tout le casque sont granulés jusques entre les yeux. La solution de continuité est large, et pénètre en pointe jusqu'à la hauteur des oper- cules. Ceux-ci sont irrégulièrement veinés, ainsi que les épaulettes, qui sont aussi hautes que larges, et

CHAP. VI. AKIUS. (>«>

dont la pointe est rectiligne. Les épines dorsale et pectorale sont assez fortes, granulées en avant, mé- diocrement dentelées en arrière; l'adipeuse est moitié moindre que l'anale.

B. 6; D. 1/7; A. 20; C. 15; P. 1/11; V. 6.

Cet individu, mal conservé et long de près d'un pied, paraît avoir été d'un argenté bril- lant et avoir eu le dos d'un beau bleu d'acier bruni. Nous le devons à M. Bélanger.

Z/Arius rostre. {Arius rostratus , nob.)

Cet arius a le museau plus alongé que le précédent; d'ailleurs il en est très-voisin. Cependant, en l'examinant avec soin, on lui trouve encore d'autres différences qui le ca- ractérisent nettement.

La tête mesure ici le tiers du corps , en n'y com- prenant pas la caudale; prise jusqu'au sommet de la proéminence interpariétale , elle n'y est que deux fois et un tiers. Sa distance du bout du museau à l'angle du frontal, est moitié de la longueur du bout du nez à l'angle de l'opercule , par conséquent plus longue que dans XAr. subroslralus.

L'espace entre les yeux est plus aplati et le sillon nu entre les ciselures des frontaux est plus étroit et plus long.

La proéminence interpariétale est plus étroite, ei a ses granulations un peu plus fortes.

04 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

Le tronçon du corps au-delà de la dorsale est un peu plus grêle. Le lobe supérieur de la caudale est moins alongé. Les nageoires et les barbillons sont semblables.

D. 1/6-0; A. 18; C. 8-15 10; P. 1/10; V. 7.

Le barbillon maxillaire n'atteint pas à l'angle saillant du frontal. Les autres sont d'un tiers ou de moitié plus courts.

L'épaule est lisse et sans aucune strie ou granula- tion. Les dents sont à fin velours aux mâchoires et sur une plaque très-petite aux palatins. Elles y sont mousses et comme grenues.

Sa couleur est plombée, tirant au noirâtre sur le dos, et argentée en dessous.

M. Dussumier a pris cette espèce dans les eaux des environs d'Alipey.

Z/Arius a nez tronqué.

(Arius truncatus , nob.)

Il y en a à Java une espèce à tète longue, étroite, déprimée, et néanmoins à museau comme tronqué, à mâchoire supérieure peu proéminente.

Mesurée jusqu'au sommet de la proéminence oc- cipitale, la tête fait le tiers du total; jusqu'à l'ouïe elle n'en fait pas tout- à-fait le quart; la ligne trans- verse de l'occiput est bien plus en arrière que le bout de l'opercule. Entre les opercules la largeur de la tète est une fois et deux tiers dans la longueur,

CHAP. VI. ARIUS. 65

prise de l'opercule au museau. En avant la tête est déprimée, et le museau est coupé en arc moindre qu'un demi-cercle. La bouche et l'œil sont au tiers antérieur, fort bas: leur diamètre est du septième de la longueur jusqu'à l'ouïe; il y a trois diamètres d'un œil à l'autre. Le casque n'est ridé que jusqu'au mi- lieu de la longueur de la tête, prise du sommet in- terpariétal; la solution de continuité prend les deux tiers de cette même longueur; la production inter- pariétale en prend le sixième; elle n'est que moitié aussi large que longue. Les bandes de dents maxil- laires sont fort étroites, et les palatines sur des es- paces petits et écartés. Le barbillon maxillaire est grêle et atteint au milieu de l'opercule; ses sous- mandibulaires sont d'un tiers plus courts. Les épines dorsale et pectorale sont assez fortes; leur bord an- térieur, granulé vers le bas, est dentelé dans le haut; le postérieur est dentelé, et assez fortement, surtout dans la pectorale.

B. 6; D. 1/7; A. 23; C. 15; P. 1/9; V. 6.

Notre individu, dans la liqueur, est argenté, et a le dos brun roussâtre et les nageoires gris jaunâtre. Il n'est long que de cinq pouces. M. Leschenault l'a recueilli dans l'île de Java.

Restent les espèces qui n'ont plus que des caractères légers de proportions et de couleurs, qui ne diffèrent même guère de leurs analo- gues dans la section qui va suivre , que parce i5. 5

(»(> LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

que les dents de leurs deux groupes palatins sont en velours.

Les Indes en ont de cette sorte à tète large et arrondie.

Z/Arius a casque ciselé

{Arius ccelatus, nob.)

a la tête, mesurée jusqu'au bout de l'opercule, à peu près du quart de la longueur totale, d'un cinquième seulement moins large que longue, non réirécie et coupée en demi -cercle en avant. La bouche, qui occupe toute cette largeur, entame peine la lon- gueur d'un cinquième. La mâchoire supérieure avance très-peu; les dents des mâchoires et de deux grands triangles au palais, sont en fin velours ras. Les ori- fices des narines sont grands, et la valvule du su- périeur est très-prononcée. Le diamètre de l'œil est de près du sixième de la longueur, et il y a quatre diamètres d'un œil à l'autre. Le barbillon maxillaire atteint la pointe de l'épaulette, qui n'est pas plus longue que haute; le sous-mandibulaire externe a un tiers de moins; le casque est fortement et régu- lièrement granulé, ses grains étant disposés en rayons qui partent sensiblement de certains centres et lui font une ciselure remarquable. Ce grenetis se porte sur les branches externes jusques entre les yeux; l'échancrure entre ces branches est en angle fort ouvert, et n'a à son sommet qu'une solution de continuité étroite et assez courte. La production in- terpariélale n'a guère qu'un sixième de la longueur

CHAP. VI. AIUUS. ()7

delà tète, elle comprise; sa base égale sa longueur; son sommet est écliancré par une pointe de la pla- que interépineuse ou bouclier, qui est triangulaire. Il V a des veines cutanées à la région temporale et sur l'opercule, mais la joue est lisse. L'épaulelte montre à peine quelques grains; les épines sont fortes, granulées au bord antérieur; les dentelures posté- rieures sont faibles; celle du dos a ses faces ridées en travers; à celles des pectorales elles sont lisses. L'adipeuse est presque aussi longue que la dorsale; les ventrales égalent presque les pectorales; les lobes de la caudale sont arrondis et du septième de la lon- gueur totale.

B. 6; D. 1/7; A. 20; C. 15; P. 1/9; V. 6.

Ce poisson a le dessus et les côtés d'un bleu d'acier brun clair; le ventre argenté, les nageoires grises; son adipeuse est noire, bordée de fauve à l'angle et au bord postérieur. Lorsqu'il est frais, M. Dussumier dit que le dos est bleu avec des teintes pourprées. Le dessus de la tête est noirâtre; les nageoires sont noires, lavées de bleu.

Ses viscères ressemblent à celles des espèces voi- sines; la vessie aérienne a une tunique épaisse, fibreuse et argentée, très -adhérente à la grande vertèbre. A l'intérieur la membrane propre est très-mince.

Après la grande vertèbre on trouve treize vertèbres abdominales.

Notre individu, long de onze pouces, a été apporté de Batavia, en 1829, par MM. Quoy et Gaimard. On trouve aussi l'espèce à Boni-

68 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

bay M. Dussumier l'a vue. C'est un poisson méprisé que les pauvres seuls mangent.

Z/Arius a barbillons égaux. {Arius œquibarbis, nob.)

Je nomme ainsi cette espèce, parce que

ses barbillons sous-mandibulaires externes sont aussi longs que les maxillaires; les uns et les autres attei- gnent la pointe de l'épine pectorale. Elle est d'ail- leurs assez semblable à la précédente; la forme de sa tête, ses dents, ses narines, le grenetis de son cas- que, les veines de sa tempe et de son opercule, le noir bordé de fauve de son adipeuse, sont à peu près semblables. Il y a seulement plus de grenetis à ses épines, et sa caudale a deux lobes pointus de près du quart de la longueur totale.

B. 6; D. 1/7; A. 22; C. 15; P. 1/9; V. 6.

Sa couleur paraît un argenté teint de gris vers le dos. Il a du noirâtre à ses nageoires paires et à son anale.

Cette espèce a un foie brun à lobes très -aplatis, et une vésicule du fiel ovale, mais remarquablement grosse.

L'estomac est étroit et cylindrique. Le duodénum naît au bas du côté gauche, et se porte ensuite dans le côté droit pour faire de petites et nombreuses cir- convolutions en arrière.

La vessie natatoire est semblable à celle des autres ariusj ses muscles sont épais.

CHAP. VI. ARIUS. 69

Nous en avons un individu de neuf pouces, apporté de Rangoon par M. Raynaud, et un de onze, du Bengale , par M. Bélanger.

Z/ÀRIUS A GROS GRAINS. (Arius granosus, nob.)

M. Bélanger a envoyé de Pondichéry une espèce semblable à cet Ar. œquïbarbis,

et qui à les barbillons presque aussi longs et presque aussi égaux; dont l'adipeuse porte une tache noire entourée de fauve, mais qui se distingue parce que son casque a des grains bien plus gros, bien moins nom- breux , et distribués plus inégalement et non en rayons

réguliers.

D. 1/7; A. 20, etc.

L'individu n'a que six pouces et est déco- loré.

JL'Arius veiné

{Arius venosus, nob.)

est encore à peu près de la forme des précé- dens pour la tète ;

mais le casque n'a que peu de grains épars; ses branches externes ne montrent que des veines, qui s'étendent, comme dans les précédens, sur la tempe et le haut de l'opercule, et de plus sur le scapulaire et une grande partie du tronc au-dessus et au-dessous de la ligne latérale. Sa mâchoire supérieure avance

70 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

davantage; ses dents sont plus fortes et presque en cardes, tant aux mâchoires qu'au palais, elles occupent des espaces plus petits et seulement ovales. Le barbillon maxillaire atteint aux deux tiers de l'épine pectorale ; le sous-mandibulaire externe n'at- teint qu'à sa base. Les épines, plus faibles qu'aux deux précédens, légèrement crénelées au bord an- térieur, sont presque lisses à leurs faces. La dorsale n'a presque pas de dents sensibles; celles de la pec- torale sont fines, mais pointues. L'adipeuse est de moitié plus courte que l'anale; les lobes de la caudale, peu aiguës, ont le cinquième de la longueur totale. B. 6; D. 1/7; A. 20; C. 15; P. 1/10; V. 6. Sa couleur est un bel argenté teint de gris-brun vers le dos. Toutes ses nageoires paraissent d'un gris pâle.

Nous n'en avons qu'un individu de neuf pouces , rapporté de Rangoon par M. Raynaud. JNous croyons pouvoir en rapprocher une fi- gure faite à Manille, et que nous avons trou- vée parmi les dessins de feu M. de Mertens.

Z/Arius a nœud.

(Arius nodosus, nob.; Silurus nodosus, Bloch.)

Le poisson décrit par Bloch sous le nom spécifique que nous lui conservons, paraît de- voir venir ici, et pourrait bien même appar- tenir à l'une des quatre espèces dont nous venons de parler; mais la description que Bloch

CHAP. VI. ARIUS. 7\

en donne est si incomplète et sa figure si peu intelligible en ce qui concerne le casque , qu'il est difficile de prononcer.

Bloch lavait reçu de Tranquebar , et l'avait appelé nœud, à cause, dit-il, des nœuds de la base de son premier rayon dorsal, par il veut sans doute faire entendre le croissant du premier interépineux, et le rayon court ou en forme de grain que cet interépineux porte; mais cette conformation n'a rien de plus ex- traordinaire que dans les espèces dont nous venons de parler, ni même, dans la figure que Bloch donne de son silurus nodosus, que dans une infinité d'autres siluroïdes.

Il donne pour nombres :

B. 5; D. 1/4; A. 20; C. 20; P. 1/7; V. 1/5;

mais je soupçonne qu'il les aura comptés sur un individu desséché.

Z/Arius de Bélanger. Ç4rius Belangeriij, nob.)

Nous ajouterons à ces espèces, originaires des Indes, un petit poisson long de six pouces, rapporté de Bombay par M. Bélanger.

Il a la tête alongée, à très -fines granulations, ciselée principalement sur la plaque interpariétale , qui est très-étroite. Le chevron est aigu et courbé le

72 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

long des côtés; l'huméral est lisse; le museau est coupé carrément; le barbillon maxillaire atteint au bord de l'ouïe ; les autres sont beaucoup plus courts et inégaux.

L'épine dorsale est rugueuse et dentelée sur les deux bords.

D. 1/6; C. 17; A. 16; P. 10; V. 6.

La couleur est plombée sur le dos et les nageoires sont noirâtres.

Z/Arius chinois. (Arius sinensis, nob.)

MM. Eydoux et Souleyet ont rapporté de Touraine une petite espèce d'arius qui ne se rapporte à aucune des précédentes :

elle a le casque finement strié ; la plaque interparié- tale presque quadrilatère, mais alongée; le barbillon de la mâchoire supérieure aussi long que la tête; ceux de l'inférieure, égaux entre eux et de moitié plus courts que l'autre.

D. 7; A. 13, etc. Le dos est plombé, le ventre blanc, les barbillons bruns, les pectorales blanches, les autres nageoires grises.

Le poisson est long d'environ quatre pouces.

CHAP. VI. ARIUS. 75

Z/ÀRIUS DE HEUDELOT.

{Arkis Heudelotii, nob.)

Nous avons aussi observé parmi les collec- tions de l'infortuné M. Heudelot, botaniste plein de zèle, que le climat brûlant de l'Afrique vient de faire périr, une belle espèce d'arius qui doit venir du haut Sénégal.

Elle a le corps alongé et comprimé en arrière. La tête est longue du tiers de la longueur du corps, la caudale non comprise, laquelle a les deux lobes iné- gaux; le supérieur est du sixième de la longueur totale, et l'inférieur est un peu plus court.

Le dessus du casque et la proéminence interpa- riétale est fortement granulée. Toutefois ces granu- lations s'évanouissent sur le dessus du museau au- devant des yeux.

Le barbillon maxillaire dépasse un peu le limbe du préopercule; les sous-mandibulaires sont d'un tiers ou de moitié plus courts. Les surscapulaires sont granuleux, et l'humerai forme une large plaque trian- gulaire sillonnée et ayant quelques granulations sur le dos des intervalles du sillon. La membrane bran- chiostège est soutenue par six rayons. La dorsale est une très-longue épine derrière un chevron très-étroit, mais très-granuleux. L'épine est forte, assez longue, du sixième du poisson, dentelée sur ses deux bords. L'épine pectorale est à peu près semblable. L'adi- peuse est très-courte. Les ventrales sont assez longues. B. 6; D. 8; A. 16; C. 12— 18—10; P. 10; V. 6.

74 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

Les dents des mâchoires sont en cardes fines ser- rées, mais assez longues. Les plaques palatines sont très -écartées et très-petites. C'est un caractère assez notable de cette espèce.

La couleur paraît avoir été verdâtre sur le dos et argentée sous le ventre.

Je ne sais rien des habitudes de ce poisson, la mort de Heudelot nous ayant privé de tout renseignement à ce sujet : les deux individus qu'il a envoyés sont assez grands. L'un a vingt- deux pouces de long.

Il y a aussi en Amérique plusieurs arius de cette catégorie, qui cependant, chacun pris à part, ne peuvent être confondus avec ceux des Indes. Ainsi il y en a une espèce qui paraît assez répandue dans les parties tempérées et chaudes des États-Unis, et que nous avons nommée

Arius de Milbert

(Aiius Milberti, nob.),

du nom de celui qui nous l'a envoyée le pre- mier de New- York, mais que nous avons aussi reçue de Charlestown par M. Holbrook, et qui a quelques rapports avec XAr. cœlatus des Indes pour les proportions et les couleurs, mais dont le casque est granulé à plein et non par centres de rayonnemens.

CHAP. VI. ARIUS. 75

Sa lète est cinq fois dans sa longueur totale. Son museau est arrondi, son casque granulé jusques entre les yeux, c'est-à-dire jusqu'au tiers antérieur de la lète, en y comptant la production interpariétale, ou jusqu'à moitié, en ne la mesurant que du museau au bout de l'opercule. Une fente étroite remonte jusqu'à moitié de la hauteur du casque; la produc- tion interpariétale a en longueur le tiers du reste de la tête. Sa base égale sa longueur, et elle est tronquée au bout par le croissant du bouclier, qui lui-même est tronqué en avant. La granulation est égale, assez forte, mais non pas grosse. Le devant et les côtés de la tête sont lisses; à peine aperçoit- on quelques veines à l'opercule. L'épaule n'a qu'une peau lisse; la proéminence de la mâchoire supérieure n'est pas très-forte; les dents palatines occupent deux ovales, qui se touchent presque en avant par une pe- tite pointe. Les barbillons maxillaires dépassent un peu le bout de l'opercule; les sous-mandibulaires externes ont un quart de moins. Les épines sont de force médiocre; il y a des dents vers le bout de leur bord antérieur, faibles, ainsi que celles du postérieur; les ventrales sont moindres que les pectorales; l'adi- peuse est petite. Le lobe supérieur de la queue dé- passe l'inférieur d'un quart, et prend le cinquième de la longutur totale. Je n'ai pu lui découvrir que cinq rayons aux ouïes.

B. 5; I). IJ'i; A. 17; C. 15; P. 1/10; V. 6.

Le poisson est argenté en dessous , d'un bleu d'acier bruni, tirant au noirâtre, en dessus; son adipeuse est noirâtre; ses autres nageoires sont grises ou brunâtres.

7(j LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

Dans celte espèce le foie est jaune, composé de deux lobes, à plusieurs lobules chacun, courts, et atteignant à peine au-delà du renflement de l'esto- mac. La vésicule du fiel est petite; l'estomac est alongé, cylindrique, arrondi en arrière, et donnant naissance, du fond du côté gauche, à un intestin large, qui remonte vers le diaphragme, se contourne dessus, et passe à droite pour faire ensuite beaucoup de petites circonvolutions. Les reins sont épais et peu longs.

La vessie natatoire, semblable à celle des premiers arius, est pointue en arrière, et est pourvue de muscles très-épais.

Nous en avons des échantillons depuis cinq et six, jusqu'à quatorze et quinze pouces.

Z/Arius de Spix

{Arius Spixii, nob.; Pimelodus Spiccii, Agass.; Pimelodus albidus , Spix, pi. VII, fîg. 1.)

doit probablement se placer ici. Voici ce que M. Àgassiz dit de ce poisson, conservé dans le Musée de Munich.

La tête mesure le tiers de la longueur du corps. Le bouclier, caréné sur le milieu de la nuque, est sillonné vers le bas. Le reste de la tête est nu et dé- primé vers le museau. Les barbillons sont au nombre de six; les maxillaires atteignent à la pointe de la pectorale. i

La caudale est fourchue. \

CHAP. VI. ARIUS. 77

D. 1; A. 16; C. 10 + 15 + 12; P. 10; V. 6. La couleur est de bleu noirâtre sur la tête, plus clair et cendré sur les flancs, et argenté sous le ventre.

Les nageoires ont quelques teintes brunes; la cau- dale était plus foncée.

Les individus sont longs de sept à huit pouces.

Spix les avait nommés pimelodus alhidus. M. Agassiz a dû, au moment de la publica- tion, changer le nom à'albidus déjà employé par M. Lesueur. Il a dédié l'espèce à Spix, et nous avons conservé avec plaisir ce témoignage d'estime donné à un savant aussi distingué.

Z/Arius a épines rugueuses (Arius rugispinis, nob.)

est une espèce de Cayenne, que nous avons nommée ainsi, parce que ses fortes épines dorsale et pectorale sont granulées sur toute leur surface.

A Cayenne elle porte le nom vulgaire de tumbeloc.

Ses petits yeux, son adipeuse assez grande, la grande proportion de sa production interpariétale avec son casque, la font aisément distinguer.

Mesurée jusqu'au bout de l'opercule, sa tête a près du cinquième de sa longueur totale. La Ion-

78 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

gueur de sa production interpariétale n'est que deux fois et demie dans le reste de sa tête, et surpasse d'un sixième la largeur de sa base. L'œil, placé au tiers antérieur, en comptant jusqu'au bout de l'oper- cule, n'a que le dixième au plus de cette longueur, et il y a cinq diamètres d'un oeil à l'autre. Le casque est fortement granulé, à grains assez gros et serrés, mais seulement jusques entre le milieu des joues, de sorte qu'il y a aussi loin du bout du museau aux pointes de sa partie granulée, que de celles-ci à la ligne transverse de l'occiput. La solution de conti- nuité, assez large, pénètre en angle aigu jusqu'au tiers de l'espace granulé, la production interpariétale comprise. Cette production est un peu échancrée par une très-petite pointe du croissant interépineux, qui est aussi granulé, ainsi que l'épaulelte, qui n'est pas plus haute que longue et médiocrement pointue. Tout le devant, les côtés de la tête et les opercules sont parcourus de veines cutanées. Le museau est un peu rétréci, déprimé; la mâchoire inférieure avance un peu; les lèvres sont charnues, les dents assez fortes; celles du palais sont sur deux espaces ovales peu étendus, assez écartés. Le barbillon du maxillaire atteint le milieu de l'opercule; les sous-mandibulaires sont de moitié plus courts. Les épines sont très-fortes, complètement granulées; la dorsale n'a presque point de dentelures; celles de l'épine pectorale sont plus marquées. Les ventrales n'égalent pas tout-à-fait les pectorales; l'adipeuse est presque aussi grande que l'anale. Les lobes de la caudale ont au moins le sixième de la longueur; ils sont mal conservés dans nos individus.

CHAP. VI. ARIUS. F9

B. 6;D. 1/7; A. 21; C. 15; P. 1/11; V. 6.

Nos individus sont longs de douze et de quinze pouces. Ils nous ont été envoyés de Cayenne par M. Poiteau. M. Frère nous en a donné un sec de la même colonie. Aucun n'a assez bien conservé ses couleurs pour que nous puissions les indiquer.

Z/Arius brodé (Arius phiygiatus , nob.)

est une jolie espèce envoyée de Cayennc au Musée des Pays-Bas, et qui a les petits yeux de XAr. rugispinis et une adipeuse encore plus grande, mais dont la partie granulée du casque est beaucoup moindre.

Sa tête jusqu'au bout de l'opercule a le cinquième de la longueur; elle est déprimée de l'avant. La mâ- choire supérieure avance un peu; les lèvres sont épaisses; le diamètre de l'œil est neuf fois dans la longueur de la tête, et cinq fois entre les deux yeux. La production interpariétale est du tiers de la lon- gueur du reste de la tête; sa base est d'un tiers moindre que sa longueur; ses bords sont un peu concaves; son sommet est échancré par une avance ronde du croissant interépineux; il n'y a de granulé que ce croissant. Cette production est un petit espace au- devant d'elle. Le grenetis est très-fin; la solution de continuité est large, et son sommet, qui est ar- rondi, arrive presque jusques entre les ouies. Tout.

80 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

le reste de la face supérieure de la tête, l'opercule et une grande partie de la région voisine de l'épaule, sont parcourus par des veines cutanées, serrées, diversement dirigées, et qui y forment une sorte de broderie agréable à l'oeil.

Le barbillon maxillaire n'atteint qu'au milieu de l'opercule; les sous-mandibulaires ont un tiers de moins. Les dents sont en velours ras; celles du pa- lais occupent deux espaces ovales médiocres, bien séparés. Les épines sont assez fortes, finement den- telées aux deux bords, légèrement striées à leur sur- face. L'adipeuse est aussi grande que l'anale; les lobes de la caudale sont assez pointus et du cinquième à peu près de la longueur.

B. 6; D. 1/7; A. 19; C. 15; P. 1/11; V. 6.

Il paraît, dans la liqueur, argenté, plus ou moins brun vers la tête et l'épaule; il y a du noirâtre au bord de l'anale et de la caudale.

La longueur de l'individu est de six pouces et demi.

Nous croyons pouvoir placer ici une espèce de l'Amérique , qui a aussi quelque chose de singulier dans l'armure de sa nuque,

Z/Arius blanc

(Arius albicans y nob.; Atl. ichth. de d'Orbig., Voy. dans l'Amer, mérid., pi. 3, fig. 2.),

et qui est vulgairement nommée bagre blanc par les Espagnols de Buenos -Ayres. Elle se

CHAP. VI. ARIUS. 81

distingue des précédentes par sa tête longue, étroite en avant, par sa grande plaque inter- épineuse, et surtout par ses dents du vomer, dont elle n'a que deux très-petits paquets en avant du palais.

Sa tête, mesurée comme à l'ordinaire du museau à l'ouïe, est quatre fois et deux tiers dans la lon- gueur totale; du museau au bout de la production interpariétale, elle n'y est que quatre fois. L'œil est au milieu de la première longueur; son diamètre est du neuvième de cette longueur, et il y a trois diamètres et demi d'un œil à l'autre. Mesuré der- rière l'œil, la largeur du casque est trois fois et demie dans la distance du bout du museau au sommet de la production interpariétale, laquelle a sa longueur aussi trois fois et demie dans celle-là, et est d'un quart plus longue que large. La plaque interépineuse, de moitié moins longue que cette production , est figurée en demi-ellipse, d'un quart plus longue que large, obtuse en avant, coupée en arrière en demi-cercle, et augmentée à chaque angle d'un petit lobe appar- tenant au troisième interpariétal.

Sa surface a des granulations serrées; le crâne est granulé de même jusqu'à moitié distance de l'œil au bout du museau, sauf une échanerure médiane, qui s'élève jusques entre les bords postérieurs des yeux. Le surscapulaire a aussi sa surface granulée; et est séparé extérieurement du mastoïdien par un petit intervalle de peau lisse. La pointe de l'huméral est plus longue que large, aiguë et granulée comme

i5. 6

82 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

le crâne; l'opercule a des stries très-nombreuses et très-serrées. Derrière l'œil est encore un petit sous- orbitaire granulé; le museau est comme tronqué, chaque mâchoire a une large bande de dents en ve- lours, et les deux petits groupes dont j'ai parlé, se voient derrière la supérieure.

Le barbillon maxillaire dépasse les ventrales; le sous-mandibulaire externe atteint presque à la pointe des pectorales. Les épines pectorales et ventrales ont les côtés lisses, et un rang de granelures au bord antérieur. La dorsale égale la hauteur du corps, et n'a presque pas de dents sensibles au bord postérieur; mais celles de la dorsale sont assez fortes et très- nombreuses (près de cinquante); les ventrales sont plus courtes que les pectorales. L'adipeuse prend plus du sixième de la longueur totale; l'anale est plus de deux fois plus courte, mais deux fois plus haute. Le lobe supérieur de la caudale dépasse l'autre. B. 9; D. 1/6; A. 10 ou H;C. 17; P. 1/8? V. 6. A l'état sec ce poisson paraît fauve ou jaunâtre, et a le dessus teint de violàtre.

L'individu est long de vingt et un pouces.

Selon M. d'Orbigny, à qui nous le devons, l'espèce atteint ou dépasse deux pieds. Elle se rencontre en abondance dans le Parana depuis le 2Ô.e degré de latitude, et dans la rivière de la Plata, toujours dans les endroits sablonneux, et principalement sur les bancs de sable. Elle voyage vers le nord, depuis le mois d'Août

CHAP. VI. ARIUS. 85

au mois de Janvier; et vers le sud, depuis le mois de Janvier à celui d'Avril. Elle se tient en troupes au fond des eaux , et n'approche des bords que pendant la nuit. Lorsqu'on les tire de l'eau, ces poissons font entendre un son sourd et cadencé. On en prend surtout beaucoup à l'approche des orages avec un ha- meçon amorcé de viande. Les pêcheurs ont soin, en les prenant, de leur casser les épines, qui sont des armes dangereuses. Leur chair est fort bonne.

C'est le mondii -moroti des Guaranis. Les Créoles, comme nous l'avons dit, le nomment baçre blanco.

Z/ArIUS NOIRATRE.

{Arius nigricans , nob.; Àtl. ichth. de d'Orb., Voy. dans l'Amer, mérid., pi. 3, fig. 3.)

Nous avons aussi fait figurer dans le même ouvrage un autre arius assez voisin du précé- dent et rapporté des mêmes lieux par le même voyageur.

Il a les ciselures du casque plus fines. La plaque interpariétale est moins échancrée sur les côtés. Les barbillons maxillaires, plus courts, ne dépassent pas l'épaule. Les quatre mandibulaires n'atteignent pas au-delà de la base de la pectorale, ils sont donc aussi plus courts.

84 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

Les nombres ne sont pas différens, mais l'adipeuse est courte et plus haute.

D. 16; A. 20, etc.

Le dos est noirâtre ; le ventre est argenté; les na- geoires ont du jaunâtre. Ce poisson n'a que huit à neuf pouces de

Z/Arius de Dussumier. (Arius Dussumieri, nob.)

Nous plaçons encore à la suite des arius un poisson que M. Dussumier a rapporté récem- ment de la côte de Malabar, et qui est très- facile à caractériser par la forme de ses dents palatines.

En effet, elles sont coniques, droites, distantes l'une de l'autre, et chaque plaque est divisée en deux grou- pes; un antérieur, petit, sur l'angle latéral du che- vron du vomer, l'autre en ovale alongé sur tout le palatin. Les deux plaques palatines forment une forte herse sur le palais de cette espèce ; les dents maxil- laires et mandibulaires sont en forte carde.

Cet arius a d'ailleurs six barbillons; les maxillaires atteignent au bord de l'interopercule.

La longueur de la tête est comprise quatre fois dans lalongueurtotale,lesfourchesde la caudale cependant non comprises. L'œil est vers le milieu de la lon- gueur de la tête, sur le bas de la joue; l'espace entre les deux yeux est convexe; le devant de la tête est élargi par l'épaisseur des sous-orbitaires antérieurs.

CHAP. VI. ARIUS. 81S

Le crâne a une longue gouttière frontale lisse; des ciselures en rayons sur les frontaux et sur les mastoïdiens; les arêtes en sont grenues. Vers l'arrière du crâne existent aussi quelques stries grenues. La plaque interpariétale est alongée, pliée en ogive, striée et granuleuse sur toute sa surface. Les chevrons des premier et second interépineux sont grenus. L'os de l'épaule n'a que deux ou trois cannelures à sa base; le reste est lisse et recouvert par une peau épaisse.

L'épine pectorale est épaisse, large, dentelée des deux côtés, lisse en dessus et en dessous. L'épine dorsale est haute, pointue et très-forte; lisse sur les côtés, elle est rugueuse en avant. La nageoire adi- peuse est haute, mais étroite et très-courte; la cau- dale est fourchue; l'anale est basse.

D. 8;C. 11 19 12; A. 13; P. 10; V. 9. Ce poisson est plombé noirâtre. L'individu est long de vingt-deux pouces:

M. Dussumier n'a rien appris de particulier

sur cette singulière espèce.

L'espèce suivante, qui est de la côte d'A- frique, diffère de toutes celles de ce groupe, parce qu'elle a huit barbillons : nous l'appelons

L'Arius a dorsale pointue (Arius acutivelis, nob.),

à cause de sa dorsale haute et pointue. Elle se fait remarquer en outre par son museau

80 LIVRE XVII. MALACOPTERYG1ENS.

rétréci et ses grands yeux. Nous soupçonnons que Seba l'a représentée , mais d'après un échantillon à dorsale mutilée (t. III, pi. XXIX, fîg. 1 ). Ce qui est plus certain , c'est que M. de Lacépède l'a désignée sous le nom de pimé- locle doigt de nègre (t. V, p. c)5 et 108), mais aussi d'après un individu altéré dans ses formes et dans ses couleurs. La teinte noire de ses nageoires était entre autres un effet de ces altérations, et c'est pourquoi nous n'avons pu conserver son nom spécifique.

Un individu mieux conservé nous a été procuré par M. Rang, et nous a fourni les moyens d'en présenter une description plus exacte.

Sa tête est cinq fois dans sa longueur totale; sa largeur entre les ouïes est des trois cinquièmes de sa longueur, et sa production interpariétale y ajoute encore un de ces cinquièmes, en sorte que cette production forme un sixième de la distance de son sommet au museau.

Le profil descend par une ligne convexe; la tête se rétrécit pour le former, et il se termine en courbe parabolique. La bouche est assez étroite, et n'entame que d'un sixième la longueur de la tête; la mâchoire supérieure dépasse l'autre.; les lèvres sont assez épaisses ; les bandes de dents en velours des mâchoires sont assez larges, mais ne prennent pas transversalement toute la largeur de la bouche; au palais il y en

CHAP. VI. A RUS. 87

a deux groupes étroits et presque longitudinaux. L'orifice supérieur de la narine, à égale distance de l'œil et du bout du museau, a un petit barbillon court et grêle que M. de Lacépède n'a pas aperçu. Le barbillon maxillaire, grêle aussi, atteint la base de la pectorale ou le bout de l'opercule. Les man- dibulaires sont l'un d'un tiers, l'autre de moitié plus courts. L'œil est ovale et a plus du quart de la lon- gueur de la tête en diamètre longitudinal; sa distance de l'autre n'égale pas tout-à-fait ce diamètre. Le crâne est rugueux jusques entre le milieu des yeux; la so- lution de continuité remonte jusques entre leurs bords postérieurs. La production interpariétale est granulée; sa base égale moitié de sa longueur; son sommet obtus joint la pointe aigué du bouclier, formée par le premier interépineux. Le bouclier lui- même est un petit triangle équilatéral, mais échancré en croissant en arrière. L'opercule est faiblement strié en rayons; la pointe numérale, aussi haute que longue et assez pointue , est rugueuse comme le crâne. La dorsale est pointue, près de deux fois aussi haute que le corps; son épine, d'un tiers moins longue, est forte et finement dentelée en arrière. Les épines pec- torales, non moins fortes, comprimées, ont au bord postérieur des dents très-prononcées. Les ventrales sont pointues, aussi longues que les pectorales; l'a- nale fait aussi la pointe en avant. L'adipeuse est pe- tite; la caudale est profondément divisée en deux lobes presque terminés en filets, cl qui font près du tiers de la longueur totale.

88 LIVRE XVII. MALAC0PTÉRYGIE1NS.

B. 85 D. 1/6; A. 13, les antérieurs cachés; C. 17 et plusieurs petits; P. 1/9; V. 6.

Tout le corps est argenté, teint de gris ou plombé

en dessus; ses nageoires sont grises.

L'individu de M. de Lacépède est teint de bronzé et a toutes les nageoires noirâtres ; mais c'est, comme nous l'avons dit, le résultat d'un long séjour dans un liquide altéré.

Il est long de huit pouces ; celui de Gorée en a dix, et tout récemment nous venons d'en recevoir du haut Sénégal un autre long de quinze pouces, envoyé par M. Heudelot.

DES ARIUS A DENTS EN PAVE.

Les arius suivans se distinguent des précé- dens, parce que leurs dents palatines sont grenues, et souvent tellement serrées que le palais en est comme pavé. Ce caractère est surtout très-sensible dans les premières espèces de cette subdivision.

L'Amvs rita.

{Arius rita, nob.; Pimelodus rita, Hamilt. Buchan. , p. i65,pl. XXIV, fig. 53.)

Cette espèce n'est pas moins remarquable par l'énormité de ses épines et la singulière

CHAP. VI. ARIUS.

89

configuration de son casque et de ses épau- lettes , que par les dents en pavé dont son palais est armé.

Il faut remarquer aussi la différence notable que présente la disposition générale des barbillons; car, bien que ces espèces en aient six, ils sont autrement placés que dans les précédens, et rappellent ce que les bagres à huit barbillons nous ont offert. Sa gros- seur et sa hauteur au-devant de la dorsale ont plus du cinquième de sa longueur. Sa tète, du museau au bout de l'opercule, a quelque chose de plus, et elle est presque aussi large entre les opercules; mais elle se rétrécit en avant , un profil légè- rement convexe descend à un museau coupé hori- zontalement en demi -parallèle. La mâchoire supé- rieure dépasse l'autre. La bouche ne prend guère plus d'un cinquième sur la longueur de la tête. Les dents intermaxillaires et celles du devant de la mâ- choire inférieure sont en soies courtes et roides; mais sur le bord postérieur, et surtout près de l'angle de la mâchoire inférieure, il y a des dents arrondies hémisphériques et serrées comme des pa- vés, et d'autant plus grosses qu'elles sont enfoncées dans la bouche. Des dents semblables forment un large disque ovale sur le palais; ces deux disques sont confondus sur le devant.

Les orifices de la narine sont médiocres, l'un près du bord de la mâchoire, l'autre un peu plus haut. Le barbillon du bord de l'orifice supérieur est si petit qu'il fout de l'attention pour l'apercevoir. Le barbillon maxillaire lui-même est grêle, et aurait

90 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYG1ENS.

peine à atteindre le milieu de l'opercule. Il n'y en a que deux inférieurs attachés sous la gorge, et à peu près aussi longs que le maxillaire, en sorte que c'est un siluroïde à sis barbillons, mais disposés autre- ment que dans les nombreuses espèces ce nombre est formé de deux maxillaires et de quatre sous-man- dibulaires.

L'œil est petit, à peine du dixième delà longueur de la tête, placé au tiers de cette longueur un peu en ar- rière et plus haut que la commissure des mâchoires. Il y a sept diamètres au moins d'un œil à l'autre. L'o- percule est petit, légèrement et irrégulièrement strié en rayons; il y a huit rayons de chaque côté dans la membrane branchiale. La prolongation interpa- riétale est du quart de la longueur de la tête, et d'un cinquième moins large que longue; elle a les bords latéraux parallèles, et est fortement échancrée au sommet pour recevoir la pointe du bouclier. Elle est finement, mais fortement granulée, et le crâne en avant n'est pas plus large, et n'est granulé que jusque vis-à-vis le tiers supérieur de la joue; le reste jus- qu'au museau est lisse. Les mastoïdiens et les sur- scapulaires, aussi granulés, forment de chaque côté comme une branche de croix, un peu oblique et pointue, et divisée dans le milieu, la granelure du surscapulaire n'étant point continue avec celle du mastoïdien; mais ce qui est le plus remarquable, c'est l'énorme grandeur de l'épaulette ou production numérale, qui se porte en arrière jusque sous l'a- plomb de l'épine dorsale, et s'y termine en s'arron- dissant. Elle est fort large, et est granulée sur toute

CHAP. VI. ARIUS. 01

sa surface. Le bouclier, ou plaque interépineuse, ap- partient à trois os, et est aussi long, aussi large et aussi granulé que la proéminence du casque; en avant il s'aiguise en une courte pointe qui entre dans l'échancrure de cette proéminence ; en arrière il s'é- largit pour embrasser les deux premiers rayons. Le premier est, comme à l'ordinaire, un petit grain ovale. L'épine a presque le double de la hauteur du corps et est très-grosse; ce doit être une arme dé- fensive terrible. Sa surface est striée plutôt que gra- nulée, et à son bord postérieur elle a de petites dents fines. L'épine pectorale ne lui cède point en force, mais est plus courte de deux cinquièmes, finement striée, et garnie à ses deux bords de fines dents en scie, les antérieures dirigées vers sa pointe, les autres vers sa base; son extrémité a un filet mou, mince, et de peu de longueur. Il y a, chose notable, huit rayons aux ventrales. L'adipeuse est petite, l'a- nale est courte, mais haute de l'avant. La caudale est divisée en deux lobes assez pointus et presque égaux.

B. 8;D. 1/6; A. 12; C. 17; P. 1/10; V. 8. La ligne latérale, à peu près droite, n'a que de légères élevures minces. H y a comme une sorte de villosité à chaque flanc à l'aplomb de la dorsale. Le reste de la peau est lisse.

Cette description est faite d'après deux in- dividus secs, rapportés du Bengale par M. La- marre Picquot, et de près de dix-huit pouces de longueur.

Cette espèce remarquable a été décrite pour

UZ LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

la première fois, ainsi que beaucoup d'autres, par M. Hamiiton Buchanan, qui en a donné en même temps deux excellentes figures.

C'est un poisson d'un aspect triste, dont beaucoup d'Indiens ne veulent pas manger, et qui atteint fréquemment dans les bouches du Gange une longueur de trois à quatre pieds.

A l'état frais il est en dessus d'un brun verdâtre, et blanchâtre en dessous, avec des reflets dorés et pourpres, mais peu brillans. Ses nageoires sont ta- chetées de rouge, ses yeux sont jaunes.

Z/Arius ritoïde. {Arius ritoides , nob.)

M. Duvaucel nous a envoyé du Bengale, en 1826, un arius extrêmement semblable à cet Ar. rita, et qui en a les mêmes nombres et toutes les singularités, même la villosité des flancs 5

mais dont l'épaule se termine en pointe et non en rond, dont l'épine pectorale a les dents beaucoup plus fortes, et dont le bouclier est en triangle rec- tiligne et équilatéral. Son casque est fort peu gra- nulé, et il y a moins de dents en pavé dans sa bouche; mais ce peuvent n'être que des traits pro- venant du jeune «âge.

L'individu n'est long que de cinq pouces. Il paraît (dans la liqueur) d'un gris roussâtre.

CHAP. VI. ARIUS. î)5

Z/Arius de Manille. (Arkis Manillensis , nob.) Une espèce voisine de celui-ci vient d'être rapportée de Manille par MM. Eydoux et Souleyet.

Jusqu'à l'angle de l'opercule la tête est comprise quatre fois et demie dans la longueur totale; et jus- qu'au sommet de la plaque interpariétale, trois fois et demie seulement.

Le dessus du crâne est fortement ciselé et grenu. Le casque forme un carré long, et la proéminence interpariétale est ovalaire au-devant du chevron de la dorsale.

Les mastoïdiens et l'épaule sont lisses. L'œil est petit, assez recouvert par la plaque du frontal anté-

rieur

Le barbillon maxillaire atteint à l'angle de l'oper- cule; les deux inférieurs, plus courts, sont dans les proportions ordinaires.

Les dents maxillaires sont sur une large bande en corde, et celles des palatins forment deux larges plaques ovales-arrondies en arrière comme en avant.

La dorsale est peu pointue, son épine est dentelée en avant.

D. 1/1 0; A. 17; C. 10-15— 11; P. 1/9; V. 6.

La ligne latérale est tracée par une série de points relevés. La couleur est noirâtre en dessus et blanc argenté en dessous.

L'intestin est très-long et très-replié sur lui-même. L'estomac ne se montre que par une dilatation, mais

\H LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

point par un cul-de-sac. Le foie est petit et ses lobes très-alongés.

La vessie aérienne est très -grosse, arrondie en arrière. La partie antérieure est dilatée : elle tient fortement à la grande vertèbre, qui est élargie en arrière et suivie de treize vertèbres abdominales.

L'individu est long de près de quatorze pouces.

Z/Arius pavé.

(Arius ptwimentatus, nob.)

Victor Jacquemont avait aussi trouvé plu- sieurs espèces dariùs. Une d'elles, très-voi- sine de Y A. rita, et que nous avons fait graver dans l'atlas de la Relation du voyage de notre célèbre voyageur (pi. XVII, fig. 2), sous le nom que nous lui imposons ici,

a le corps plus trapu, les épines pectorales et dor- sale moins fortes que celle du rita, et les pièces du casque et des épaules plus petites et de forme diffé- rente. Sa hauteur surpasse un peu son épaisseur, et est contenue quatre fois et un tiers dans la lon- gueur totale. Sa tête, du bout du museau à l'angle de l'opercule, a quelque chose de plus; mais elle est aussi large entre les opercules que le corps est haut. Près du pied de la dorsale elle se rétrécit un peu en avant; le bord du museau est coupé en arc de cercle. La bouche prend un peu plus du cinquième de la largeur de la tête. Les dents des intermaxillaires et celles du devant de la mâchoire inférieure sont en

GHAP* VI. ARIUS. î)5

velours rude ou en carde fine, et les dents arron- dies de la mâchoire inférieure sont en plus petit nombre et forment une bande moins large, mais elles sont plus larges.

Celles du palais ne forment qu'une large plaque quadrilatère. Le barbillon nasal et les quatre autres sont comme dans \ Arias rila.

L'œil est ovale et plus grand que celui de YAr. rita ; son diamètre longitudinal surpasse de plus d'un quart le vertical, et n'est contenu que sept fois dans la longueur de la tête. Il est plus au milieu de la joue, et presque à la moitié de la distance du bout du museau à l'angle de l'opercule.

Cet os est beaucoup plus petit et moins strié que celui de Y A. rita. Il y a également huit rayons à la membrane branchiostège. Les muscles qui remplis- sent les fosses mastoïdiennes sont épais, renflés, et recouvrent avec la peau épaisse du dessus de la tête toute la surface externe du crâne, dont on ne sent les os que par une forte pression sur la peau. Il n'y a donc pas de casque proprement dit dans cette es- pèce. La prolongation interpariélale est en rectangle étroit, dont le bord postérieur est légèrement coupé en arc rentrant pour recevoir la partie antérieure du bouclier. Cette pièce est deux fois et demie aussi longue que large; elle est couverte par la peau.

Les mastoïdiens sont couverts par la peau; les sca- pulaires sont rugueux ou ciselés, mais point granu- leux. L'huméral est encore ici très-grand, mais beau- coup moins que celui de YAr. rita. Il est anguleux sous le surçcapulaire et à la pointe postérieure. Sa surface est ciselée, mais n'a pas de granulations.

96 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYCIENS.

La production des premiers interépineux a la sur- face semblable à celle de la plaque interpariélale. Il est en chevron, la partie antérieure étant mousse et arrondie. L'épine dorsale, quoique forte, n'a rien de la grosseur de celle de X Arius rila.

Elle est plus courte que le corps n'est haut, car elle n'a guère que les trois quarts de la hauteur du tronc.

L'adipeuse est au contraire un peu plus longue.

La caudale est peu fourchue, ses lobes étant courts.

L'anale est plus étroite, plus pointue. L'épine pec- torale est moins finement striée; elle dépasse la pointe de la production humérale.

B. 8; D. I/65 A. 12; C. 17; P. 1/10; V. 8.

La ligne latérale est droite; il y a, comme dans le précédent, une sorte de villosité sur les flancs sous l'épaule, et elle parait s'étendre jusqu'à l'anale. Le reste de la peau est lisse.

L'individu, décoloré, a quelques restes de teintes verdàtres.

Le foie est mince et divisé en grands lobes apla- tis. L'estomac est épais, terminé en cul -de -sac, et donne sur le coté gauche, après une ouverture pylorique très-étroite, un très-large duodénum, qui remonte au-dessus de l'estomac et se continue en conservant un grand diamètre, et un intestin re- plié sur lui-même nombre de fois et comme fraisé.

Les ovaires sont très-gros, et les œufs sont bien développés. On voit que l'ouverture extérieure des ovaires est bien distincte de celle du rectum.

CHAP. VI. ARIUS. 97

Les reins sont gros, distincts, et situés de chaque côté de la pointe de la vessie natatoire. Celle-ci a ses .parois épaisses; elle est pointue en arrière; ses muscles sont forts : sa couleur est argentée.

J'ai trouvé dans son estomac des petites valves entières d'unio.

Cette description est faite d'après le seul exemplaire que nous ayons trouvé dans la collection de feu Jacquemont. Il est long de près d'un pied.

Artus a pique.

(Arius hastatiis, nob.; Atl. du voy. de Jaccp,

pi. XVIII, lîg. 2.)

Les collections de ce même voyageur avaient aussi une autre espèce très-voisine de celle-ci par plusieurs de ses caractères, et qui y était représentée par un seul individu, long de quatre pouces seulement.

Elle a, comme la précédente, six barbillons insérés de la même manière, deux maxillaires, deux sous- mandibulaires et deux nasaux; ceux-ci sont à peine visibles, tant ils sont courts. Les dents des mâchoires sont très -petites; je ne puis en voir de grenues à la mâchoire inférieure; celles du palais sont sur deux plaques bien mieux divisées que celles des précédens. Celte sorte de dentition les rattache aux arius; on ne pourrait en faire une coupe sous-générique que sur la considération des barbillons. Le corps est plus

haut de l'arrière, et plus trapu que le précédent, et

r

io. 7

98 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

cependant la hauteur du tronc sous les pectorales n'est que du cinquième de la longueur totale.

La têle y est comprise quatre fois. Le museau est plus avancé et plus arrondi; les yeux, un peu moins ovales, sont beaucoup plus grands, car leur diamètre dépasse le quart de la longueur de la tête. La pro- duction interpariétale et le chevron des premiers interépineux ressemblent pour la coupe à celle de XAr. rila; mais leur surface est lisse. Les mastoï- diens sont peu visibles; les surscapulaires forment une grande plaque osseuse triangulaire. L'huniéral ' est pointu en arrière, et finement grenu; l'épine dor- sale, d'un quart plus haute que le tronc mesuré sous elle, est plus longue que celle du précédent, mais moins que celle de XAr. rita. L'adipeuse est plus longue, la caudale plus fourchue, l'épine pectorale peu forte. Les nombres sont les mêmes. B. 8; D. 1/6; A. 12, etc.

Cette espèce a aussi quelques traces de villosilés sur les flancs près de la région pectorale. Le corps a été vert, et les nageoires paraissent avoir été jau- nâtres.

Je ne connais rien de particulier sur cette espèce, que j'ai fait représenter clans l'atlas du Voyage de M. Jacquemont (pi. XVIII, fig. 2), pour faire partie des documens ichthyologi- ques, laisses par cet infortuné savant. J'ai tout lieu de croire que le petit anus figuré pi. XVIII, fig. 1, du même ouvrage, et que je considérais alors comme une espèce distincte,

CHAP. VI. ARIUS. 99

n'est qu'un jeune individu de cette espèce. Les voyageurs qui verront ces poissons vivans décideront cette question.

Mais les Indes possèdent d'autres de ces silu- roïdes à dents en pavés, à six barbillons, dis- posés comme à l'ordinaire, c'est-à-dire, deux maxillaires et quatre sous-mandibulaires.

Leur casque rentre dans les formes les plus communes. L'orifice supérieur de leur narine n'a qu'une valvule , et leurs rayons branchiaux sont au nombre de cinq.

Z/Arius gagora.

(Arius gagora, nob.; Pimelodus gagora, Hamilt. Buclian., pi. X, fig. 54-)

Il en est Un dans lequel nous croyons ab- solument reconnaître \e pimelodus gagora de M. Buchanan, bien qu'il nous semble y avoir dans son texte une interversion de rédaction (il place les dents rondes aux mâchoires et les pointues au palais). In each jaiv are manj granular teeth. On the palate are two bones coveredwith sharp crowded teeth. Ham. Buch. Ganget.Jlshes, p. 168. Du reste , sa figure et sa description correspondent bien aux individus que nous avons reçus du Bengale par M. Du- vaucel en i8a5.

100 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

La têle, jusqu'au bout de l'opercule, prend le quart de la longueur totale : elle est d'un tiers moins large. La ligne du profil descend par une courbe légèrement bombée. Le bout du museau est comme tronqué par un arc peu convexe. La mâchoire su- périeure dépasse l'autre, mais de très-peu. La bouche, fendue en travers, n'entame presque point la lon- gueur de la face. L'œil est aux deux cinquièmes de la longueur de la tête, à moitié de sa hauteur. Son diamètre longitudinal est du septième de cette lon- gueur, et il y a entre les deux yeux quatre de ces diamètres. Les dents des mâchoires, sur des bandes assez larges, sont en velours, mais assez fortes et pointues. Celles du palais, en pavés arrondis, cou- vrent deux disques ovales longitudinaux , un de chaque côté. Le casque est fendu en avant par une large solution de continuité jusques entre les préo- percules, où cette solution se termine en pointe aiguë. Ses deux branches sont striées jusques entre les yeux , elles se bifurquent. En arrière les surscapulaires s'élargissent de chaque côté en pointe aiguë. La proé- minence inlerpariétale est du cinquième de la lon- gueur du reste du crâne, et presque aussi large à sa base que longue; elle est légèrement carénée et gra- nulée, ainsi que la partie voisine du casque. Le sommet en est tronqué , et même un peu échancré pour le petit croissant granulé que forme le bouclier ou la plaque du deuxième interépineux. L'épaulette ou pointe numérale est un peu plus longue que haute, médiocrement aiguë et légèrement granulée. L'oper- cule et l'interopercule sont très-finement striés. Les

CHAP. VI. APJUS. 101

barbillons maxillaires dépassent à peine l'opercule; les sous-mandibulaires sont d'un tiers plus courts. L'é- pine dorsale, légèrement granulée à son bord anté- rieur, assez fortement dentée au postérieur, est striée sur les côtés, assez forte et aussi haute que le corps. La pectorale est plus forte, et ses crénelures et ses dentelures sont plus marquées. L'anale est courte ; l'adipeuse médiocre et coupée obliquement; la cau- dale divisée en deux lobes médiocrement pointus.

B. 5; D. 1/6; A. 18 ou 19; C. H; P. 1/10; V. 6.

Nos individus , longs de huit et de dix pouces , sont trop altérés pour en reconnaître les cou- leurs : on voit seulement quelques taches noi- râtres sur l'adipeuse.

Selon M. Buchanan, p. 167 , le gagora1 atteint une taille de trois pieds. Il est commun dans les bouches du Gange, et les indigènes le re- gardent comme un bon manger.

Son dos est d'un pourpre obscur, et son ventre blanc; ses flancs sont glacés d'argent; il y a des points noirs sur les dorsales : ceux de l'adipeuse forment une large tache noirâtre ; les ventrales, l'anale et la caudale sont blanches et tachetées de rouge.

B. 4; D. 2/9; A. 18; C. 18; P. 1/12; V. 6,

1 . Pimelodus gagora : pinna caudœ bifida cirrhis 6 ; capite brc- vioribus; radiis dorsalibus q? ani 18; aculeo dorsi curto ulrlnquc serrato ; îateribus opacis , emaculalis.

I 02 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

La tête osseuse du gagora a de grands rapports avec celle des" premiers bagres, par les grandes échan- crures antérieures de ses frontaux principaux et par la manière dont elle se lie à la gande vertèbre au moyen de lames fournies par les occipitaux externes. Cette vertèbre se soude même complètement avec le basilaire, et le canal entier qui règne sous sa longueur, traverse aussi une partie appartenant à cet os. La suture qui l'unit à la grande vertèbre s'efface entière- rement et de bonne heure, et il y a à cet endroit une forte apophyse saillante vers le bas. Ce sont les palatins devenus de larges lames, de petits cylindres qu'ils étaient dans la plupart des autres silures.

Outre la grande vertèbre il y en a quinze libres, abdominales, et vingt-neuf caudales , sans compter l'éventail. Ces vertèbres, leurs apophyses, leurs côtes, sont à peu près comme dans le bagre commun : les quatre premières ont leurs apophyses supérieures doubles et écartées en fourches.

jL'Arius ari.

{Arius arius 3 nob.-, Pimelodus arius, Buchan.

pag. 170 et 376.)

Nous croyons aussi retrouver le pimelodus arius de M. Buchanan, ou Tari gagora des Bengalis, dans un poisson qui nous a été en- voyé de Pondichéry par M. Leschenault.

Sa ressemblance avec le gagora est très-grande pour

le casque, le bouclier, la bouche, les dents, etc.;

mais ses barbillons sont un peu plus longs , les yeux

beaucoup plus grands (leur diamètre est du quart de

CHAP. VI. ARIUS. 105

la longueur de la tête); son épine dorsale a un pro- longement mou, terminé en filet aussi long qu'elle.

B. 5; D. 1/7; A. 18; P. 1/10; V. 6. Sa ligne latérale a de côté et d'autre des traits fins et assez serrés.

Tout le dessus de ce poisson est d'un bleu d'acier bruni; les flancs et le dessous, d'un argenté assez vif. Ses nageoires sont jaunâtres avec un pointillé noi- râtre très-fin; l'adipeuse, qui est petite, a une tache noirâtre vers sa base et un bord de même couleur, qui y forment une sorte d'ocelle.

Notre individu n'est long que de cinq pouces.

Selon M. Buchanan, Xari gagora ne passe guère deux pieds; il ressemble, d'ailleurs, in- finiment au gagora proprement dit; mais la tache de son adipeuse est plus distincte. Il n'y a point de rouge à ses nageoires : son palais a deux plaques de dents mousses.1

B. 5; D. 2/6; A. 22; C. 15; P. 1/10; V. 6.

Quoique le nombre des rayons de l'anale du poisson de M. Leschenault, conservé dans le cabinet, ne soit pas tout-à-fait conforme à ceux désignés par M. Buchanan (nous n'en trou- vons que dix-huit, et M. Buchanan en compte

1. Pimelodus ariits : prima caudali bifida; cirrhis 6 , capite non longioribus; radiis dorsiS, ani 22 , aculeo dorsi longius ultra pinnœ membranam producto , uirinque scrrato; palaio denlaio, laleribus emaculatis opacis.

104 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

vingt-deux), il estbien évident que cet arius en est au moins une espèce très-voisine, si on ne la regarde pas comme semblable.

Z/Arius ocellé.

{Arius ocellatus , nob.; Silurus ocellatus, Bl. Schn.; Silurus macula tus, Thunberg , Act. Stockh. , 1 792 , pi. 1 , lîg. 1 et 2.)

Cest ici que vient se placer le silurus ma- culatus, observé au Japon par Thunberg, et qui ne me parait même différer du P. arius, tel que le décrit Buchanan, que parce qu'on ne lui voit point de prolongement mou à l'épine dorsale , ce qui pourrait n'être qu'accidentel.

D. 1/6; A. 22; P. 1/10; V. 6.

La figure ne marque pas de grenetis au casque. 1

& Arius aux flancs argentés.

{Arius argjropleuron , K. et V. H.)

MM. Kuhl et Van Hasselt ont envoyé de Java au Musée royal de Leyde un poisson de ce groupe , et assez semblable au Pim. gagora ou au Pim. arius.

1 . Silurus ocellatus : Ocelïo pinnce adiposœ ; cirrhis capite bre- vioribus , 2 labii superioris, 4 inferioris , oculis magnis, remotis, orbitœ angulo acuto elevato; maxilla superiore longiore; dentibus minutissimis maxillarum, majoribus obtusis palati; spina valida pone opercula; pinna caudali furcata. Bl. Schn., p. 379.

CHAP. Vï. AlUUS. 105

mais à profil plus rectiligne et dont le casque a un angle saillant de chaque côté entre la proéminence inlerpariétale et la pointe formée par le surscapulaire, ce qui fait que son bord postérieur a cinq pointes. Le grenetis ne va pas plus avant que les préopercules; on ne voit qu'un sillon longitudinal au milieu du front ; le bouclier est en croissant , petit et presque lisse ; son œil est du cinquième de la longueur de la tête; ses épines sont granulées; celle de la dorsale ne se prolonge point.

D. 1/6; A. 16j C. 17; P. 1/10; V. 6. Le dos est couleur de plomb ; les flancs et le ventre sont argentés; la dorsale et l'adipeuse^ sont noirâtres; la caudale grise ; les autres nageoires blanchâtres ; les barbillons bruns.

L'individu est long de six pouces.

L'Amérique possède plusieurs espèces de ce groupe, dont quelques-unes ressemblent, presque à s'y méprendre, à celles des Indes que nous venons de décrire.

Leur bouclier est petit, en croissant; la production postérieure de leur interpariétal est carénée et s'élargit à sa base, de manière que l'ensemble du casque forme un rhombe granulé, dont l'angle postérieur est au sommet de cette proéminence , dont les latéraux ap- partiennent au surscapulaire, et dont l'anté- rieur est élargi et plus ou moins profondément

1 OG LIVRE XVII. MALACOPTÉRVGIENS.

ëch ancré ou fourchu; leurs yeux sont petits; leurs tentacules peu alongés, et leurs épines, de forme moyenne, granulées en avant, assez fortement dentelées en arrière; leur adipeuse est petite. On peut les distinguer par les pro- portions du casque et ses rapports avec la lon- gueur totale.

Z'Arius sablé

(Arins arenatus a nob.)

a sa hauteur cinq fois , et la distance du front du bout du.museau au sommet du casque trois fois et un tiers dans la longueur totale. Les angles latéraux du casque sont aigus. Sa partie chagrinée , du double plus longue que la partie antérieure, la peau est lisse, est échancrée en avant par un angle de quarante- cinq degrés qui pénètre au tiers de sa longueur. Son œil prend le sixième de la longueur du museau au bout de l'opercule. Ses dents, rondes, occupent deux grands espaces ovales qui se touchent en avant. Son tentacule maxillaire atteint le milieu de la pectorale. B. 6; D. 1/6; A. 20; C. 17; P. 1/9; V. 6. Il est argenté, teint de violàtre vers le dos, et a les nageoires d'un gris jaunâtre comme saupoudrées de la plus fine poussière noirâtre.

L'individu, long de sept pouces, a été en- voyé de Cayenne au Musée royal de Leyde.

CHAP. VI. ARll'S. 107

Z'Arius a casque fendu (Arius fissus j, nob.)

0

a la lête, mesurée comme dans le précédent, trois fois dans sa longueur totale. Le casque , plus finement granulé, a la même proportion avec le museau; mais ses angles latéraux sont obtus. Son écbancrure anté- rieure est pareille, mais se prolonge par une fissure jusqu'au milieu de sa longueur. Ses dents, rondes, plus petites, occupent deux espaces ovales moins étendus et séparés en avant- par un intervalle; du reste il ressemble au précédent en toutes choses, même poul- ies couleurs.

L'individu, long de six pouces, est aussi de Cayenne, et appartient également au Musée de Leyde.

Z'Arius grêlé

(Artus variolosus , nob.)

a la distance du museau au sommet du casque un peu moins de trois fois dans sa longueur ; sa partie chagrinée n'est que d'un cinquième plus longue que la partie antérieure , il n'y a que la peau ; l'échan- crure de cette partie chagrinée se fait par un angle de trente degrés, pénètre jusqu'à moitié de sa longueur, mais ne se prolonge point en fissure. Toute la partie non chagrinée du front, du museau et de la joue a beaucoup de petites fossettes semblables à des marques de petite vérole. Sa tête est plus déprimée, et ses bar-

108 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

billons un peu plus longs qu'aux deux précédens. Son anale a jusqu'à vingt-deux ou vingt-trois rayons. Ses groupes de dents rondes sont aussi séparés par un intervalle.

L'individu, long de six pouces, a été ap- porté de Cayenne au Cabinet du Roi par M. Poiteau.

Z/Aritjs a tête molle

(Arias molliceps, nob.)

est dans les proportions de YAr.fissus, et a la même échancrure et la même fissure à son casque ; mais ce casque est plus finement granulé et plus petit. Il a aussi sur toutes les parties lisses du front et du mu- seau de petits points un peu enfoncés; et il y en a tout du long de sa ligne latérale plus que dans les précédens. Ses proportions sont aussi plus épaisses et plus courtes. Sa hauteur n'est que quatre fois et deux tiers dans sa longueur, quoique la longueur du museau au sommet de la proéminence interpa- riétale soit aussi du tiers du total. Sa couleur est un argenté obscur.

L'individu n'a que cinq pouces et demi, et vient de l'ancien Cabinet: on en ignore l'ori- gine.

Z/Arius pointillé

(Arias puncticulatas, nob.) est plus grêle que les précédens;

CHAP. VI. AKIUS. iOî)

Sa hauteur est près de six fois dans sa longueur ; la partie chagrinée de son casque n'est que d'un quart plus longue que la partie antérieure et lisse de la tête; les angles latéraux en sont obtus; Féchancrure, d'abord obtuse, se prolonge en une fissure plus large que dans XA.jissus, et qui penche aussi loin. Son œil , plus grand, est du cinquième de la longueur de la tête. Ses dents, rondes, sont fortes, et leurs groupes se louchent en avant; ses barbillons maxillaires vont presque jusqu'au bout des pectorales. Il paraît noi- râtre en dessus, et argenté en dessous; mais l'argenté est semé comme d'une fine poussière brune. H y a vingt rayons à l'anale.

L'individu est long de six pouces, et a été envoyé de Buénos-Ayres par M. d'Orbigny.

D'autres de ces arius à dents en pavés au palais et à six barbillons, appartenant égale- ment aux rivières de l'Amérique, sont remar- quables par le grand développement que prend leur bouclier.

Z/Arius a bouclier en demi-lune

{Arius lunisciitis, nob.)

a la proéminence interpariétale demi-circulaire, pre- nant plus du tiers de son bord postérieur et suivie d'un bouclier ou plaqne interépineuse encore plus large, en forme de demi -cercle très -légèrement échancré en avant, plus fortement en arrière poul- ies épines dorsales. Sa longueur est du sixième de

410 LIVRE XVII. MALACOPTKRYGIENS.

celle de la têle, prise du bout du museau au somrnel du casque, et sa largeur surpasse sa longueur d'un tiers. La partie granulée du casque ne va que jusqu'à l'arrière des yeux, et laisse en avant une partie lisse d'égale longueur. Une échancrure étroite pénètre jusqu'au tiers de sa longueur. La tête est déprimée, légèrement convexe. Le museau est coupé horizon- talement en demi-cercle ; la mâchoire supérieure un peu plus longue; les dents des mâchoires en velours assez rude. Les petits pavés du palais occupent deux espaces ovales, un de chaque côté, réunis en avant par un groupe transversal. Le barbillon maxillaire n'atteint pas tout-à-fait jusqu'au bout de l'opercule. L'œil occupe le troisième sixième de la longueur. L'opercule est lisse. L'épaulette est aussi haute que longue et pointue, grossièrement granulée, comme le casque et le bouclier. Les épines dorsales et pec- torales sont assez fortes, striées, granulées au bord antérieur, assez fortement dentelées au postérieur, surtout les pectorales. L'adipeuse est d'un tiers moins longue que l'anale, mais plus basse.

B. 6; D. 1/7; A. 19; C. il; P. 1/11; V. 6. Toute la partie supérieure de ce poisson paraît / d'un brun noirâtre, et la partie inférieure, blanchâtre, toute parsemée comme d'une fine poussière brune. Les nageoires sont aussi noirâtres et pointillées.

Nos individus ont neuf et dix pouces de longueur : ils ont été apportés du Brésil par feu Delalande.

Dans le squelette de la tête on voit un vide mé-

ChAP. VI. ARIUS. 114

diocre entre chaque frontal et le frontal antérieur correspondant. La solution de continuité entre les deux frontaux principaux prend toute leur longueur, et ils ne s'unissent que par une petite traverse à leur tiers supérieur. Vers l'arrière l'occipital latéral prend part à la surface granulée du crâne 5 en arrière du pa- riétal aux deux côtés de la production interpariétale il s'unit par une large lame à la grande vertèbre. Les deux grandes plaques, garnies de dents en pavés, sont les palatines , et la traverse qui les joint en avant et porte aussi de ces dents, appartient au vomer. La grande vertèbre se soude au basilaire , et de leur union descend une forte apophyse conique très - saillante vers le bas. Dix-sept vertèbres, après la grande, peu- vent être regardées comme abdominales, et trente et une comme caudales , sans compter l'éventail. Les apophyses épineuses supérieures des quatrième, cin- quième et sixième vertèbres sont fourchues. Les in- terépineux de l'anale s'étendent de la cinquième à la seizième des vertèbres caudales.

.L'Arius a bouclier carré (Arius quadriscutis s nob.)

est l'espèce dont la nuque est le mieux ga- rantie.

Sa proéminence interpariétale, en triangle très- obtus et légèrement festonné, a en largeur moitié du bord postérieur du casque, et moitié moins en lon- gueur. La partie granulée du casque avance jusques entre les yeux , et ne laisse qu'environ un tiers de la

\ i 2 LIVRE XVII. MALÀCOPTÉRYGIENS.

longueur de la lête couvert d'une peau lisse. Une large fissure y remonte jusques entre les préopercules. Le bouclier est en trapèze, échancré en avant et en ar- rière. La longueur de chacun de ces lobes est de moitié de celle de la partie granule'e du casque , ou du tiers de celle de la tête; mais d'une échancrure à l'autre il y a quelque chose de moins. Sa largeur en arrière, elle est la plus grande, surpasse d'un tiers sa plus grande longueur. La partie lisse du museau, la joue, l'opercule, également lisses, ont de légères veinules. L'œil a à peine le septième de la longueur de tête jusqu'au bout de l'opercule. Le barbillon maxillaire n'atteint que le milieu de l'opercule; les autres sont de moitié plus courts. La mâchoire supérieure dé- passe sensiblement l'autre. Les dents des mâchoires sont en velours un peu gros, mais très-ras; celles du palais, en forme de pavés, occupent deux grands es- paces ovales, qui se touchent sur toute leur longueur par leur bord interne. La membnme des ouïes n'est point échancrée. L'épaulette, aussi haute que large et médiocrement pointue, est grossièrement granulée comme le crâne. Les épines dorsale et pectorale sont striées, granulées à leur bord antérieur: la première est droite, faiblement dentée en arrière; la seconde, un peu arquée et à dents fortes. L'adipeuse est presque aussi longue que l'anale, et un peu moins haute.

B. 6; D. 1/1 j A. 19; C. 17; P. 1/11; V. 6.

Nos échantillons paraissent d'un gris rous- satre en dessus, argentés aux flancs et en des- sous. Nous en avons d'un pied et de dix-huit

CHAP. VI. ARIUS. 4 45

pouces, venus tous de Cayenne ou de la M alla , par M. Poiteau ou MM. Leschenault et Dou- merc, ou M. Frère.

C'est aussi de Cayenne que l'espèce a été envoyée au Musée royal de Leyde.

Nos Français de cette colonie la connaissent sous le nom de bresson.

Il paraît qu'elle offre quelque variété. Le bouclier, dans un grand individu, est non pas échancré, mais coupé en avant en grand arc rentrant, et la proéminence interpariétale est un peu semi-circulaire. Mais nous ne pensons pas qu'il y ait lieu d'établir une espèce sur un caractère si léger, surtout la grandeur propor- tionnelle du bouclier demeurant la même.

Le squelette de XAr. quadriscutis a les mêmes dis- positions que celui de XAr. lunis cutis pour l'arrière de la tête; on y voit de même les occipitaux externes à la surface granulée. L'énorme bouclier cache pres- que les lames que les occipitaux envoient à la grande vertèbre. En avant l'échancrure des frontaux princi- paux est en grande partie remplie par une prolonga- tion épaissie de ces mêmes os, qui rappelle celle du bagre commun, sans être poreuse comme elle; ici elle est au contraire très-solide. La première des ver- tèbres qui suivent la grande s'y réunit, et est encore un peu dilatée et percée de la continuation du canal qui vient depuis le basilaire. Il y a dix-huit vertèbres abdominales, trente et une caudales et l'éventail.

i5. 8

\\\ LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

Le plus curieux de ces siluroïdes à dénis palatines en pavés, est une espèce des Indes, qui n'a que deux barbillons osseux dans leur totalité.

Z/ArIUS A DEUX TRAITS.

{Ariiis militaris } nob.; Silurus militaris, Linn.?)

Cette espèce remarquable, dont on n'a point encore publié de figure, est cependant répan- due dans toutes les parties des Indes orien- tales.

M. Dussumier nous l'a rapportée de Bombay et de Mahé, sur la côte de Malabar; de Pon- dichéry et du Bengale, M. Bélanger l'a aussi recueillie. L'Irawouaddi en a procuré à M. Beynaud auprès de Rangoon; enfin, nous en trouvons une bonne figure dans les dessins exécutés à Malacca pour M. Farquhar.

Il nous est venu l'idée que ce pourrait bien être le vrai silurus militaris de Linné, espèce asiatique, à deux barbillons roides, et dont tout le reste d'une description à la vérité assez courte convient parfaitement au poisson que nous avons sous les yeux. Bloch a confondu ensuite ce silurus militaris avec une espèce américaine toute différente, dont nous parle- rons ailleurs. Malgré cette sorte de confusion , résultant du travail erronné de Bloch, nous

CHAP. VI. ARIUS. 115

croyons devoir conserver le nom spécifique de Linné.

Sa tête est déprimée ; son museau terminé en coin , et son corps comprimé de l'arrière; son œil très-bas.

Sa hauteur, à la naissance de la dorsale, est un peu plus de cinq fois dans sa longueur, et son épaisseur, au même endroit, a quelque chose de moins.

Sa tête (du museau à l'ouïe) est quatre fois et demie dans cette même longueur ; elle a un tiers de moins en largeur; sa hauteur à la nuque est de moitié de sa longueur, et de le profil descend en ligne droite au museau, il se rencontre en angle aigu avec la ligne horizontale de la gorge. La circonscrip- tion horizontale du museau est demi-circulaire; la mâchoire supérieure avance un peu plus que l'infé- rieure; la fente de la bouche entame d'environ un cinquième la longueur de la tête. L'œil est à la hauteur de la commissure, plus en arrière, et de façon que son bord postérieur est au milieu entre le bout du museau et celui de l'opercule. Son diamètre longitudinal est d'un peu plus d'un sixième de la lon- gueur de la tête. Il y a cinq de ces diamètres d'un œil à l'autre. Les orifices inférieurs des narines sont ronds, près du bord de la mâchoire, et n'ont qu'un diamètre d'œil entre eux. Les supérieurs sont un peu au-des- sus, plus grands, triangulaires; une petite membrane de leur bord antérieur ne pourrait les fermer qu'au tiers ou à moitié. L'os maxillaire (car c'est à peine si l'on peut l'appeler barbillon) adhère à la mâchoire, un peu en dehors des orifices, et se prolonge en un stylet grêle, mais toujours osseux, déprimé, élastique,

116 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

flexible, mais non charnu et mou, qui atteint au pre- mier tiers de la pectorale. Le frontal antérieur avance un peu, et protège ainsi la naissance de cet os; il n'y a point d'autre barbillon. Les dents des mâchoires sont en fin velours sur des bandes assez larges. Celles du palais, en petits pavés, occupent deux grands espaces, un de chaque côté, ovales, pointus en avant et en arrière, séparés l'un de l'autre par un large in- tervalle. La plus grande partie du dessus de la tête est couverte d'une peau lisse et veinée; on ne voit quel- ques grenetis que sur le crâne entre les opercules. La production interpariétale occupe une longueur égale au tiers de celle du reste de la tête. Sa forme est une ellipse alongée, qui n'a guère, en largeur, que le tiers de sa longueur ; elle est carénée, et a sa surface striée longitudinalement et un peu granulée. Les deux branches antérieures internes des frontaux intercep- tent une longue solution de continuité qui se montre au travers de la peau et remonte presque jusqu'au pied de la production interpariétale. La plaque inter- épineuse est un petit arc à peine visible, légèrement granulé. L'opercule est lisse, comme la pointe humé- raie, qui est acérée, mais plus courte que haute. La membrane des ouïes n'est échancrée qu'en angle très- obtus; elle n'a de chaque côté que cinq rayons assez forts. L'épine dorsale et celles des pectorales sont grêles, finement crénelées à leurs bords. La dorsale est à peu près de la hauteur du corps; la pectorale est un peu moindre; les ventrales sont encore plus courtes. La longueur de l'anale est du septième de celle du corps. L'adipeuse répond à son tiers pos-

CHAP. VI. ARIUS.

17

lérieur. Les lobes de la caudale, à peu près égaux et médiocrement pointus, n'ont guère que le sixième de la longueur totale.

B. 5; D. 1/6; A. 19; C. 17; P. 1/10; V. 6.

La ligne latérale est droite et formée par une série continue de très-petites élevures.

Dans la liqueur et bien conservé, ce poisson a tout le dessus d'un plombé violàtre, ou d'un bleu d'acier bruni ; les côtés et le dessous, d'un bel argenté ; ses nageoires paraissent orangées; la dorsale et l'adi- peuse ont du noirâtre vers leurs bords.

D'après la figure de M. Farquhar, le dos est ver- dàtre , les maxillaires sont rougeâtres; il y a du bleuâtre aux pectorales, la caudale est rougeâtre et a du verdàtre à son bord.

Ces teintes s'accordent avec la description que M. Dussumier a faite sur le frais à Bom- bay ; mais dans celle qu'il a faite au Bengale, il donne au dos une teinte bleu d'ardoise.

Je n'ai pu examiner les viscères de ce pois- son} et voici les observations faites sur son squelette :

La tête osseuse de XAr. militaris a les mêmes dis- positions que celle de XAr. gagora pour sa partie pos- térieure et pour ses palatins. En avant, les vides entre les frontaux principaux et les frontaux antérieurs sont très- grands; mais ces derniers ont sur la base de l'apophyse externe par laquelle ils se joignent à l'apophyse externe des principaux, une dilatation dont la face supérieure est creusée de petites cellules

118 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

hexangulaires , tout-à-fait semblables en petit à des rayons d'abeilles.

Le premier os maxillaire est très-grand à propor- tion , et le second , ou le tentacule qui l'articule avec le premier par gynglyme, conserve sur toute sa lon- gueur sa consistance osseuse.

Seize vertèbres, après la grande, peuvent être dites abdominales , et sont suivies de vingt-neuf caudales et de l'éventail terminal. Leurs dispositions sont comme dans les bagres.

Nos individus ont depuis cinq et six pouces jusqu'à près d'un pied.

M. Dussumier nous apprend que l'espèce devient plus grande ; qu'à Bombay le peuple la mange; mais que les pécheurs redoutent les piqûres de ses épines.

T/Amus a papilles. {uérius papillosuSj nob.)

L'Amérique du sud nourrit aussi un arius à deux barbillons seulement, et dont je ne m'étonnerais pas que quelque ichthyologiste crut devoir faire un genre distinct.

La tête n'a point de casque; la peau molle et flas- que du corps en recouvre tous les os ; il n'y a pas de proéminence interpariétale, ni même de chevron nu au-devant de la base du premier rayon de la dor-

CHAP. VI. AR1US. 4 1 9

sale. Le museau esl saillant et arrondi, et il est un peu élargi sur les côtés par la lèvre épaisse qui cache le maxillaire. Le barbillon qui le prolonge est épais et charnu; il n'atteint pas au-delà de la base de la pectorale; toute la surface de cette partie, le des- sous de la mâchoire inférieure, l'isthme et une partie de la membrane branchiale, sont garnis de petites papilles qui rendent la peau comme saigneuse. La longueur de la tête est contenue quatre fois et demie dans celle du corps, dont la hauteur n'y est guère comprise que sept fois. L'œil est petit, rond, sur le haut de la joue, mais presque au milieu de la lon- gueur de la tête.

Les deux ouvertures de la narine sont rappro- chées, fort grandes, et séparées seulement l'une de l'autre par une lamelle charnue, relevée et comme pliée en cornet.

La bouche est lout-à-fait inférieure; le devant des mâchoires est garni de dents serrées, pointues, assez fortes, et sur le palais il y a de chaque côté du vomer deux petites plaques ovales et obliques de dents mousses et comme un peu grenues.

La langue est épaisse, arrondie et n'a point de liberté. Les ouïes sont assez largement fendues. Je compte huit rayons à la membrane branchiostège ; le bord membraneux est assez large, et vient battre sur une ceinture numérale presque cachée sous la peau. On reconnaît cependant vers le haut le cora- coïdien, et vers le bas l'angle de l'huméral encore assez prolongé en arrière. Il reçoit le premier rayon de la pectorale, qui est lisse sur le bord antérieur,

420 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

assez profondément dentelé et en sens inverse sur le bord postérieur, et qui est terminé par un petit prolongement charnu ne dépassant pas les rayons, mais montrant bien nettement les articulations dont il est formé. La pectorale est d'ailleurs arrondie ou ovalaire, et seulement du septième de la longueur totale. La ventrale est ronde et d'un tiers plus courte que l'autre nageoire. La dorsale est peu haute, à peu près autant que la pectorale est longue; l'anale est plus basse, mais elle est plus longue. La caudale est un peu fourchue.

B. 8; D. 1/7; A. 12; C. 8-20-10; P. l/9; V. 6. La couleur est grisâtre, un peu verdàtre sur le dos. La ligne latérale est droite.

L'examen anatomique de cette espèce montre plusieurs particularités remarquables, surtout en ce qui touche le squelette; car sous le rap- port de la splanchnologie nous n'observons rien qui ne rentre dans la composition ordi- naire des autres siluroïcles.

En effet, le foie est de volume médiocre, presque entièrement formé d'un seul lobe, alongé, trièdre, élargi en avant, un peu moins en arrière que dans le milieu. Ce lobe, terminé par un angle très-obtus, atteint presque aussi loin que le fond de l'estomac. Il donne au-devant de l'estomac un très-petit lobule droit, auquel est suspendue une très-petite vésicule du fiel. L'estomac forme un sac élargi et arrondi vers le fond, et assez alongé pour être près des deux tiers de la cavité abdominale. La branche montante

CHAP. VI. AR1US. \'2 1

naît vers le haut et à gauche, et donne naissance à un duodénum sinueux plutôt que replié sur lui- même, et qui fait ensuite deux plis assez longs avant de constituer le rectum, lequel est court et droit. La rate est assez forte, située à gauche et près de la terminaison de l'estomac. Les reins sont, dès l'ori- gine, réunis en un seul lobe, formant ainsi une sorte d'Y, embrassant dans ses branches la vessie nata- toire. Le rein donne dans une vessie urinaire dis- tincte, arrondie et de moitié moins longue que le rectum. La vessie aérienne est ovoïde, de médiocre grandeur, et n'atteint pas à la fin de la première moitié de Ja cavité abdominale. Elle adhère faible- ment à la grande vertèbre.

J'ai trouvé des débris de crustacés dans l'estomac ; dans un autre , un petit scyllare presque entier.

Quant au squelette, je trouve plusieurs particularités qui ne peuvent se voir au tra- vers de la peau qui recouvre le crâne , parce qu'il n'y a pas de casque.

L'ethmoïde fait une forte saillie sur le devant du crâne; il est haut et très -étroit au milieu; il donne à son extrémité antérieure deux apophyses qui se dirigent en divergeant sur les côtés de la tête au- dessus des intermaxillaires. Ceux-ci n'ont pas de branches montantes; car on ne peut donner ce nom aux deux tubérosités qui existent a l'angle moyen de ces deux os. Les frontaux antérieurs élargissent un peu au-devant de l'orbite le devant du crâne, et

i 22 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

font sur le corps de l'ethmoïde un arc à courbure très -creuse, dans lequel sont situés la narine et le très-petit nasal qui longe le corps de l'ethmoïde. Les frontaux sont tellement étroits, qu'entre les orbites la largeur du crâne n'est guère que du septième de la longueur de la tête. Les frontaux sont étroits; l'interpariétal est très-peu large et donne en arrière une crête impaire triangulaire, tranchante, non élar- gie , et ne touchant pas aux interépineux des vertè- bres suivantes, ni au chevron qu'ils supportent. Aussi n'y a-t-il pas de casque dans ce silure. Les mastoï- diens sont petits et étroits. La grande vertèbre est composée de la réunion de deux, soudées par leur corps, et dont les apophyses , élargies en une voûte assez large qui recouvre la vessie natatoire , ne sont pas entièrement confondues. Les apophyses épineuses ne sont pas soudées en un seul os, elles montrent bien la densité de cette pièce. Il n'y a d'interépineux qu'à partir de la troisième apophyse épineuse, celui de cette vertèbre et le suivant, appartenant à la qua- trième, sont dilatés et forment le très-petit chevron sur lequel se fixe l'épine de la dorsale. Les branches de cette pièce sont petites et dirigées horizontale- ment. Je compte treize vertèbres abdominales et vingt- cinq caudales.

Ce poisson nous est venu des rivières de Valparaiso et de San-Jago du Chili : nous le devons à M. Gay. 11 ne paraît pas dépasser huit pouces.

CHAP. VII. PIMÉLODES. I 25

CHAPITRE VII.

Des Pimdlodes (Pimelodus, Lac.)

Nous conservons la dénomination de pimé- lode , que Lacépède avait adoptée pour un grand nombre de siluroïdes, aux seules espèces dont le palais est lisse et sans dents. Il en ré- sulte que nous avons retiré du genre, tel que le continuateur de Buffon l'entendait , les bagres avec leurs bandes uniques et transver- sales de dents palatines; les arius avec leurs deux groupes séparés sur le palais de dents, soit en velours, soit en pavés : par conséquent le groupe générique que nous reproduisons sous le nom de pimélode, n'a de commun avec le genre de Lacépède que la dénomina- tion seule.

M. Cuvier, qui avait commencé ce travail, n'allait pas aussi loin que nous dans la seconde édition du Règne animal ; car on voit qu'il n'établit ses subdivisions dans les bagres que sur la considération du nombre des filets maxillaires.

Les pimélodes varient un peu moins qu'eux sous ce rapport ; nous n'en connaissons qu'à huit et à six barbillons.

Il y a aussi des espèces qui manquent de

124 LIVRE XVII. MALACOPTÉKYGIE>S.

casque, d'autres le montrent, tantôt continu avec le bouclier du premier rayon osseux de la dorsale, tantôt distinct et non continu.

Je n'ai pas cru cependant devoir faire autant de distinctions entre les pimélodes qu'entre les bagres , parce que le nombre des espèces est plus restreint, et que le groupe entier des pimélodes est plus nettement circonscrit que celui des bagres de Cuvier. Il y a un avantage à cette méthode , c'est de ne pas multiplier inutilement les noms nouveaux, et de ne pas ainsi charger la nomenclature.

Nous allons commencer par traiter des pi- mélodes à huit barbillons et sans casque con- tinu avec le bouclier.

Le PlMÉLODE CHAT

(Pimelodus catus y nob.; Silurus catus , Linn.)

est le plus connu de ces pimélodes sans casque.

C'est un poisson assez semblable pour la tête à notre silure d'Europe, mais beaucoup plus court et plus trapu.

Sa grosseur à l'aplomb de la dorsale fait plus du cinquième de la longueur; sa tête, du museau à l'ouïe, en fait le quart; elle est moins large que longue de près d'un quart; sa hauteur à la nuque est des deux tiers de sa longueur; sa surface est assez plane; la circonscription horizontale de son museau est entre

CHAP. VII. PIMÉLODES. 425

le demi-cercle et une parabole ; la fente de la bouche prend près d'un tiers de la longueur; les mâchoires sont à très-peu près égales ; l'œil , un peu plus en arrière de la commissure, un peu en avant du milieu de la longueur, un peu au-dessus du milieu de la hauteur de la tête, a le diamètre compris huit fois entre le bout du museau et le bord de l'ouïe, et il y a d'un œil à l'autre quatre diamètres et demi. L'orifice su- périeur de la narine est à peu près au milieu entre le bout du museau et l'œil, un peu plus en dedans, petit, ovale, garni au bord antérieur d'un barbillon grêle de près du tiers de la longueur de la tête; l'ori- fice antérieur est un petit trou entre le précédent et la lèvre; le barbillon maxillaire, un peu large et plat à sa naissance, atteint le milieu de la pectorale; le sous-mandibulaire externe n'a que moitié de la lon- gueur de celui-ci, et l'interne est encore un peu moindre. Chaque mâchoire a une bande de dents en fort velours ou en cardes; il n'y en a aucune au palais. La tète, entièrement recouverte d'une peau molle, finement pointillée, ne laisse point apercevoir son squelette; le doigt seulement fait connaître qu'il y a sous la peau une petite proéminence inlerparié- tale qui ne joint pas le croissant du deuxième inter- épineux , et ce dernier ne se laisse aussi distinguer que par le tact au travers de la peau. L'opercule est obtus. La membrane des ouïes embrasse l'isthme et est épaisse, échancrée dans son milieu, mais peu profondément; chacun de ses côtés renferme huit rayons bien osseux, que l'on a peine à compter sans la disséquer. La proéminence humérale, recouverte

'126 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

aussi d'une peau molle, et moins haute que longue, se termine en pointe obtuse. La pectorale est petite, du neuvième de la longueur totale. Son épine, d'un tiers plus courte , est forte , comprimée , mais à peine sensiblement dentelée au bord postérieur. L'é- pine dorsale est à peu près de même longueur que la pectorale, mais sans dentelures sensibles. La nageoire est deux fois aussi haute que son épine, et trois fois moins longue que haute. Les ventrales égalent à peu près les pectorales. L'anale occupe en longueur près du sixième de celle du poisson , et moitié moins en hauteur. La caudale , coupée carrément , a moins du septième de la longueur totale. L'adipeuse répond à la fin de l'anale, et est petite, posée obliquement et coupée carrément.

B. 8; D. 1/6; A. 22 ou 23; C. 17; P. 1/9; V. 8.

Tout le dessus de ce poisson et les côtés sont d'un brun cendré ou bleuâtre; tout le dessous, blanchâtre. L'union des deux teintes se fait d'une manière nua- geuse. Toutes les nageoires sont brunes.

Le foie de ce pimélode est très-épais, mais ses lobes sont courts et du cinquième de la longueur de la cavité abdominale. Leur épaisseur dépend de ce qu'ils sont renflés en dessus pour remplir les deux fosses numérales creusées sous le casque de chaque côté de la vessie aérienne. La vésicule du fiel est ovoïde, ca- chée sous le foie. Son canal cholédoque est gros, peu long, et pourvu de nombreux vaisseaux hépato- cystiques. L'estomac est court et gros ; le pylore est vers le haut et à la gauche; la rate est aussi à la gau- che de l'estomac, elle est très-grosse. Les reins sont

CHAP. VII. PIMÉLODES. 427

également d'un volume remarquable, et ils versent dans une grande vessie urinaire. La vessie natatoire, ovale et argentée, ressemble à celle des autres silu- roïdes. Les muscles propres sont ici très-faibles.

Ces pimélodes sans casque apparent ressemblent beaucoup au silure d'Europe pour le squelette de la tête, à quelques légères différences près dans les pro- portions. Ils ont de même le devant du crâne plein, la jonction du frontal et du frontal antérieur n'ayant pas de vide comme dans les bagres; leur nasal est plus petit; leur palatin est carré et plat, et non en forme de petit cylindre; leur pointe interpariétale se porte davantage en arrière, et n'est soutenue que vers le bas par la crête de la grande vertèbre. L'occipital externe manque, comme dans le silure d'Europe, de cette lame qui, dans beaucoup de bagres, l'unit à cette vertèbre; mais la jonction inférieure des deux épaules est très-longue, et emploie dans sa suture au- tant du cubital que de l'huméral.

La grande vertèbre n'a en dessous qu'un canal ouvert, et ne se soude pas au basilaire. L'appareil pour les épines de la dorsale est à peu près comme dans les bayads (Bagrus bayad).

Il n'y a dans cette espèce que onze vertèbres ab- dominales, dont les deux dernières seules ont leurs apophyses transverses réunies par une traverse.

Les caudales sont au nombre de vingt-six, sans l'éventail qui les termine et qui est profondément divisé en deux.

Nous avons reçu des individus de cette es- pèce de New-York par M. Milbert, de Charles-

128 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

town par M. Ravenel, et du lac Ontario par Lesueur.

Il paraît que c'est le silure le plus commun aux Etats-Unis; aussi ne doutons-nous que ce ne soit le silurus catus de Linné, malgré la grossière imperfection de la figure de Catesby (t. II, pi. 23) qu'il cite comme synonyme, et malgré les différences dans les nombres des rayons, qu'il marque

B. 5; D. 1/5; A. 20; C. 17; P. 1/10; V. 8.

L'épaisseur des membranes a pu l'empêcher de bien compter ceux des ouïes et lui faire méconnaître les deux ou trois premiers de l'anale. On voit même, par ce qu'il ajoute, que dans des individus d'Asie il n'y avait que six rayons aux ventrales, qu'il avait confondu une autre espèce avec celle-ci.

M. Mitchill, p. 433, donne à son silurus catus B. 7; D. 1/6; A. 20; C. 21; P. 1/7; V. 8, ce qui se rapproche un peu plus de nos obser- vations, et s'explique comme le dénombrement de Linné. Les deux ou trois premiers rayons de l'anale sont réellement cachés dans le bord de la nageoire au point d'avoir besoin de dis- section pour être vus.

Catesby dit que le Catfish atteint quelque- fois une longueur de deux pieds. Il avait re- gardé son poisson comme voisin du deuxième

CHAP. VII. PIMÉLODES. 129

bagre de Margrave, p. 173 (secundœ specieî Margravii qffînis).

Les auteurs postérieurs ont été plus positifs: tous, à l'exemple de Linné, l'ont donné comme identique; c'est une erreur. Ce deuxième bagre de Margrave est un Doras.

Le PlMÉLODE SALI.

(Pimelodus cœnosus , Rich., Faim. Bor. Am.3 v. III, p. i3a.)

M. Richardson, l'un des compagnons du ca- pitaine Franklin dans le terrible voyage qu'il a exécuté par terre à la mer Glaciale, nous a bien voulu communiquer un pimélode pris dans le lac Huron, et qui a de grands rapports avec le Pïrri. catus.

Il nous a semblé néanmoins que ses barbillons maxillaires étaient plus courts (ils n'atteignent qu'à peine aux ouïes), son anale plus haute, son épine dorsale plus longue. Voici les nombres d'après M. Richardson.

B. 9; D. 1/7; A. 24; C. 9-17-12; P. 1/8; A. 8.

A l'état sec il nous a paru verdàtre en dessus, marbré de verdàtre plus foncé, plus pâle en dessous, avec un peu de noir sur les nageoires verticales, et les nageoires paires noirâtres.

M. Richardson ne nous apprend rien sur les couleurs du poisson à l'état frais. i5. 9

1 50 LIVRE XVII. MALACOPTÉRYGIENS.

L'individu qu'il a décrit el que nous avons examiné nous-mêmes, était long de dix pouces et avait été pris à Penetanguisbem. Les indi- vidus de cette espèce atteignent à plusieurs livres de poids, et sont un très-bon manger.

Le PlMÉLODE BORÉAL.

(Pimelodus borealis , Rich., Faim.